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sábado, 26 de enero de 2013

Eux et Nous Les contremaîtres III

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Janvier 2013
EUX ET NOUS III.- Les Contremaîtres.
SCI Marcos
vendredi 25 janvier 2013.


En un certain lieu du Mexique...


Le monsieur frappe la table, furieux.

-Anéantissez-les !

-Monsieur, avec tout le respect, cela fait plus de 500 ans que nous essayons. Les plus grands empires successifs l’ont essayé avec toute la puissance militaire de chaque époque.

-Et pourquoi sont-ils toujours là ?

-Gasp... Nous sommes toujours en train d’essayer de comprendre - le laquais lance un regard de reproche à celui qui porte un uniforme militaire.

Le type concerné se lève, et, au garde-à-vous, allonge son bras droit en face, avec la main tendue, et crie avec enthousiasme :

-Heil... ! Pardon, je voulais dire, je vous salue Monsieur. Après avoir lancé un regard menaçant qui fait taire les petits rires des autres commensaux, il continue :

-Le problème, Monsieur, c’est que ces hérétiques ne nous affrontent pas là où nous sommes forts, ils nous contournent et nous attaquent sur nos points faibles. Si tout était affaire de feu et de plomb, eh bien, cela fait longtemps que ces terres, avec leurs forêts, leur eau, leurs minerais, leurs gens, auraient été conquises, et ainsi vous auriez pu les offrir en tribut au Grand Commandeur, Monsieur. Ces lâches, au lieu de nous affronter rien qu’avec leurs héroïques poitrines nues, ou avec des arcs, des flèches et des lances, et de passer à la postérité comme des héros (vaincus, d’accord, mais des héros), se préparent, s’organisent, se mettent d’accord, nous contournent, se cachent quand ils enlèvent leur masque. Mais nous ne serions pas dans cette situation si vous m’aviez écouté quand tout a commencé - et il regarde désapprobateur le commensal dont le carton sur la table dit : « Chupacabras version 8.8.1.3 » [1].

Le commensal visé a le sourire en disant :

-Général, avec tout le respect possible, nous n’avions pas la bombe atomique. Et même si nous avions pu en obtenir une de nos alliés (le commensal qui a le carton d’ambassadeur remercie de la mention), nous aurions réussi à anéantir tous les aborigènes, mais nous aurions détruit aussi les forêts et l’eau, et en plus les travaux d’exploration et d’exploitation de minerais seraient impossibles pour, au moins, plusieurs siècles.

Un autre des laquais intervient :

-Nous leur avons offert qu’à leur mort, il y ait des chansons et des poèmes louant leur sacrifice, des corridos, des films, des tables rondes, des essais, des livres, des pièces de théâtre, des statues, leur nom en lettres d’or. Nous leur avons dit que s’ils s’acharnaient à résister et à rester en vie, nous allions semer des rumeurs et des doutes : pourquoi n’ont-ils pas disparu ? Et que nous dirions qu’ils étaient une de nos créations, que nous allions mener une telle campagne de discrédit qu’elle aurait même le soutien de quelques intellectuels, artistes et journalistes progressistes - les commensaux cités ont une mimique d’approbation, même si plus d’un en a une de déplaisir devant tant d’ « istes ».

Le monsieur interrompt, impatient :

-Et alors ?

-Ils nous ont répondu avec un geste comme ça - le laquais montre une main fermée en poing, mais avec le doigt du milieu dressé.

Les commensaux s’agitent, indignés, et clament :

-Prolos ! Voyous ! Grossiers personnages ! Plébéiens ! Banlieue !

Le laquais fait toujours le signe de la main, en regardant le monsieur dans les yeux. Celui-ci l’apostrophe :

-Ça va, j’ai compris, vous pouvez baisser la main !

Le laquais baisse la main lentement, en faisant un clin d’œil aux autres commensaux. Ensuite, il continue :

-Le problème, Monsieur, c’est que ces personnes ne rendent pas de culte à la mort, mais à la vie. Nous avons essayé d’éliminer leurs leaders visibles, de les acheter, de les séduire.

-Et alors ?

-Non seulement nous n’y sommes pas parvenus, mais nous nous sommes rendu compte que le problème principal, c’est les leaders invisibles.

-Ok, trouvez-les.

-Nous les avons trouvés, Monsieur.

-Continuez.

-Ils le sont tou-te-s, Monsieur.

-Comment ça, tou-te-s ?

-Eh bien toutes, tous. C’était l’un des messages de ce qu’ils ont fait le jour de la fin du monde. Nous avons obtenu que cela n’apparaisse pas dans les moyens de communication, mais je crois qu’ici nous pouvons le dire sans crainte que quelqu’un d’autre s’en rende compte. Ils ont utilisé un code pour que nous comprenions : celui qui se trouve sur l’estrade est le chef [2].

-Quoi ? 40.000 chefs et cheftaines ?

-Euuuuh... Excusez, Monsieur, mais ça, c’est ceux que nous avons vus, ils faudrait en ajouter beaucoup que nous n’avons pas vus.

-Achetez-les, alors. J’imagine que nous avons assez d’argent - ajoute-t-il en se tournant vers le commensal avec le carton « caisse non automatique ».

