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miércoles, 20 de mayo de 2020

Déclaration commune pour la vie: "il existe une relation étroite entre la santé de la nature et la santé humaine"



Au peuple du Chiapas,
Aux Conseils de bon gouvernement de l'EZLN,
Aux organisations indigènes et paysannes,
Aux gouvernements fédéral, étatique et municipal,
Aux autorités sanitaires fédérales, des États et des districts



Depuis le sud du Mexique, des organisations sociales, des civils et divers collectifs nous sommes réunis pour partager des informations, analyser et générer des stratégies pour faire face à cette pandémie du COVID 19 de manière solidaire. Dans cet effort collectif, nous retrouvons ceux qui travaillons depuis des années pour la défense et la promotion des droits humains : civils, politiques, économiques, sociaux, culturels et environnementaux dans l'État du Chiapas. Depuis des décennies, nous avons développé de multiples initiatives en faveur de la justice et la dignité dans ces territoires, notamment dans le domaine des droits des femmes, des enfants et des jeunes, des peuples indigènes et des peuples migrants, en défendant le droit à la santé, à l'eau, au territoire, à l'information et à la libre mobilité humaine, entre autres. À partir de ces diverses capacités, connaissances et expériences, nous nous unissons pour accompagner les personnes dans la revendication de leurs droits, pour informer de manière accessible et véridique sur la pandémie, pour générer des espaces créatifs d'aide mutuelle et pour documenter et dénoncer les éventuelles violations des droits humains qui peuvent se produire pendant l'urgence.



Nous commençons par rappeler que nous nous trouvons dans un État qui, historiquement et particulièrement, a connu l'exclusion et la marginalisation, en contraste avec un énorme pouvoir organisationnel qui est le fruit de sa longue histoire de lutte et de résistance. La pandémie que nous vivons aujourd'hui rappelle que les formes de production capitaliste, dans lesquelles la violence, l'inégalité et la dépossession prédominent, rendent les moyens de reproduction de la vie précaires et diminuent la possibilité de vivre une vie digne.





Il existe une relation étroite entre la santé de la nature et la santé humaine, les virus prolifèrent dans des situations de dévastation écologique liées à l'expansion agro-industrielle et à ses systèmes de confinement et de stockage productif, un processus qui viole les droits humains et les droits de la terre. Si les conditions restent les mêmes, les virus continueront d'apparaître. Changer le modèle de production alimentaire, parier sur la souveraineté alimentaire et l'agroécologie est un moyen de prévenir de futures pandémies. Pour éviter que cela ne se produise, un changement systémique est nécessaire. Nous considérons donc qu'il est fondamental d'écouter les voix et la lutte des peuples indigènes et paysans qui prennent soin de la Terre Mère et de leur territoire et les défendent.






Cette urgence sanitaire met en évidence le démantèlement des systèmes de santé publique résultant du modèle capitaliste ainsi que la subordination de la santé des personnes à un modèle qui sert le marché et à l'option développementaliste comme seul indicateur valable. Par conséquent, un changement de paradigme devrait mettre au premier plan le droit à la vie et aux droits humains de toutes les personnes.





Nous savons que c'est un grand défi pour le gouvernement mexicain, et pour la société dans son ensemble, de faire face à cette situation alors que le système de santé est saturé et, dans certains endroits, anéanti. C'est pourquoi nous demandons instamment aux niveaux fédéral, étatique et municipal d'écouter et de prendre en compte les demandes et les considérations suivantes qui ont pour point de départ un diagnostic clair des besoins des différents territoires du Mexique. Nous nous prononçons pour la garantie effective et intégrale du droit à la santé énoncé dans les articles 1, 2, 3, 7, 13, 17, 25, 26, 27, 28 Bis, 29 et 77 Bis de la Constitution des États-Unis du Mexique. Nous exigeons :





1. S'attaquer aux/Prendre en compte les déterminants sociaux de la pandémie qui font de la population immigrée, des enfants qui travaillent et des enfants des rues, des personnes vivant à la périphérie des villes, des personnes en détention et des travailleuses/eurs précaires les secteurs les plus vulnérables à la contagion, au diagnostic précoce et à l'accès au traitement.






