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domingo, 23 de diciembre de 2012

Comunicado abejas 22.12.2012


 Communiqué des Abejas à 20 ans de l'organisation, à 15 ans du massacre!

Frères et Soeurs,

Nos ancêtres mayas nous content selon le Pohpol Vuh, que les jumeaux aux noms de Hunapu et Ixbalanque ont décidé de lutter contre les seigneurs de Xibalba (inframonde/ le mal et le mauvais), pour terminer avec toute la violence, l'injustice et la mort dont souffrait nos ancêtres de cette époque. Dans la lutte les jumeaux ont triomphé et avec force et savoir ils ont vaincu l'obscurité et la mort, et donc ont fait naitre la vie, la paix, l'amour, la justice et la tranquillité. Aujourd'hui, nous "Les Abejas" les gardiens de la mémoire et l'espoir de toujours, nous continuons avec ce digne exemple et continuer cette lutte de défense de la vie.

Nous disons ceci, car il y a deux décennies, nous, hommes et femmes tsotziles, nous nous fatiguons de l'oubli, de la répression et de l'oppression et donc nous commençons une lutte active pour la défense des droits de l'homme, pour le respect et la reconnaissance des peuples que nous sommes. Déjà que la forme de vie qu'ils nous ont imposé depuis en haut, il y a plus de 500 ans nous étouffe,  absorbe notre sang et extermine notre existence humaine. Et ce modèle de vie c'est le système capitaliste et maintenant il est la cause de tous les maux qui existe aujourd'hui.
 
Bien avant, dans notre monde, tout était obscur, fragilisé, nous étions et vivions dans un scénario où il n'y a pas de sortie, ni d'option face à l'oubli et à la mort. Mais donc, malgré toute l'obscurité, une lumière illumina notre chemin, une pensée s'est développée dans notre tête, une énergie a surgit de nos cœurs, et vite tout se concrétisa en une force et une idée. Il est donc apparu dans notre esprit que nous naissions libre, qu'il y avait de l'espérance, qu'il y avait des alternatives face au système de mort. Qu'il est possible de vivre et de continuer à vivre d'une manière différente, vivre en équilibre avec tout et tous, comme nous l'avaient dit nos ancêtres, les tous premiers. Donc nous, ceux qui n'existaient pas, les assassinés, les expulsés, les reniés, nous avons laissé à coté notre peur, et nous avons commencé à lutter pour ce que nous sommes, pour ce que nous voulons et pour ce à quoi nous croyons, et nous avons affronté le système de mort (le capitalisme) luttant de manière pacifique. Et c'est pour cela, quand ils enfermèrent injustement à 5 de nos frère de la communauté de Tzajalch'en, mais nous n'avons pas laissé faire, et nous avons organisé un pèlerinage pour exiger leur liberté immédiate, et de cette manière est donc né le mouvement social, Société Civile pacifique "Las Abejas", le 10 décembre 1992, avec pour mission la défense des droits de l'homme, le respect et la reconnaissance des peuples originaires. Depuis le début, nous, hommes et femmes Las Abejas nous avons défini une posture très claire, celle d'être pacifiste, et avec une méthode de lutte non violente active.

Cependant, dans la route pour la défense des droits de l'homme et pour la reconnaissance nous avons uniquement rencontré plus de violence, plus de mort, plus de guerre, plus d'extermination, et plus d'oubli. C'est dire que les seigneurs de Xibablba (le mauvais gouvernement) a créé et développé des stratégies de mort et d'extermination et dans un contexte de contre insurrection dessiné par l'Etat Mexicain, dans leur dit "plan de campagne Chiapas 94", dans le laps de temps qui comprend 1995-1997., ils ont militarisé nos communauté et municipalités. Ensuite avec la militarisation se sont formés les groupes paramilitaires, qui sont sortis de nos communautés priistes et cardeniste de la municipalité officielle de Chenalho. Ils furent armés et entrainés par la police de Sécurité Publique de l'Etat du Chiapas, de l'Armée Mexicaine et financés par le gouvernement Fédéral. Plus tard, les paramilitaires provenant de différentes communautés de Chenalho nous ont massacré le 22 décembre 1997, avec l'idée de semer la peur et la terreur dans notre mouvement social, et jusqu'à toutes les organisations anti systémiques qui dénonçaient les injustices et les violations aux droits de l'homme. Dans ce dit massacre 45 frères et sœurs sont morts parmi eux 21 femmes, 4 d'entre elles enceintes, 15 enfants, et 9 hommes, plus de 25 blessés. La mort de nos frères est arrivée avec l'un des principes les plus difficiles de notre organisation qui est de "défendre la vie, et ne pas la retirer, et si nécessaire, la donner".
 