Le dénommé « caisse » commence à balbutier :

-Eh bien, Monsieur, il faudrait que nous vendions quelque chose de l’État, et il ne reste presque plus rien.

Le laquais interrompt :

-Monsieur, nous avons essayé.

-Et ?

-Ils n’ont pas de prix.

-Alors convainquez-les.

-Ils ne comprennent pas ce que nous leur disons. Et à vrai dire, nous ne comprenons pas non plus ce qu’eux nous disent. Ils parlent de dignité, de liberté, de justice, de démocratie...

-Eh bien dans ce cas, faisons comme s’ils n’existaient pas. Ainsi, ils mourront de faim, de maladies curables, avec un bon blocus informatif, personne ne s’en rendra compte jusqu’à ce qu’il soit trop tard. C’est ça, tuons-les d’oubli.

Le commensal assimilé curieusement à un chupacabras fait un signe d’approbation. Le monsieur remercie le geste.

-Oui, Monsieur, mais il y a un problème.

-Lequel ?

-Même si nous les ignorons, ils s’acharnent à rester en vie. Sans nos aumônes, pardon, je voulais dire sans notre aide, ils ont construit des écoles, ils ont fait produire la terre, ils ont bâti des cliniques et des hôpitaux, ils ont amélioré leurs logements et leur alimentation, ils ont fait baisser les indices de délinquance, ils ont liquidé l’alcoolisme. Et puis ils ont aussi interdit la production, la distribution et la consommation de narcotiques, et ils ont élevé leur espérance de vie qu’ils ont rendue presque égale à celle des grandes villes.

-Ah, c’est-à-dire qu’elle est toujours plus élevée dans les villes - le monsieur sourit, content.

-Non, Monsieur, quand j’ai dit « presque », c’est que la leur est supérieure. L’espérance de vie dans les villes s’est réduite grâce à la stratégie de votre prédécesseur, Monsieur.

Tous se retournent pour regarder d’un air moqueur et réprobateur le personnage à la cravate bleue.

-Tu veux dire que ces rebelles vivent mieux que ceux qui se vendent à nous ?

-Totalement, Monsieur. Mais ce n’est pas la peine de s’en faire pour ça, nous avons monté une campagne médiatique ad hoc pour le masquer.

-Résultat ?

-Le problème, c’est que ni eux, ni les nôtres ne voient la télévision, ils ne lisent pas notre presse, ils n’ont pas de touiteur, ni de fessebouc, même pas de signal pour le portable. Eux savent qu’ils sont mieux et les nôtres savent qu’ils sont pires.

La commensale avec le carton « gauche moderne » se lève :

-Monsieur, si vous me permettez, avec le nouveau programme de Solid... pardon, je voulais dire avec la Croisade Nationale contre la Faim...

Le laquais l’interrompt, impatient :

-Ça va, Chayo, ne commence pas avec les discours pour les médias. Nous sommes tous d’accord sur le fait que l’ennemi principal c’est ces maudits Indiens et pas l’autre innommable. Celui-là, nous le tenons, bien infiltré, bien délimité par des représentants du Monsieur ici présent.

Celui au carton « chupacabras » acquiesce, l’air satisfait, et reçoit reconnaissant les petites tapes que lui donnent ses voisins.

Le laquais continue :

-Mais toi et moi, et nous tous qui sommes ici, nous savons que ce truc de programmes sociaux est un mensonge, que peu importe combien d’argent on investit parce que, à la fin de l’entonnoir, il ne reste rien. Parce que chacun y va de son coup de dents. Après Monsieur, avec tout le respect, toi, tu en attrapes une bonne part, tous ceux ici présents aussi, et ensuite messieurs les gouverneurs, les chefs des zones militaires et navales, les députés locaux, les présidents municipaux, les commissaires, les leaders, les responsables, les caissiers, bref, pour en bas, il en reste très peu, ou rien du tout.

Le monsieur intervient :

-Eh bien il faut faire quelque chose tout de suite, parce que sans ça, le Grand Commandeur va chercher d’autres contremaîtres, et vous savez bien, Mesdames et Messieurs, ce que ça signifie pour vous : le chômage, la dérision, peut-être la prison ou l’exil.

Le personnage étiqueté « chupacabras » frissonne et fait un geste affirmatif.

-Et c’est urgent, parce que si ces Indiens manque-de-bol... (la fille du monsieur fait une mine de dégoût, se sent subitement indisposée et prend une couleur verte à te faire oublier les enseignes de pharmacie. La dame se retire, tirant argument d’une histoire de grossesse).

Le monsieur continue :

-Si ces foutus Indiens s’unissent entre eux, nous allons avoir de graves problèmes parce que...

-Euheum, euheum, Monsieur - interrompt le laquais.

-Oui ?

-J’ai bien peur qu’il y ait un problème plus important, c’est-à-dire pire, Monsieur.

-Plus important ? Pire ? Qu’est-ce qui peut être pire que toute la racaille indienne insurgée ?

-Eh bien, qu’ils se mettent d’accord avec les autres, Monsieur.

-Les autres ? C’est qui ?