2. Dans le cas des peuples indigènes, et compte tenu des stratégies historiques de santé communautaire, respecter pleinement l'exercice de leur droit à l'autonomie et à leurs propres modèles de soins de santé sur leurs territoires - dans le cadre des Accords de San Andrés, du deuxième article de la Constitution et d'instruments internationaux tels que la Convention 169 de l'OIT et la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.





3. Diffuser largement les mesures prises par l'État pour la prise en charge et le soutien des enfants et des femmes souffrant de violence domestique. Que la prise en charge soit facilement accessible et dans le respect des droits humains.





4. Reconnaître la complexité de la mobilité humaine au Chiapas en tant qu'État d'origine, de transit, de destination et de retour. Il faut donc mettre en œuvre des mesures de surveillance épidémiologique efficaces pour les personnes qui sont déplacées de force, les migrants qui sont en détention et ceux qui sont renvoyés de force dans leurs communautés.


a) Un plan de prise en charge spécifique comprenant des informations dans les langues locales accessibles à la famille et à la communauté de retour, un diagnostic-traitement rapide et un suivi.


b) Nous affirmons que la migration n'est pas un crime, c'est pourquoi nous demandons instamment la suspension des détentions de migrants, l'évitement de la surpopulation dans les centres de détention, la libération immédiate de toutes les personnes et la garantie de leurs droits humains.


c) En ce qui concerne les 9 950 victimes de déplacement forcé, nous demandons les mêmes mesures de surveillance épidémiologique et une réponse efficace à la violence généralisée causée par les groupes paramilitaires.





5. Assurer des conditions appropriées pour les travailleurs et les travailleuses de la santé à tous les niveaux. Approvisionnement en fournitures, équipements et formations en quantité suffisante afin de renforcer les services de santé de premier niveau pour les soins non-COVID et les soins COVID 19, y compris le renforcement des espaces de soins et la collaboration horizontale avec les agents de santé communautaires : sages-femmes, femmes et hommes promoteurs, médecins et internes.





6. Dans le cas des sages-femmes, l'État doit faciliter et accélérer la reconnaissance de la profession de sage-femme dans le registre d'état civil et la délivrance des certificats de naissance sans aucune condition. Qu'elles soient respectées afin de pouvoir continuer à exercer soins et attention, que la reconnaissance de la communauté soit suffisante. Au cas où elles en feraient la demande, fournir suffisamment de matériel et de moyens nécessaires pour accompagner les accouchements.


7. Nous demandons au gouvernement fédéral d'accorder une attention particulière à la manière dont la stratégie sanitaire est mise en œuvre par le gouvernement local du Chiapas. Nous reconnaissons le travail engagé et nous reprenons la demande de la section 50 de l'Union nationale des travailleurs du Ministère de la santé au Chiapas, qui stipule :



« En ce moment, nous manquons d'une direction efficace dans l'État pour faire face à cette urgence, notre institution est actuellement dirigée à des fins politiques et non scientifiques, elle ne représente donc pas les intérêts de santé publique de notre État, c'est pourquoi nous ne reconnaissons pas cette représentation officielle et nous, les travailleurs, nous nous organiserons, comme nous savons le faire, pour faire face à la pandémie.


Nous exigeons que le gouverneur de l'État, le Dr. Rutilio Escandón Cadenas, destitue immédiatement le responsable à la santé nommé à des fins politiques et non sanitaires, pour le remplacer immédiatement par des experts en épidémiologie dont dispose le Chiapas. »


8. Une information rapide et transparente sur les protocoles de prise en charge sanitaire au Chiapas. Pour fournir des soins décents, le personnel doit être suffisamment protégé conformément aux protocoles établis par l'Organisation mondiale de la santé.


9. Garantir les services de base dans les réseaux de distribution d'eau potable, d'égouts, d'électricité et d'assainissement pour la population en général, avec une attention particulière pour les hôpitaux, centres de santé, maisons de retraite, centres de détention pour migrants, prisons et foyers pour enfants.