Le délit qu'ils ont commis, était d'organiser une journée de jeûne et de prière pour qu'il y ait la Paix, la Justice, la dignité, et que cesse la violence faite par les paramilitaires. On demandait uniquement ça, seulement la paix pour nos peuples et pour le monde, mais les gouvernements de cette époque comme Ernesto Zedillo Ponce de Leon, président de la république, Julio Cesar Ruiz Ferro, gouverneur de l'état du Chiapas, Mario Renan Castillo, le général de la VII région militaire et de la guerre couverte contre les Zapatistes, Miguel Angel Godinez Bravo, Ex ministre de la défense Nationale, Emilio Chuayffet, ex ministre du gouvernement et le président municipal de Chenalho Jacinto Arias Cruz, le voyait comme mauvais pour la société. Même Ernesto Zedillo Ponce de Leon argumenta à la télévision face à la nation mexicaine, que le massacre d'Actéal n'est pas un crime d'état, mais un conflit intercommunautaire, et cyniquement s'est risqué à nous nommer de sauvages, violents et irrationnels. C'est pour cela que nous, hommes et femmes, en toute dignité nous demandons à la patrie "Qui sont les sauvages, les irrationnels et les violents? Serait-ce ceux d'en haut qui donne et ont donné leur vie pour faire naitre la paix, l'amour, la justice et l'espoir? Nous savons que non! Zedillo nous a appelé ainsi par peur, parce que le travail que nous faisions, il l'a vu comme une menace contre son empire, car nos armes qui sont: notre parole et nos rêves, sont des armes fortes, il n'existe aucun moyen de les détenir.

Aujourd'hui à 15 ans du massacre d'Acteal, le gouvernement continue de nier que c'est un crime d'état, et loin de faire un enquête en profondeur, il continue avec sa stratégie de contre insurrection pour menacer notre organisation "Las Abejas" et aux survivants, pour créer des conflits et/ou division dans les communautés, et organisations qui luttent. Cette attitude gouvernementale a balayé la vraie justice et la reconnaissance de la vérité sur les faits du massacre. De plus ce climat a favorisé à grande ampleur la réactivation des paramilitaires de Chenalho. Un exemple nous en avons: à 23.30 le 11 décembre de ce mois, dans la Communauté Colonia Puebla de la municipalité de Chenalho Lorenzo Gomez Gomez a été surpris à porter un pistolet de calibre 410, c'est un intégrant du PRI et paramilitaire avec des antécédents pénaux pour ces actes dans le massacre d'Acteal. Après en avoir été informé, nous exigeons des autorités de Chenalho qu'ils réalisent une enquête de fond, sur le cas, qu'ils ont refusé, en justifiant qu'ils ne pouvaient intervenir ni rompre avec les prises de décision de la propre communauté

Ainsi donc, cette chaîne de manipulation et d'ingouvernabilité et de corruption continue. Car cela fait trois sexennat, mais aucun gouvernement n'a eu la volonté de dicter une solution sur le cas Acteal, toutes ces années qui sont passées ils se sont uniquement employés à créer des conditions d'oubli, d'impunité et d'injustice. En conséquence, en ce jour, il existe des conditions de répétition des faits, nous mentirions si nous disions qu'à Acteal, il ne se répétera pas un crime d'état, de lèse-majesté qui est resté impuni. Les auteurs matériels et intellectuels jouissent d'une totale liberté. Il n'y a pas de justice, il n'y a pas de vérité, il n'y a pas de vie, seulement des morts et de la violence