-Mmh... attendez voir... eh bien des paysans, des ouvriers, des chômeurs, des jeunes, des étudiants, des profs, des employés, des femmes, des hommes, des vieux, des techniciens supérieurs, des pédés et des gouines, des punks, des rastas, des skas, des rapeurs, des hip-hopeurs, des rockeurs, des métalleurs, des chauffeurs, des banlieusards, des ONG’s, des vendeurs ambulants, des bandes, des races, des voyous, des plébéiens...

-Ça suffit ! J’ai compris... enfin, je crois.

Les laquais se regardent entre eux avec un sourire complice.

-Où sont les dirigeants que nous avons achetés ? Où sont ceux que nous avons convaincus que la solution à tout, c’est de devenir comme nous ?

-On les croit de moins en moins, Monsieur. Ils contrôlent de moins en moins leurs troupes.

-Eh bien, cherchez qui acheter ! Offrez-leur de l’argent, des voyages, des émissions de télévision, des enregistrements, des députations, des places de sénateurs, de gouverneurs ! Mais surtout de l’argent, beaucoup d’argent !

-C’est ce que nous faisons, Monsieur, mais...

Le laquais hésite.

-Oui ? - le presse le monsieur.

-Nous en trouvons de plus en plus...

-Magnifique ! Il y a besoin de plus d’argent, alors ?

-Monsieur, je voulais dire que nous en trouvons de plus en plus qui ne se laissent pas acheter.

-Vous avez essayé la terreur ?

-Monsieur, ils sont de plus en plus à ne pas avoir peur de nous, ou s’ils ont peur, ils la contrôlent.

-La tromperie ?

-Monsieur, ils sont de plus en plus à penser par eux-mêmes.

-Alors il faut tous les liquider !

-Monsieur, si nous les faisons tous disparaître, nous disparaissons nous aussi. Qui sèmera la terre, qui fera marcher les machines, qui travaillera dans les grands médias, qui s’occupera de nous, qui combattra dans nos guerres, qui chantera nos louanges ?

-Alors il faut les convaincre que nous sommes aussi nécessaires qu’eux.

-Monsieur, non seulement il y a de plus en plus de gens qui se rendent compte que nous ne servons à rien, mais il semble que le Grand Commandeur lui-même doute de notre utilité, et par ce « notre », je me réfère à nous tous.

Les invités à la table du monsieur se tortillent sur leurs sièges, mal à l’aise.

-Et alors ?

-Monsieur, le temps que nous trouvions une autre solution, parce que celle du « Pacte » n’a servi à rien, et voyant qu’il faut éviter la honte de vous réfugier une nouvelle fois dans les toilettes [3], nous avons acquis quelque chose de plus convenable : une « chambre de panique » !

-Les commensaux se lèvent pour applaudir. Tous tourbillonnent autour de la machine. Le monsieur entre et se met debout face aux contrôles.

Le laquais, nerveux, avertit :

-La seule chose, Monsieur, c’est de bien faire attention à ne pas appuyer sur le bouton « eject ».

-Celui-ci ?

-Nooooooooooooooooooon !

Les maquilleuses et les marionnettistes accourent donner les premiers secours.
Le laquais s’adresse à l’un des cameramen qui a tout filmé :

-Tu effaces cette partie, compris ? Et dit au Grand Commandeur qu’il prépare un mannequin de rechange. Celui-ci, il faut lui faire reset toutes les trois minutes.

Les commensaux s’arrangent la cravate, la jupe, se recoiffent, toussent cherchent à attirer l’attention. Les clicks des appareils photo et la lumière des flashes voilent tout...

(à suivre)

Depuis n’importe où, dans n’importe lequel des mondes.
Sup Marcos
Planète Terre

Janvier 2013.


Données tirées du Rapport #69 du Service de Renseignement Autonome (SIA suivant son sigle en espagnol) sur ce qui a été écouté et regardé lors d’une réunion ultra-archi-méga-hyper secrète, réalisée à Mexico, DF, arrière-cour des États-Unis, latitude 19° 24’ N, longitude 99° 9’ W. Date : il y a quelques heures. Classification : seulement pour vos yeux. Recommandation : ne pas rendre publique cette information, parce qu’ils vont nous cafarder. Note : envoyez encore du pozol, parce qu’Elías a tout sifflé au cri de « mettez-vous en plein le buffet ! », et il est en train de danser du ska sur le titre de Tijuana No, « Transgresores de la ley », dans la version de Nana Pancha. Oui, l’est super, le titre, mais c’est galère d’entrer dans le slam parce qu’Elías porte des chaussures de mineur à bout d’acier.


[1] Le chupacabras (littéralement : suceur de chèvres) est la dernière-née des créatures maléfiques genre vampires, apparue au début des années 90 du siècle dernier dans les Caraïbes, puis en Amérique dite latine, NdT.

[2] Rappelons que lors des manifestations silencieuses zapatistes du 21 décembre 2012, à l’arrivée, tou-te-s les manifestant-e-s montaient sur l’estrade d’un côté et redescendaient de l’autre, NdT.

[3] Allusion à un incident de la dernière campagne électorale : à l’Université Ibéro-américaine, Enrique Peña Nieto s’était réfugié dans les toilettes devant l’attitude - pourtant fort civilisée - des étudiants de cette prestigieuse université privée, NdT.

