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jueves, 26 de septiembre de 2019

Attaque dans la communauté en résitance d'Acteal: 3 maisons détruites et la clinique autonome endommagée.

Attaque à Acteal: 3 maisons détruites et saccage de la Clinique autonome

Traduction @Anita
 
Au Congrès national indigène,
Au Conseil indigène au gouvernement,
Au peuple croyant du diocèse de San Cristobal de las Casas,
Aux défenseurs des Droits de l'homme,
À la Commission interaméricaine des Droits de l'homme (CIDH),
Aux médias libres et alternatifs,
Aux médias nationaux et internationaux,
À la Société civile nationale et internationale
Frères et sœurs,

 

Nous dénonçons avec indignation le saccage de notre clinique de santé, la destruction de médicaments et de meubles et la destruction de 3 maisons qui ont eu lieu hier par les filles de notre regretté frère Francisco Vasquez Hernandez.
Ses filles, Maria, Catarina, Rosa, Micaela et MariaII sont venues le lundi 16 septembre déposer à la Table directive un ultimatum signé par elles où elles nous disaient qu'elles nous laissaient un délai de 3 jours ouvrables pour enlever les objets qui se trouvent dans notre Maison de santé, arguant qu'elles « feront usage des terres et propriétés héritées de leur défunt père » . 
 
Mais cette terre a été donnée en 1998 pour y établir le campement de déplacés « Los Naranjos » et le sanctuaire des Martyrs d'Acteal, et maintenant,aujourd'hui, la Maison de la mémoire et de l'espoir, siège des Abejas d'Acteal, est un mémorial des événements survenus le 27décembre 1997, dans l'état du Chiapas. (I)


 

Nous rappelons aussi que le 16 septembre sont arrivés à Acteal les frères et soeurs déplacés du quartier « Rio Jordan » avec leurs enfants, leurs maisons ayant été détruites ; ils sont venus à Acteal pensant se trouveraient en sécurité dans ce village non-violent.

Nous voyons que ceux qui nous ont attaqués ont perdu la mémoire des Membres de leur famille massacrés le 27 décembre 1997.Il ya là aussi une Soeur du 3ème âge qui a dû quitter son village car sa maison a été détruite.

Nous, en tant qu'autorités légitimes et uniques de l'organisation Société civile des Abejas d'Acteal, en coordination avec les survivants du Massacre , nous avons décidé de ne pas sortir le matériel qui se trouve dans la maison de Santé, car il est absurde que quelqu'un nous demande de « sortir les objets » de notre propre maison.
 
Mais si elles venaient à notre Siège pour nous provoquer, nous avons décidé de ne pas céder à la provocation, car l 'année dernière au mois d'avril, quand elles sont venues détruire le grillage que nous avions mis autour de notre Siège, elles ont aussi détruit une maison que nous avions construite à l'entrée d'Acteal. Ce jour-là , des personnes qui accompagnaient les enfants de notre regretté frère Francisco sont entrés avec violence en tirant des coups de feu en l'air.

Les faits du 18 et 19 septembre 2019 :

Le 18, vers 8h08 du matin, sont arrivées 4 des filles de Francisco : Maria, Catarina, Rosa et Micaela, accompagnées de leur neveu Juan Vazquez Perez et de ses fils Juan Luna Vazquez, Emanuel Luna Vazquez, Armando Luna Vazquez, carlos Luna Vazquez , un gendre de Rosa Vazquez et Lorenzo Pérez Pik'ix. A 8h57 du matin ils ont commencé à détruire la maison de notre sœur Juana Pérez Arias, veuve de notre camarade Manuel Santis Culebra , massacré à Acteal le 22 décembre 1997, et dès lors notre sœur de 75 ans se retrouve forcément comme réfugiée à Acteal.Notre sœur Juana est un exemple de lutte et de résistance. Elle assiste tous les 22 du mois, aux commémorations de nos martyrs ; elle a la charge sacrée de purifier à l'encens la mémoire et les âmes de nos martyrs. Notre sœur se trouvait couchée dans son lit car elle est malade,et ils lui ont demandé de sortir de chez elle puisqu'ils allaient sortir toutes ses affaires, alors elle est sortie et est allée en pleurant dans notre cuisine communautaire, en rappelant les faits de violence et les déplacements forcés de 1997.

 

Quand les filles de Francisco ont fini de détruire la maison de Juana, il était 13h11, elles nous ont donné une semaine à partir du 18 septembre pour trouver un moyen de négocier.

Malgré cela, hier, le 19 septembre, elles sont revenues pour vider tout ce qu'il y a dans la Maison de santé et menacer de la détruire.