Donc nous demandons, toutes ces années de lutte et de résistance que nous avons faites ont-elles servis à quelque chose??? Ca à contribuer à quelque chose ce travail partagé? Ca a apporté quelque chose cet effort quotidien que nous faisons dans nos communautés? Nous disons que si!!! Que peut être nous n'avons pas pu transformer complètement le monde, car la violence continue, la mort et le mécontentement fleurissent partout, parce que les mauvais gouvernements continuent de violer les droits de l'homme, jour et nuit, mais nous confirmons que nous, si nous avons changé, nous nous sommes transformés comme personnes, comme communauté, comme peuple comme organisation et nation que nous sommes. C'est parce que à 20 ans des "Abejas" nous ne sommes plus comme avant. Nous ne marchons plus courbés. Nous ne sommes plus soumis face à un pouvoir et face au mauvais gouvernement fédéral, et de l'état. Nous ne croyons plus dans les institutions gouvernementales.
Nous ne croyons plus en rien de la part des partis politiques. Nous nous sommes fait plus fort, fort comme des personnes qui ont décidé de prendre leur destin en main, tout comme nos frères zapatistes notre lutte a parlé en Tsotzil, tzeltal, Mam, Tojolabal, Chol, Quiche, Castillan, Anglais, Français, Norvégien entre autres.
Aujourd'hui en plus, nous avons levé les yeux pour voir de loin, et nous avons augmenté notre voix pour être écouter, il n'y a plus de peur dans nos cœurs, car nous ne sommes plus trompés, maintenant nous nous défendons parce que nous avons appris à nous défendre. C'est tout cela que nous avons appris et réussit avec le temps, c'est que nous permettra lutter avec dignité et transformer le monde et la société jusqu'à arriver ce monde que nous voulons. Parce que cette année, des temps difficiles nous attendent. Depuis le 1* décembre 2012 Enrique Pena Nieto, malgré nombre de protestation est le nouveau président du Mexique, mais du Mexique néolibéral y capitaliste. Un président au service des riches et des puissants qui veulent s'approprier notre vrai Mexique. Un président de Televisa, Tv Azteca. Nous voulons dire ceci, parque pour nous ce sera un président comme un acteur d'une série télé, que son rôle sera celui d'une marionnette manœuvrée par les puissants politiques et des entreprises.

L'une des promesses de Pena Nieto dans sa campagne électorale est de continuer avec la main dure, et il n'a pas attendu un jour après avoir pris le pouvoir. Et sa promesse il l'a tenu, réprimer et emprisonné les manifestants du District Fédéral à Guadalajara, contre son imposition. L'attitude de ce monsieur ne nous surprend pas, car il a un tout petit cœur, et il est très mauvais, le peuple du Mexique ne l'a pas oublié et ne l'oubliera pas, quand Pena Nieto était le gouverneur de l'état de Mexico, qu'il réprimait et emprisonnait les compagn-e-on-s de San Salvador Atenco et quand leur police viola les femmes. Ce crime reste impuni.
"Combien de crimes commettra Pena Nieto durant son Sexennat? Combien de sang du peuple mexicain coulera par ordre de sa mafia politique et économique?" Les politiques penseraient ils que nous avons la mémoire courte? Le cabinet d’Enrique Pena Nieto est composé de professionnels en saccage de patrimoine nationaux et pour enfumer les peuples et organisations dissident.

De plus Emilio Chuayffet Chemor, qui aujourd'hui est ministre de l'éducation publique. Nous lui demandons "Qu'allez-vous faire dans l'éducation publique? Serait-ce enseigner aux filles et garçons comment enfumer? Nous n'oublions pas que Chuayffet était Ministre du Gouvernement quand s'est déroulé le massacre d'ACteal, et il savait ce qui allait se passer et il n'a pas évité le massacre. Dans une interview avec Carmern Aristegui, Chuayffet assuma et dit: "Acteal sera une empreinte indélébile de ma carrière politique" Mais nous, les Abejas et survivants d'Acteal nous lui disons que le sang des femmes et des garçons et filles innocentes d'Acteal, le jugera pour toujours. Emilio Chuayfet Chemor ministre de l'éducation est l'un des auteurs intellectuels impunis du massacre d'Acteal.