Traduit par el Viejo.
Pour le CSPCL
http://cspcl.ouvaton.org/article.php3?id_article=923
Texte original diffusé sur Enlace Zaptista
Vidéos liées à l'article:


« Luna Negra ». Vers d’Arcadi Hidalgo. Musique et interprétation de Los Cojolites. Ça, c’est l’autre son jarocho ! Tapez du pied sur le fandango classe !



« Sur cette terre qui m’a vu naître », avec MC LOKOTER. Salut à l’Autre Zumpango. Production et photographie : Joana López. Direction et édition : Ricardo Santillán. Production : BLASJOY DESIGNER. Année 2012.



« Transgresores de la ley » de Tijuana No, dans la version du groupe musical Nana Pancha, de leur disque « Flores para los Muertos ». À chaque fois que les Tijuana No jouaient ce titre, ils le dédiaient à l’euzèdèlène, même quand les zapatos étaient pas à la mode. Salut, et une grosse bise à ceux qui ne nous ont jamais oubliés. Skaaaaaaaaaaaaa ! Au trampoline, ma bande !

Eux et nous La machine en presque deux feuillets II


Janvier 2013
EUX ET NOUS. II.- La Machine en presque deux feuillets.
SCI Marcos

mercredi 23 janvier 2013.

Ainsi parle le vendeur :


Elle est merveilleuse, « super cool », pour bien me faire comprendre. Elle s’appelle « globalisation néolibérale version 6.6.6. », mais nous préférons l’appeler « la sauvage » ou « la bête ». Oui, un sobriquet agressif, d’initiative très grrr. Oui, ça, je l’ai appris au cours de dépassement personnel « Comment vendre un cauchemar »... mais revenons à la machine. Son fonctionnement est très simple. Elle est autosuffisante (ou « soutenable », comme on dit maintenant). Elle produit, alors là, des profits exorbitants... Quoi ? Investir une partie de ces profits pour atténuer la faim, le chômage, le manque d’éducation ? Mais c’est justement ces carences qui la font marcher aussi bien ! Pas mal, hein ? Une machine qui produit en même temps le combustible dont elle a besoin pour marcher : la misère et le chômage.


Bien sûr, elle produit aussi des marchandises, mais pas seulement. Tenez : supposons qu’on produise quelque chose de parfaitement inutile, dont personne n’a besoin, sans marché, donc. Eh bien non seulement cette merveille produit l’inutile, mais elle crée aussi le marché où cette inutilité se transforme en un article de première nécessité.

Les crises ? Pas de problème, vous n’avez qu’à appuyer sur ce bouton, là... Non, pas celui-ci, c’est celui pour « éjection »... l’autre... oui. Bon, vous appuyez sur ce bouton et, dalann ! vous avez la crise dont vous avez besoin, complète, avec ses millions de chômeurs, ses chars anti-émeute, ses spéculations financières, ses sécheresses, ses famines, sa déforestation, ses guerres, ses religions apocalyptiques, ses sauveurs suprêmes, ses prisons et cimetières (pour ceux qui ne suivent pas les sauveurs suprêmes), ses paradis fiscaux, ses programmes d’assistance avec thème musical et chorégraphie inclus... Bien sûr, un peu de charité sera toujours bien vu.


Mais ce n’est pas tout, maintenant avec votre permission, laissez-moi vous montrer cette démo. Quand vous la mettez en mode « destruction / dépeuplement-reconstruction / réordonnancement », elle fait des miracles. Regardez cet exemple : vous voyez ces forêts ? Non, ne vous en faites pas pour ces indigènes... Oui, ils sont du peuple Mapuche, mais ils pourraient aussi bien être Yaquis, Mayos, Nahuas, Purhépechas, Mayas, Guaranis, Aymaras, Quechuas. Bon, appuyez sur le bouton play et voyez comme les forêts disparaissent (et les indigènes aussi, mais eux, ils comptent pour du beurre), maintenant voyez comme tout se transforme en désert, attendez... ah, voici les machines qui arrivent, et voilà [1] ! : vous avez là le terrain de golf dont vous aviez toujours rêvé, avec sa résidence exclusive et tous les services. Ah, merveilleux, pas vrai ?

Elle comporte aussi un programme de la dernière nouveauté. Vous pouvez cliquer là, où c’est écrit « filtre », et sur votre télé, votre radio, vos journaux et magazines, votre fessebouc, votre touiteur, votre youtoube, apparaissent seulement des psaumes et des louanges pour vous et les vôtres. Oui, ça élimine tout commentaire, tout écrit, image, bruit, toute cette onde négative que ça leur prend d’y coller, à ces prolos anonymes, sales, laids et mauvais... et grossiers, aussi.


Elle a levier au plancher (mais vous pouvez passer sur pilote automatique avec juste un click) ; héliport ; un billet d’avion, non, parce qu’après, il n’y a pas d’endroit où fuir, mais une place sur le premier transbordeur spatial à départ prévu ; elle a aussi son centre commercial super-hyper-méga exclusif ; terrain de golf ; servibar ; yacht-club ; un diplôme de Harvard déjà encadré ; une résidence d’été ; une piste de patins à glace... oui, je sais, qu’est-ce qu’on ferait sans la gauche moderne et ses trouvailles ? Ah, et avec cette merveille, vous pourrez être « en temps réel » et simultanément en n’importe quel point de la planète, c’est comme si vous aviez votre propre et exclusive caisse automatique globale.


