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lunes, 9 de diciembre de 2019

Déclaration commune du CNI-CIG et de l’EZLN concernant les récentes agressions de la part des capitalistes contre les peuples originaires du Mexique

Déclaration commune du CNI-CIG et de l’EZLN concernant les récentes agressions de la part des capitalistes, de leurs gouvernements et leurs cartels, contre les peuples originaires du Mexique

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Nous, peuples, nations, tribus et quartiers du Congrès National Indigène - Conseil Indigène de Gouvernement et de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale, nous condamnons les événements présentés ci-dessous :

Photo : Répression par la Garde Nationale [1] des communautés originaires du peuple nahua de Juan C. Bonilla
- > Nous dénonçons l’attaque par la police fédérale, la police régionale de Puebla et la Garde Nationale des communautés originaires du peuple nahua de San Mateo Cuanalá, San Lucas Nextetelco, San Gabriel Ometoxtla, Santa María Zacatepec et du quartier José Ángeles, municipalité de Juan C. Bonilla [Puebla] qui le 30 octobre dernier ont été tabassées et ont reçues des tirs de flashball, y compris sur des enfants, des femmes et des personnes âgées.


Le déploiement des forces répressives contre les compañeros vise à concrétiser l’empoisonnement de la rivière Metlapanapa, dans le cadre du Projet Intégral de construction du système d’évacuation des eaux usées de la zone industrielle de Huejotzingo, dite "Cité du textile", dans l’état de Puebla. Ce projet fait lui-même partie du méga-projet d’infrastructure urbano-industriel connu sous le nom de Projet Intégral Morelos, qui a déjà coûté la vie au compañero Samir Flores.

Photo : Attaque de la Garde Nationale contre les communautés originaires du peuple nahua de la municipalité de Juan C. Bonilla.

- > Nous condamnons la lâche attaque subie par la communauté wixárika et tepehuana de San Lorenzo de Azqueltán, municipalité de Villa Guerrero, Etat de Jalisco, perpétrée le 3 novembre dernier par les caciques Fabio Ernesto Flores Sánchez (alias La Polla), Javier Guadalupe Flores Sánchez et Mario Flores, qui, à bord de trois pick-up et accompagnés de personnes armées ont tendu une embuscade aux comuneros et aux autorités traditionelles de la communauté ; agissant en totale impunité, ils ont tabassé et grièvement blessé les compañeros Ricardo de la Cruz González, Noé Aguilar Rojas et Rafael Reyes Márquez, encore aujourd’hui sous attention médicale.
Ces tentatives d’homicide, qui restent ouvertement impunies, sont orchestrées dans le but d’arrêter la digne et historique lutte pour la terre, celle-là même qui est convoitée par ceux qui, parce qu’ils possèdent l’argent, prétendent être les propriétaires de la région et qui ont toujours pu compter sur la pleine complicité des instances de gouvernement qui cherchent à faire des millions de chiffre d’affaire avec la terre communale, en prétendant effacer l’histoire du peuple tepecano.

- > Nous exigeons la présentation en vie des compañeros Carmelo Marcelino Chino et Jaime Raquel Cecilio du Front National pour la Libération des Peuples dans l’état de Guerrero, qui sont portés disparus depuis le 22 octobre dernier, alors que, venant d’Acapulco, ils se dirigeaient vers la localité de Huamuchapa. Cet acte criminel s’ajoute à la criminalisation, à la persécution, à l’assassinat et la disparition de ceux qui, dans l’état de Guerrero et partout au Mexique, luttent pour le respect des territoires indigènes contre la dévastation capitaliste.

- > En outre, nous dénonçons la détention et la disparition durant plusieurs heures du compañero Fredy García du Comité de Défense des Droits Indigènes (CODEDI), aux mains d’agents policiers de l’état d’Oaxaca, après qu’il se soit rendu à une soi-disante réunion de travail avec des fonctionnaires du gouvernement, en lui imputant des accusations absurdes visant à criminaliser la digne lutte du CODEDI et du compañero Fredy García contre la spoliation et la répression capitalistes. Nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle de notre compañero Fredy García !!

Les capitalistes, leurs cartels et leurs gouvernements imposent la mort en se servant de groupes armés, qu’ils soient du mauvais gouvernement ou qu’ils soient des groupes de choc ou de criminels, afin de spolier les peuples indigènes. Pour nous les peuples, il n’y a que violence, terreur et indignation ; pour eux, c’est l’impunité et la garantie que leurs crimes se traduiront en profits sur le dos de peuples entiers.
Cordialement
Novembre 2019
Pour la reconstitution intégrale de nos peuples
Plus jamais un Mexique sans nous

Congrès National Indigène
Conseil Indigène de Gouvernement
Armée Zapatiste de Libération Nationale

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