Nous continuons à déclarer que la demande contre Ernesto Zedillo Ponce de Leon dans la cour du Connecticut, n'a pas été faite par les survivants d'Actéal, pour être de caractère civil, ce sont des gens qui veulent juste de l'argent. Notre postur est claire et notre exigence de justice contre Zedillo est de l'amener face à un juge et qu'il réponde pénalement pour sa responsabilité dans le cas d'Acteal. Bien qu'il ait trouvé l'immunité de la part du gouvernement des Etats Unis, cela ne veut pas dire qu'il est libre, car son immunité n'est pas universelle. Il ira ou il ira, son crime, le sang d'acteal, lui réclameront des comptes et sa conscience ne le laissera pas vivre en paix pour être l'auteur intellectuel principal.
 
Bien que Manuel Velasco Cuello, dans sa prise de pouvoir a salué les mouvements sociaux, et spécialement nos frères zapatistes cela ne signifie pas qu'il va respecter les peuples indigènes, ou qu'il va ratifier les accords de San Andrés déjà signé le 16 février 1996, entre les représentants du gouvernement et la délégation zapatiste. Nous savons que quand il mentionne le nom des organisations et mouvements sociaux c'est juste pour qu'il puisse maintenir un faux discours et pouvoir dire que son gouvernement sera démocratique, inclusif et pluriel. Car un acte ainsi a déjà été fait par Pablo Salazar Mendiguchia et Juan Sabines Guerrero et l'unique chose qu'ils ont fait était d'administrer les conflits inter-communautaires avec pour origines la stratégie de contre insurrection
qu'implémentait le gouvernement Mexicain contre le soulèvement zapatiste.

Bien que la situation actuelle des droits de l'homme au Mexique couplée avec l'oubli, et l'impunité dans le massacre, nous hommes et femmes des Abejas nous allons continuer à construire une autre justice, car en elle il y a des possibilités, de là nait la vie. Nous vivrons en construisant,  en vivant selon la forme que nous a enseigner nos anciens, en construisant un rêve que nous avons qui est un monde juste et nécessaire, où l'on vit en liberté avec un équilibre avec tout, et ou l'amour la justice la paix la dignité la démocratie règnent, et la loi de chaque jour. Car comme nous l'avions dit en cette année 2012, ce n'est pas la fin du monde comme le disent les médias et le gouvernement, seulement la fin d'un processus de transition, la fermeture d'un cycle de violence, d'obscurité et de mort, il commence une nouvelle étape de lumière, qui donne la vie, dans un scénario de liberté justice paix solidarité et fraternité. C'est pour cela qu’en ces 20 ans de lutte nous vous invitons à nous rejoindre tous hommes et femmes conscient et à ceux qui ne sont pas, nous vous invitons tous, étudiants, maitres, artistes, intellectuels à lutter ensemble, à marcher sous la même bannière, à marcher avec nous dans la résistance, dans la construction de l'autonomie, du bien vivre, car cette lutte et la construction de l'autonomie n'a pas de fin, c'est la vie, c'est l'air qui se respire de manière constante ça se vie et se construit chaque jour.

Pour cela, nous exigeons:

* Justice aux auteurs matériels et intellectuels du massacre
* Liberté immédiate et inconditionnel à Alberto Patishtan et aux autres prisonniers politique.
* Respect à la construction de notre autonomie et de la libre détermination.

Vive les peuples organisés
Vive la lutte pour la paix, justice et dignité
Vive la paix, vive la mémoire, Vive "Las Abejas"
.

Société Civile Las Abejas.

Soutenez l'autonomie de l'organisation en envoyant vos dons à Espoir Chiapas ou directement aux Abejas.
espoirchiapas (at) msn.com

lasabejas.blogspot.com





























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