Mmh... oui, elle inclut une bulle papale pour vous assurer une place de V.I.P au ciel. Oui, je sais, mais l’immortalité, nous sommes en train de travailler dessus. En attendant, nous pouvons vous installer comme accessoire (avec un supplément, bien sûr, mais je suis sûr que ce n’est pas un problème pour quelqu’un comme vous) : la chambre de panique ! Oui, vous savez bien que ces vandales ont la prétention de réclamer ce qui leur appartient, sur le modèle de « la terre est à qui la travaille ». Oh, mais ce n’est pas la peine de s’en faire. Pour ça, nous avons des gouvernants, des partis politiques, des religions nouvelles, des « reality shows ». Mais, bien sûr c’est un suppositoire, et si un jour ils ne suffisaient plus ? Par définition, dans les questions de sécurité, aucune dépense n’est de trop. Entendu, je note : « inclure Chambre de Panique ».


Elle comprend aussi un studio de télé, un de radio et une salle de rédaction. Non, ne m’interprétez pas mal, ils ne servent pas à voir la télévision, ni à écouter la radio, ni à lire des journaux ou des revues, ça, c’est pour les pas-grand-chose. Ils servent à produire l’information et le divertissement de ceux qui font marcher la machine. C’est pas génial ?


Quoi ? Ah... bon... oui... j’ai bien peur que ce petit problème n’ait pas été résolu par nos spécialistes. Oui, si la matière première, je veux dire si la foule plébéienne se révolte, il n’y a rien à faire. Oui, peut-être bien que la « chambre de panique » aussi est inutile dans cette situation-là. Mais il ne faut pas tomber dans le pessimisme, pensez que ce jour-là... ou cette nuit-là... est encore très loin. Oui, ce truc de l’optimisme « new age », je l’ai appris aussi au cours de dépassement personnel. Hein ? Quoi ? Je suis licencié ?


(à suivre)


Depuis n’importe où, dans n’importe lequel des mondes.
Sup Marcos
Planète Terre
Janvier 2013.


[1] En français dans le texte, NdT


Traduit par el Viejo.
Pour le CSPCL
http://cspcl.ouvaton.org/article.php3?id_article=922
Texte original diffusé sur Enlace Zaptista

Vidéos liées à l'article:

Fuck Tha Posse – El Fin De Los Días (Dr. Loncho, Oscar A Secas y Hazhe) – 20 Minutos Mixtape Vol. 1
————————————–
Sur la lutte du peuple Mapuche (es).




Eux et nous: Les (dé)raisons d'en haut. 1

Janvier 2013
EUX ET NOUS. I.- Les (dé)raisons d’en haut
SCI Marcos
lundi 21 janvier 2013.



Ainsi parlent ceux d’en haut :


« Nous sommes ceux qui commandons. Nous sommes plus puissants, bien que nous soyons moins nombreux. Nous n’avons rien à faire de ce que tu peux bien dire-penser-faire, du moment que tu restes muet, sourd, immobile.

Nous pouvons imposer comme gouvernement des gens moyennement intelligents (bien qu’ils soient de nos jours très difficiles à trouver dans la classe politique), mais nous en avons choisi un qui ne peut même pas faire semblant de savoir de quoi il retourne.

Pourquoi ? Parce que nous pouvons le faire.

Nous pouvons utiliser l’appareil policier et militaire pour poursuivre et emprisonner de vrais délinquants, mais ces criminels sont une partie vitale d’entre nous. En revanche, nous avons choisi de te poursuivre, de te frapper, de t’arrêter, de te torturer, de t’emprisonner, de t’assassiner.

Pourquoi ? Parce que nous pouvons le faire.

Innocent ou coupable ? Et qui donc se soucie que tu sois l’un ou l’autre ? La justice est une putain de plus sur notre carnet d’adresses et, crois-nous, ce n’est pas la plus chère.

Et même si tu copies au pied de la lettre le modèle que nous t’imposons, même si tu ne fais rien, même si tu es innocent, nous t’écraserons.

Et si tu persistes à demander pourquoi nous le faisons, nous te répondons : parce que nous pouvons le faire.

C’est cela, avoir le Pouvoir. On parle beaucoup d’argent, de richesses et de ces choses-là. Mais, crois-nous, ce qui est le plus excitant, c’est ce sentiment de pouvoir décider sur la vie, la liberté ou les biens de n’importe qui. Non, le pouvoir, ce n’est pas l’argent, c’est ce que tu peux obtenir grâce à lui. Le Pouvoir, ce n’est pas seulement l’exercer impunément, c’est aussi et surtout le faire irrationnellement. Parce qu’avoir le Pouvoir, c’est faire et défaire sans avoir d’autre raison que la possession du Pouvoir.

Et peu importe qui apparaît en première ligne et nous cache. Ces histoires de droite et de gauche, ce n’est que des références pour que le chauffeur gare la voiture. La machine fonctionne toute seule. Nous n’avons même pas besoin d’ordonner qu’on punisse l’insolence de nous défier. Des gouvernements grands, moyens et petits, de tout le spectre politique, additionnés d’intellectuels, d’artistes, de journalistes, de politiciens, de hiérarques religieux, se disputent le privilège de nous être agréables.