10. Garantir et réglementer l'approvisionnement en denrées alimentaires pour éviter la spéculation sur les prix des produits de première nécessité. Pour les petits producteurs.rices d'excédents, maintenir des prix de garantie et faciliter la distribution de leurs produits. Promouvoir les marchés paysans de produits agro-écologiques ou de produits en transition pour la distribution locale. Garantir qu'un pourcentage de la totalité des achats de denrées alimentaires par l'État mexicain soit destiné aux petits producteurs d'excédents.


11. Générer des plans économiques opportuns, sans conditions, pour accompagner dignement les familles qui n'ont pas de salaires et d'emplois assurés. Surveiller et veiller à ce que ces subventions ne deviennent pas l'objet de clientèle et de corruption.


12. Que le processus de reconversion des hôpitaux soit transparent au niveau de l'État et du district, grâce à une promotion et à une diffusion claires et précises des formes de prises en charge en milieu urbain et des couvertures rurales, sans négliger l'attention portée aux patients et la consultation externe pour les patients NON-COVID 19.


13. Informer quant aux stratégies visant à soutenir d'autres problèmes découlant des phases 2 et 3, tels que la violence domestique, les féminicides, la violence psychologique, économique, physique et sexuelle à l'encontre des enfants et des femmes, la stigmatisation des patients COVID et les attaques contre les travailleurs.euses de la santé.



14. Nous demandons qu'en aucun cas ne soient appliquées par la police et les forces militaires, dans le but de contenir la population, des mesures de force qui pourraient mener à des actions illégales et à des violations des droits humains des personnes.



15. L'arrêt du discours guerrier, de la promotion de la peur, de la répression physique de l'État et de la démonstration de force, qui exercent une violence physique et symbolique et provoquent la peur et la solitude empêchant la construction de liens solidaires et collectifs. La promotion délibérée de la rumeur, de la désinformation et de la panique rend les gens malades, les démobilise et, à l'extrême, se transforme en stigmatisation et en persécution de l'autre.


Nous reconnaissons les efforts que la société chiapanèque déploie en restant chez elle, ainsi que les propositions autonomes des peuples et des communautés en matière de santé, nous apprécions les initiatives des petites entreprises qui font leur part, nous célébrons les vastes manifestations de solidarité qui sont déployées, et nous exhortons les autorités à agir de manière responsable et à se conformer pleinement à leur mandat public.



Nous remercions et reconnaissons le travail, l'engagement et le dévouement des travailleuses et des travailleurs de la santé.


Nous continuerons à travailler de manière coordonnée et coresponsable avec la société et les peuples au côté desquels nous marchons, nous continuerons à diffuser des informations dans les langues locales, en générant des réseaux de solidarité et de soutien mutuel, et nous persévérerons également dans notre action d'observation, de documentation et de dénonciation des actions qui violent les droits humains des personnes sur ces territoires.






Signataires :

Organisations : 


At`el Antsetik Centro Comunitario; Centro de Capacitación en Ecología y Salud para Campesinos/Defensoría del Derecho a la Salud (CCESC-DDS); Enlace, Comunicación y Capacitación, A.C.; ProMedios; Melel Xojobal, A.C.; Alianza Pediátrica Global; Comisión Para la Defensa de los Derechos Humanos, A.C.; Salud y Desarrollo Comunitario (Sadec); Casa de la Mujer Ixim Antsetic; Agua y Vida: Mujeres, Derechos y ambiente, A.C; Voces Mesoamericanas, Acción con Pueblos Migrantes, AC; Desarrollo Económico y Social de los Mexicanos Indígenas, A.C. (DESMI); Centro de Derechos Humanos Fray Bartolomé de Las Casas, A.C. (Frayba); Centro de Estudios para el Cambio en el Campo Mexicano, A.C. ( CECCAM); Instituto Mexicano para el Desarrollo Comunitario (IMDEC); Una mano amiga en la lucha contra el sida AC; Formacion y Capacitación A.C.; Centro de Derechos Humanos Fray Matias de Córdoba A.C.; Apostólicas del Corazón de Jesús (ACJ) Tapachula; Kaltsilaltik, A.C., Comitán.; Iniciativas para el Desarrollo Humano A.C.; SJM Frontera Comalapa; Centro de derechos de las víctimas de violencia Minerva Bello, Fideicomiso para la salud de los niños indígenas A.C.
Réseau de résistance et rébellion Ajmaq