Le 19 septembre 2019, nous nous sommes réunis avec les survivants du Massacre d'Acteal et les autres membres des Abejas et avons décidé de prier en accord avec notre action non-violente, et à nouveau, les filles de Francisco sont revenues pour détruire deux maisons de plus et saccager notre Maison de santé.

A 7h26 du matin, elles ont commencé à démolir une petite maison à côté de l'église San Pedro, et elles ont terminé à 9h02. Ensuite, à 9h16, elles sont passées à une autre maison qui sert de cuisine aux déplacés de Rio Jordan,et l'ont entièrement détruite. Tout le bois et les plaques des trois maisons démolies les 18 et le 19 ,elles les ont emportés chez elles.

Mais à 11h58, elles sont revenues saccager notre Maison de santé. Comme elle était fermée avec un cadenas, elles ont cassé la serrure à coups de marteau et quand elles sont entrées, elles ont sorti tout ce qu'il y avait à l'intérieur,les médicaments, les tables, le mobilier pour les patients, les documents, et les ont jetés sans respect.

Pendant qu'un groupe saccageait la Maison de santé, d'autres ont effacé à la peinture les inscriptions et les peintures qui se trouvaient là. En même temps, une autre personne arrosait au désherbant le tour de la maison de santé et de l'ermitage. Une fois terminées leurs destructions, ils sont partis, en laissant tout éparpillé dehors, y compris les médicaments.

D'après les rumeurs, les filles de notre frère Francisco, accompagnées d'autres personnes, se sont emparées de la maison de santé pour en faire leur bureau. Quel bureau, puisqu'elles savent parfaitement que c'est le Siège de notre organisation Société Civile las Abejas d'Acteal ?

Quand nous avons vu que les filles de Francisco ne respectaient rien et ne voulaient rien entendre, nous avons décidé d'aller parler avec le Maire de Chenalho pour lui demander d'intervenir, puisque deux des filles sont du même parti que lui et dépendent officiellement de la municipalité.

D'après les rumeurs, par cette action violente, les filles de Francisco veulent construire leur maison et une Maison de santé que le Gouvernement Fédéral va leur offrir en guise de solution amiable de notre demande auprès de la Commission interaméricaine des Droits de l'Homme. Cette solution amicale est une cause de violence et de destructions non seulement à notre Siège des Abejas d'Acteal, mais aussi dans d'autres communautés de Chenalho.

Nous nous sommes rendu compte qu'il y a quelques jours, un groupe du « Conseil Pacifiste » (II) a rencontré le président municipal de Chenalho pour qu'il réunisse les communautés deActeal Centro, Quextic centro, Quextic poblado et Chimix, afin de leur offrir des routes, l'électricité, un espace couvert et des maisons, en guise de solution amiable.

En résumé, les actions violentes des filles de notre frère Francisco n'a pas pour but comme elles le prétendent, de  « récupérer leurs droits et propriétés hérités de leur père », mais par la solution amiable et avec le groupe des « pacifistes », elles prétendent s'emparer de notre Siège comme elles essaient de le faire depuis quelques années, et n'y sont pas parvenues jusqu'à présent.

Face à cette situation triste et indigne, nous exigeons d'urgence :

a) que cesse l'agression et la violence des filles de notre frère Francisco sur notre Siège par l'effraction, le vol et la destruction de nos espaces d'autonomie.

b) nous les invitons à dialoguer pour résoudre le conflit du terrain du Siège de notre organisation Société civile les Abejas d'Acteal si elles le souhaitent, nous le ferons avec plaisir, bien qu'elles aient détruit nos maisons, car se fâcher ne résout rien.

c) notre Sanctuaire, Terre sacrée des martyrs d'Acteal et maison de la Mémoire et de l'espérance, doit être respectée. Nous ne voulons pas que des personnes étrangères à notre Organisation viennent nous molester ; ici, seules les Abejas peuvent décider de l'utilisation de notre sanctuaire et de comment construire notre autonomie.

Pour terminer, nous demandons de tout cœur aux femmes et aux hommes qui luttent comme nous d'être attentifs, votre visite nous donnera de la force. Nous vous demandons aussi de vous unir à nos prières pour qu'ici à Acteal ce ne soit pas la haine et la violence qui gagnent, mais que se ravive la flamme de la lumière, de la paix véritable et de l'espérance.

Depuis Acteal lieu de Conscience et Maison de la Mémoire et de l'Espoir.

Cordialement ;

La voix de l'organisation de la Société Civile des Abejas d'Acteal, Pour la table Directive

Juan Vasquez Luna, Antonia Vasquez Perez, Président, vice-présidente
Hermilo Perez Santis, Maria Vasquez Gomez, Secrétaire, secrétaire adjointe
Genaro Oyalta Perez,AntoniaPerez Perez, Trésorier, trésorière adjointe

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