Alors va te faire foutre, nique ta mère, pourris, crève, perds tes illusions, rends-toi.

Pour le reste du monde, tu n’existes pas, tu n’es personne.

Oui, nous avons semé la haine, le cynisme, la rancœur, le désespoir, le rien-à-cirer théorique et pratique, le conformisme du « moindre mal », la peur faite résignation.

Et, malgré tout, nous craignons que cela se transforme en rage organisée, rebelle, sans prix.

Car le chaos que nous imposons, nous le contrôlons, nous l’administrons, nous le dosons, nous l’alimentons. Nos « forces de l’ordre » sont nos forces pour imposer notre chaos.

Mais le kaos qui vient d’en bas...

Ah, celui-là... nous ne comprenons même pas ce qu’ils disent, qui ils sont, combien ils coûtent.

Et puis, ils sont si grossiers de ne plus mendier, ne plus attendre, ne plus demander, ne plus supplier, mais d’exercer leur liberté. A-t-on déjà vu pareille obscénité !

C’est ça, le vrai danger. Des gens qui regardent de l’autre côté, qui s’échappent du moule, ou le brisent, ou l’ignorent.

Tu sais ce qui nous a donné un très bon résultat ? Ce mythe de l’unité à tout prix. N’avoir à s’entendre qu’avec le chef, le dirigeant, le leader, le caudillo ou quel que soit le nom qu’on lui donne. Contrôler, administrer, contenir, acheter une personne est plus facile qu’en acheter beaucoup. Oui, et moins cher, aussi. Ça et les révoltes individuelles. Elles sont émouvantes d’inutilité.

En revanche, ce qui est vraiment un danger, un chaos véritable, c’est que n’importe qui devienne collectif, groupe, bande, race, organisation, et pour son propre compte apprenne à dire « oui » et à dire « non », et qu’ils se mettent d’accord entre eux. Parce que le « non » nous vise, nous qui commandons. Et le « oui »... pfff !... ça, c’est une calamité, imagine un peu que chacun construise son propre destin, et décide quoi être et quoi faire. Cela reviendrait à signaler que c’est de nous qu’on peut se passer, que c’est nous qui sommes de trop, nous qui gênons, nous qui ne servons à rien, nous qui devons être emprisonnés, nous qui devons disparaître.

Oui, un vrai cauchemar. Mais cette fois il est pour nous. Tu imagines comme ce monde serait de mauvais goût ? Plein d’indiens, de noirs, de café-au-lait, de jaunes, de rouges, de rastas, de tatouages, de piercings, de rivets, de punks, de gothiques, de chol@s, de skas, de porteurs de ce drapeau avec un « A », tellement sans nation pour pouvoir l’acheter, de jeunes de femmes, de putes hommes et femmes, d’enfants, de vieillards, de pachucos, de chauffeurs, de paysans, d’ouvriers, de popus, de prolos, de pauvres, d’anonymes, de... d’autres. Sans le moindre espace privilégié pour nous, « the beautiful people »... les « gens bien », pour que tu comprennes... parce qu’on voit depuis une lieue que tu n’as pas fait tes études à Harvard.

Oui, ce jour-là, ce serait la nuit pour nous... Oui, tout péterait. Qu’est-ce qu’on pourrait bien faire ?

Mmh... Nous n’avions pas pensé à ça. Nous avons pensé, planifié et mis en œuvre ce qu’il fallait pour empêcher que cela arrive, mais... non, nous n’y avions pas pensé.

Bon, dans un cas comme celui-là, eh bien... mmh... je ne sais pas... peut-être que nous chercherions des coupables et puis, je ne sais pas, chercher... un plan « B ». Bien sûr qu’à ce moment-là, tout serait inutile. Je crois qu’alors nous nous souviendrions de la phrase de ce maudit juif rouge... non, pas Marx... Einstein, Albert Einstein. Il me semble que c’est lui qui a dit : « La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Dans ce cas-ci, nous avons combiné la théorie et la pratique : rien ne fonctionne... et personne ne sait pourquoi ».

Non, tu as raison, ça ne nous arracherait même pas un sourire. Le sens de l’humour a toujours été un patrimoine inexpropriable. Dommage, non ?

Bon, c’est sur, nous sommes en temps de crise.

Dis-moi, tu ne vas pas prendre de photos ? Non, c’est juste pour nous arranger un peu, mettre quelque chose de plus présentable. Nan, ce petit modèle, on s’en est déjà servi dans « Hola »... Ah, mais qu’est-ce que je te raconte, on voit bien que tu n’es jamais allé plus loin que les BD de cowboys.

Ah, nous sommes impatients de raconter à nos ami-e-s qu’est venu nous interviewer quelqu’un de si... si... si autre. Ça va les enchanter. Et nous, ça va nous donner un air tellement cosmopolite...

Non, bien sûr que nous n’avons pas peur de toi. Quant à cette prophétie... bah, il s’agit seulement de superstitions si... si autochtones... Oui, tellement de Région 4... hahaha... quelle bonne blague, on la note pour quand on verra les ami-e-s.

Quoi ?... Ce n’est pas une prophétie ?