Réseau pour les droits de l'enfant et de l'adolescent au Chiapas (REDIAS)

Réseau pour la paix :


Centro de Derechos Humanos Fray Bartolomé de Las Casas, (San Cristóbal de Las Casas); Centro de Derechos Humanos Fray Pedro Lorenzo de la Nada, (Ocosingo); Centro de Derechos Indígenas A.C. CEDIAC; Centro de derechos de la Mujer (San Cristóbal de Las Casas); Comisión de Apoyo para la Unidad y Reconciliación Comunitaria (CORECO) (San Cristóbal de Las Casas); Desarrollo Económico y Social de los Mexicanos Indígenas (DESMI) (San Cristóbal de Las Casas); Educación para la paz (EDUPAZ) (Comitán); Enlace, Capacitación y Comunicación (Ocosingo y Comitán); Servicios y Asesoría para la Paz (SERAPAZ) (Ocosingo).
Réseau national d'organismes civils des droits humains "Tous les droits pour toutes et tous" (formé par 86 organisations de 23 États de la République mexicaine) : 


Academia Hidalguense de Educación y Derechos Humanos A.C. (ACADERH) (Hidalgo); Agenda LGBT (Estado de México); Alianza Sierra Madre, A.C. (Chihuahua); Aluna Acompañamiento Psicosocial, A.C.(Ciudad de México); Asistencia Legal por los Derechos Humanos, A.C. (AsiLegal) (Ciudad de México); Asociación Jalisciense de Apoyo a los Grupos Indígenas, A.C. (AJAGI) (Guadalajara, Jal.); Asociación para la Defensa de los Derechos Ciudadanos “Miguel Hidalgo” (Jacala Hgo.); Bowerasa, A.C. “Haciendo Camino” (Chihuahua, Chih.); Casa del Migrante Saltillo (Saltillo, Coah.); Católicas por el Derecho a Decidir, A.C. (Ciudad de México); Centro de Capacitación y Defensa de los Derechos Humanos e Indígenas, Asociación Civil (CECADDHI) (Chihuahua); Centro “Fray Julián Garcés” Derechos Humanos y Desarrollo Local, A. C. (Tlaxcala, Tlax.); Centro de Apoyo al Trabajador, A.C. (CAT) (Ciudad de México); Centro de Derechos de la Mujeres de Chiapas (San Cristóbal de Las Casas, Chis.); Centro de Derechos Humanos “Don Sergio” (Jiutepec, Mor.); Centro de Derechos Humanos “Fray Bartolomé de Las Casas”, A. C. (San Cristóbal de Las Casas, Chis); Centro de Derechos Humanos “Fray Francisco de Vitoria O.P.”, A. C. (Ciudad de México); Centro de Derechos Humanos “Fray Matías de Córdova”, A.C. (Tapachula, Chis.); Centro de Derechos Humanos “Juan Gerardi”, A. C. (Torreón, Coah.); Centro de Derechos Humanos “Miguel Agustín Pro Juárez”, A. C. (Ciudad de México); Centro de Derechos Humanos de la Montaña, Tlachinollan, A. C. (Tlapa, Gro.); Centro de Derechos Humanos de las Mujeres (Chihuahua); Centro de Derechos Humanos de los Pueblos del Sur de Veracruz “Bety Cariño”, A.C. (Tatahuicapan de Juárez, Ver.); Centro de Derechos Humanos Digna Ochoa, A.C (Tonalá, Chis.); Centro de Derechos Humanos Paso del Norte (Cd. Juárez, Chih.); Centro de Derechos Humanos Toaltepeyolo (Orizaba, Veracruz); Centro de Derechos Humanos Victoria Diez, A.C. (León, Gto.); Centro de Derechos Humanos