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viernes, 30 de mayo de 2014

4000 zapatistes rendent hommage à Galeano, assassiné dans la communauté de la Realidad


4000 zapatistes et adhérents de la Sixième Déclaration de la Selvalacandona rendent hommage au Chiapas, au Votan zapatiste Galeano,assassiné le 2 mai dernier dans la communauté de La Realidad.






Sous le soleil de la Selva Lacandona , dans le sud-est mexicain, cet
après-midi, sur la place centrale du Caracol de la Realidad, une des
capitales du zapatisme civil et pacifique ce jour-ci couverte de messages
à la mémoire du compañero Galeano, environs 2200 zapatistes et 800
personnes de la société civile, ainsi que les insurgés de l’Armée
Zapatiste de Libération Nationale, s’étaient donnés rendez-vous ce samedi
24 mai, afin de rendre hommage au maître zapatiste de l’Escuelita assasiné
le 2 mai dernier Jose Luis Solis Lopez: le Votán Galeano.





« Avec orgueil, fierté et détermination », les compañeros et compañeras de
La Realidad donnèrent la bienvenue aux personnes présentes, ainsi qu’à
celles qui ne purent pas se déplacer, avant de partager leur douleur et
leur rage, du fait du contexte de guerre au sein duquel prend place
l’attaque paramilitaire du 2 mai dernier contre le Caracol de la Realidad,
où Galeano perdit la vie des  mains de personnes « à la mentalité pourrie,
qui acceptent les miettes du mauvais gouvernement ».



En ressort la participation faite par le Comité Clandestin Révolutionnaire
Indigène (CCRI), qui par la voix du commandant Tacho, fit savoir : « Nous
sommes venus ici afin de rendre hommage à un compañero de petite taille et
sans grandes dimensions. Nous ne sommes pas venus pour l’enterrer, mais
pour déterrer son être combatif. Nous sommes venus pour le lever bien
haut, dans chaque petit garçon et dans chaque petite fille. Lever bien
haut dans chaque compa, son être maître d’école de l’Escuelita, son être
vidéo-conférencier, son être participant d’un Conseil Autonome, son être
candidat au Conseil de Bon Gouvernement, son être sergent de milice
zapatiste ». Et de préciser clairement que pour eux, la mort ne signifie
pas la fin de la lutte, ni la fin de la construction de l’autonomie.



Il y eut également une série de messages destinés aux adhérentes et aux
adhérents de la Sixième Déclaration de la Selva Lacandona, qui, cette
fois-ci, ont répondu à l’engagement souscrit en 2005, “que s’ils touchent
à un d’entre nous, ils nous touchent à tous ». « Ils doivent aussi
comprendre que l’EZLN ne peut pas s’impliquer comme il veut dans les
communautés : il ne peut entrer que si les communautés autonomes en font
la demande, afin de rendre justice ». « La rage que nous avons, elle est
contre le capitalisme, pas contre ceux qui sont trompés par lui. Nous
luttons, nous travaillons, nous parlons entre nous, ceux d’en bas à
gauche ; nous ne regardons pas vers le haut, parce que là-bas il n’y a ni
œil pour voir, ni oreille pour écouter ». « Nous sommes ici pour
accompagner et faire une investigation sur les faits produits ».





“On a pas à tranquilliser la rage du fait des détentions réalisées
dernièrement par le gouvernement du Chiapas, qui ne sont  qu’un
déguisement, qui ne sont pas justice, qui ne se font que pour que vous de
la Sexta, vous tranquillisiez cette rage », a souligné le sous-commandant
Moisés [le 17 mai, l’agent officiel et le commissaire des terres
collectives de la communauté de La Realidad ainsi que quatre autres
personnes impliquées dans l’assassinat, étaient arrêtés par la police dans
la ville de Las Margaritas].



Les personnes désignées comme responsables de l’assassinat du maître de
l’Escuelita  Galeano, sont : Florinda Santis, membre du gouvernement
municipal de Las Margaritas [dont dépend officiellement la communauté de
La Realidad, NdT] et membre du Parti d’Action Nationale [au pouvoir au
Mexique de 2000 à 2012] ; Luis H. Alvarez, commissaire pour la paix au
Chiapas, et Carmelino Díaz López, qui « se réunissent pour voir comment
construire des problèmes  chez les zapatistes en échange d’argent, de
projets productifs et d’armes ». Ont été dénoncés comme étant derrière les
attaques, les trois niveaux de décisions du mauvais gouvernement
[municipal, chiapanèque et fédéral] ; le député, le gouverneur,
l’ex-gouverneur, et le chef suprême des paramilitaire Enrique Peña Nieto
[président du Mexique].