Oh, c’est une promesse...

(...) (Titutata-tatatata, le son du smartphone)

Allô, la police ? Oui, c’est pour signaler que quelqu’un est venu nous voir. Nous avons pensé que c’était un journaliste ou quelque chose comme ça. Il avait l’air si... si... si autre, oui. Non, il ne nous a rien fait. Non, il n’a rien emporté non plus. En fait, en sortant du club pour aller voir nos ami-e-s, nous avons vu qu’ils ont peint quelque chose sur le portail d’entrée au jardin. Non, les gardiens ne se sont rendu compte de rien. Bien sûr que non, les fantômes n’existent pas ! C’est peint comme ça, bon, avec beaucoup de couleurs... Non, nous n’avons vu aucun pot de peinture à proximité. Bon, nous vous disions que c’est peint avec beaucoup de couleurs, très coloré, très popu, très autre, rien à voir avec les galeries où... Quoi ? Non, nous ne voulons pas que vous envoyiez une voiture de patrouille. Oui, nous le savons. Mais nous vous appelons pour voir si vous pouvez enquêter sur ce que veut dire ce qui est peint. Nous ne savons pas si c’est un mot de passe, ou une de ces langues bizarres que parlent les gens d’en bas. Oui, c’est un seul mot, mais nous ne savons pas pourquoi il nous cause des frissons. Il dit :


MARICHIWEU ! »*

...(à suivre)
* En Mapuche: "Nous vaincrons 10 fois"

Depuis n’importe où, dans n’importe lequel des mondes.
Sup Marcos
Planète Terre

Janvier 2013.

Suite: Eux et nous. II La machine en presque deux feuillets


Traduit par el Viejo.
Pour le CSPCL
http://cspcl.ouvaton.org/article.php3?id_article=921
http://www.lavoiedujaguar.net/Eux-et-nous-I-Les-de-raisons-d-en
Texte original diffusé sur Enlace Zaptista

Vidéos liées à l'article:
Pachuco
La Maldita Vecindad et los Hijos del 5to Patio
Más por tu dinero
Más por tu dinero (Plus pour ton argent),
scénario et réalisation de Yordi Capó (Guadalajara, Mexique, août 2003).
De souris et de chats
Dessin animé inspiré par des paroles de Thomas C. Douglas (1904-1986).




Francisco Santiz Lopez LIBRE!



Hier soir, le compagnon Francis Santiz Lopez base d'appui zapatiste a été libéré, lui même qui avait été mentionné dans la carte du Sous Commandant Marcos, ELLOS Y NOSOTROS. IV.après qu'un magistrat de la Suprême Court de Justice de la Nation (SCJN) ait ordonné au juge de résoudre immédiatement la situation juridique du détenu enfermé depuis 13 mois, le 4 décembre 2011, accusé du délit de port d'arme à feu d'usage exclusif de l'armée.


Aujourd'hui nous célébrons la reconnaissance de son innocence.

Nous n'oublions pas les autres prisonniers politique du Chiapas, en particulier Alberto Patishtan, enfermé depuis des années. Près de 20 000 indigène, du peuple croyant, s'étaient réunis hier sur la place centrale de San Cristobal de Las Casas pour exiger sa liberté.

Nous remercions les efforts de tous les collectifs et individuels qui ont lutté pour la libération de Francisco Santiz Lopez et des autres prisonniers politiques!

Nous remercions également toutes les personnes qui ont participé à l'action A.M.E.L.I pour exiger la liberté de Francisco et Alberto Patishtan

LIBERTE AUX PRISONNIERS POLITIQUES AU CHIAPAS ET AILLEURS!!!

Reportage Photo de Moyses Zuniga Santiago, à la sortie de prison de Francisco, 18h00
 

 

 

      

jueves, 24 de enero de 2013

las abejitas salen de sus colmenas y se lanzan entre los áboles y las plantas que empiezan a florecer




Organización de la Sociedad Civil las Abejas
Tierra Sagrada de los Mártires
Acteal, Chiapas, México
22 de enero del 2013







A todas las Organizaciones Sociales y Políticas
A todos los Defensores de los Derechos Humanos
A la prensa Nacional e Internacional.
A la Sociedad Civil
A la Otra Campaña y
A la Opinión Pública


Terminó un año más y comienza un año nuevo. Se cumplieron 15 años (y ahora un mes más) de la Masacre de nuestros hermanos mártires que estaban en una jornada de ayuno y oración en Acteal; se acabó un sexenio estatal y se acabó un sexenio federal y empiezan otros gobiernos en México y en Chiapas. Se terminó un ciclo del calendario maya y comenzó otro sin que el mundo se acabara el 21 de Diciembre como hicieron creer los que comercian con la cultura de nuestros abuelos y también los que quisieron meterle miedo a la gente pero solo tuvieron miedo los que no tienen fe y no conocen al pueblo y a la madre tierra que con la ayuda de Dios sostienen la Vida.


En estos primeros día del año las abejitas salen de sus colmenas y se lanzan entre los áboles y las plantas que empiezan a florecer para revisar bien sus flores porque saben que no todas las plantas son buenas para elaborar su miel. Así nosotros los miembros de la Organización de la Sociedad Civil de las Abejas, salimos a revisar el ambiente político para darnos cuenta de cómo actúan los “nuevos” gobernantes. 


Y lo que vemos es que nos quieren poner un cuadro muy bonito: que ahora sí van a cumplir los acuerdos de San Andrés, que van a respetar los derechos indígenas y, ayer mismo aquí en nuestro estado de Chiapas, Enrique Peña Nieto vino a lanzar su Cruzada Nacional contra el Hambre. ¿Acaso creen los gobiernos que somos tontos y que no tenemos memoria? Lo único que ha hecho Peña Nieto sobre el hambre es aumentar el número de hambrientos. Reprimió a los campesinos que defendían su tierra en Atenco y a las personas que lo único que querían es que les dejaran hacer su trabajo de vender flores para la fiesta de la Santa Cruz. Esas son las únicas dos cosas que sirven contra el hambre: la madre tierra y nuestro trabajo. Pero el gobierno nos quiere quitar la tierra y no nos deja trabajar. El gobierno quiere entonces que solo vivamos de sus limosnas como el pronasol, el procampo, las oportunidades y a ver ahora qué nombre le van a poner porque con esas palabras que utilizan ya estamos aburridos. El que vive de su trabajo en la tierra tiene libertad. Pero el que vive de las limosnas del gobierno es un esclavo. Tenemos claro de que no nos van a beneficiar sus proyectos: nada más cambian las leyes para que los pueblos originarios queden ignorados porque no hacen consulta al pueblo de México. 

También dicen los nuevos gobiernos que van a respetar los acuerdos de San Andrés y los derechos indígenas. Bueno dicen que son “nuevos” gobiernos. Pero como que el PRI no es muy nuevo, como que ya sabemos que eran priístas los paramilitares que vinieron a masacrar a nuestros hermanos en Acteal. Y lo del Verde que dizque ganó en Chiapas, ya sabemos que no es más que el mismo PRI que se le despintaron su color rojo y su color blanco y nomás se quedó con el verde. Y dicen que van a respetar los derechos indígenas. ¿Acaso los va a respetar Emilio Chuayffet que junto con Ernesto Zedillo es autor intelectual de la Masacre de Acteal? 



Hace unos días la periodista Carmen Aristegui le preguntó a Chuayffet sobre su responsabilidad en la Masacre de Acteal. El secretario de gobernación de Zedillo y ahora secretario de educación de Peña Nieto dijo que él no tenía ninguna responsabilidad porque los jueces del gobierno ya lo habían dicho que él no tenía ninguna responsabilidad. A otra pregunta de la periodista Aristegui, sobre la Fiscalía especial que créo el pasado gobernador Sabines, Chuayffet contestó que esa Fiscalía había decidido “no ejercer acción penal contra quienes pudieron haberse citado como responsables”…




Nosotros los miembros de la Organización Sociedad Civil de las Abejas que somos los principales afectados y los únicos representantes de los sobrevivientes de la masacre que durante 15 años han exigido justicia sin anonimatos y sin oportunismos, tenemos unas preguntas para el gobierno de Chiapas. Como ya salió Sabines le dirigimos estas preguntas al nuevo gobernador, el Güero Velasco: 


1) ¿Para qué se creó esa Fiscalía si no iba a ejercer la acción penal?

2) Esa Fiscalía se financió con dinero del pueblo, entonces ¿Por qué nunca se informó al pueblo en general ni a Las Abejas en particular de los resultados de su investigación? ¿Por qué le negaron al FrayBa, nuestro representante legal, el informe de la Fiscalía cuando se los pidió y en cambio sí se lo entregaron a unos abogados gringos que lo usaron en su demanda contra Ernesto Zedillo? 

3) Ese informe (que pudimos leer en la página de Internet de los abogados gringos) dice en sus conclusiones que:

“Dada la documentación y la evidencia, la conclusión lógica que se impone es que hubo 
responsabilidad penal por omisión impropia (conspirativa) de parte de los Gobiernos 
Federal y Estatal en la masacre de Acteal. Estas responsabilidades no se han deslindado, y 
por tanto hay un caso de impunidad en hechos que implicaron la muerte de 45 personas. 

“Existen elementos para argumentar también responsabilidades al Gobierno como promotor de los grupos armados.”


Si ésas fueron sus conclusiones, entonces ¿por qué decidieron no ejercer la acción penal contra los responsables?

El día que contesten satisfactoriamente esas preguntas podremos empezar a creerles que tienen intención de respetar los derechos indígenas. Mientras no lo hagan, los gobiernos no son más que cómplices y encubridores de los asesinos de nuestros hermanos.



¡NO A LA IMPUNIDAD! 

¡NO A LAS MENTIRAS Y A LAS FALSAS PROMESAS DEL GOBIERNO! 

¡NO A UNA POLÍTICA DE MIGAJAS QUE NO RESPETA NUESTRA DIGNIDAD! 




Atentamente

La Voz de la Sociedad Civil de Las Abejas

Por la Mesa Directiva:

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Rosendo Gómez Hernández
Presidente
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Antonio Vázquez Gómez
Vicepresidente

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Juan Gómez Ruiz
Secretario

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Elías Gómez Pérez
Subsecretario
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Lorenzo Pérez Ruiz
Tesorero