« Ils ont un plan pour assassiner l’EZLN et profiter aux grands patrons.
Ils pensent qu’en s’emparant du Caracol et en tuant un compañero la lutte
est terminée, mais pas du tout, tout comme il y a eu des tombés au combat
en 1994, et que Galeano a suivi leur exemple, de la même manière on suivra
l’exemple de Galeano. Ils veulent que nous perdions la tête, et que nous
nous tuions entre nous, mais on ne va pas leur donner un prétexte pour que
le gouvernement puisse assassiner des autochtones, et qu’il dise ensuite
que c’est un conflit inter-communautaire ; nous recherchons la justice,
pas la vengeance. La justice pour toujours, parce que la vengeance sera
contre le capitalisme néo-libéral. »



Fut réaffirmée à cette occasion leur posture de refus des miettes et des
oboles du mauvais gouvernement, ainsi que de ne pas parler avec les
mauvais gouvernements, car ils n’accordent pas confiance à ces « sans
cerveau » : « aujourd’hui, et pour toujours, nous n’avons pas confiance
dans ces gens ignorants et stupides, qui ont de grandes mains pour pouvoir
voler, mais aucun cerveau pour réfléchir, quel que soit leur parti. Notre
lutte est pour la liberté, pour un monde anticapitaliste, et on ne va pas
obliquer  de chemin ».





En guise de dénonciation, une brève liste de sept attaques récentes fut
faite, afin de comprendre en quoi consiste la CIOAC [organisation paysanne
clientéliste à l’origine du conflit et de l’attaque paramilitaire]:
.- 20 novembre 2013, attaque du village “10 de abril”.
.- Il y a un an, attaque contre des terres zapatistes récupérées, à La
Realidad et à Morelia.
.- Il y a un mois, attaque de la communauté “rio Euseba”.
.- Attaque à San José Palma, Margarita.
.- Attaque il y a quinze jours, dans la communauté Miguel Hidalgo.
.- Attaque à Rayón dans le nord duChiapas, avec des morts.
.- LE 2 mai, assassinat de Galeano.



La CIOAC a également participé à la « croisade contre la faim », qui a
clairement été identifiée comme étant une croisade contrinsurrectionnelle,
où les leaders apprennent à tuer et à mentir. « Quel futur vont-ils
laisser à leurs enfants ? », s’est demandé le sous-commandant insurgé
Moisés.



Un remerciement spécial fut adressé au travail et au labeur réalisé par
les médias alternatifs, tout aussi bien ceux qui ont participé à la
caravane que ceux qui n’ont pas pu venir, parce que grâce à eux a pu être
rompu le mur de la censure imposé par le capital ; un appel a été adressé
à ne pas laisser tomber ce travail et cet engagement envers la vérité.



Le sous-commandant Moisés conclut alors en disant : « il ne s’est pas
vendu, il ne s’est pas rendu, il n’a pas été vaincu : Galeano reste parmi
nous. Depuis la Realidad, pour la Realidad, on ne les laissera pas la
détruire, notre engagement est de libérer ce pays, quoi qu’il se passe, et
qu’elles qu’en soient les conséquences ».



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Traduction d'un article des « médias, libres, alternatifs, autonomes ou
comme ils décident de s'appeler », publié notamment sur le très bon site
de publication libre de Oaxaca dénommé « Proyecto ambulante » [projet
errant] :
http://www.proyectoambulante.org/index.php/noticias/nacionales/item/4312-4-mil-zapatistas-y-adherentes-a-la-sexta-en-homenaje-al-votan-galeano

un autre site de médias libres du Chiapas, ayant rassemblé la plupart des
textes écrits pour l'occasion: "Koman ilel", "la mirada collectiva":
www.komanilel.org

Trad: http://www.cspcl.ouvaton.org

+ d'infos:

Français:


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