Zeferino Ladrillero (CDHZL) (Estado de México); Centro de Derechos Indígenas “Flor y Canto”, A. C. (Oaxaca, Oax.); Centro de Derechos Indígenas A. C. (Bachajón, Chis.); “Centro de Estudios Sociales y Culturales Antonio de Montesinos, A.C.” (CAM) (Ciudad de México); Centro de Investigación y Capacitación Propuesta Cívica A. C. (Propuesta Cívica) (Ciudad de México); Centro de Justicia para la Paz y el Desarrollo, A. C. (CEPAD) (Guadalajara, Jal.); Centro de los Derechos del Migrante (Ciudad de México); Centro de Reflexión y Acción Laboral (CEREAL-Guadalajara) (Guadalajara, Jal.); Centro Diocesano para los Derechos Humanos “Fray Juan de Larios”, A.C. (Saltillo, Coah.); Centro Juvenil Generando Dignidad (Comalcalco, Tabasco); Centro Kalli Luz Marina (Orizaba, Ver.); Centro Mexicano de Derecho Ambiental (CEMDA) (Ciudad de México); Centro Mujeres (La Paz, BCS.); Centro Regional de Defensa de DDHH José María Morelos y Pavón, A.C. (Chilapa, Gro.); Centro Regional de Derechos Humanos “Bartolomé Carrasco”, A.C. (BARCA) (Oaxaca, Oax.); Centro Universitario por la Dignidad y la Justicia Francisco Suárez, S.J. (CUDJ)(Guadalajara, Jal.); Ciencia Social Alternativa, A.C. KOOKAY (Mérida, Yuc.); Ciudadanía Lagunera por los Derechos Humanos, A.C. (CILADHAC) (Torreón, Coah.); Colectivo contra la Tortura y la Impunidad (CCTI) (Ciudad de México); Colectivo Educación para la Paz y los Derechos Humanos, A.C. (CEPAZDH) (San Cristóbal de Las Casas, Chis.); Comisión Ciudadana de Derechos Humanos del Noroeste (Mexicali, Baja California); Comisión de Derechos Humanos y Laborales del Valle de Tehuacán, A.C. (Tehuacán, Pue.); Comisión de Solidaridad y Defensa de los Derechos Humanos, A.C. (COSYDDHAC) (Chihuahua, Chih.); Comisión Regional de Derechos Humanos “Mahatma Gandhi”, A. C. (Tuxtepec, Oax.); Comité Cerezo (Ciudad de México); Comité Cristiano de Solidaridad Monseñor Romero (Ciudad de México); Comité de Defensa de las Libertades Indígenas (Palenque, Chis.); Comité de Defensa Integral de Derechos Humanos Gobixha A.C. (CODIGODH) (Oaxaca, Oax.); Comité de Derechos Humanos “Fr. Pedro Lorenzo de la Nada”, A. C. (Ocosingo, Chis.); Comité de Derechos Humanos “Sierra Norte de Veracruz”, A. C. (Huayacocotla, Ver.); Comité de Derechos Humanos Ajusco (Ciudad de México); Comité de Derechos Humanos de Colima No Gubernamental A. C. (Colima, Col.); Comité de Derechos Humanos de Comalcalco, A. C. (CODEHUCO) (Comalcalco, Tab); Comité de Derechos Humanos de Tabasco, A. C. (CODEHUTAB) (Villahermosa, Tab); Comité de Derechos Humanos y Orientación Miguel Hidalgo, A. C. (Dolores Hidalgo, Gto.); Comité de Familiares de Detenidos Desaparecidos “Hasta Encontrarlos”(Ciudad de México); Comité Sergio Méndez Arceo Pro Derechos Humanos de Tulancingo, Hgo A.C. (Tulancingo, Hgo.); Consultoría Técnica Comunitaria AC (CONTEC) (Chihuahua); El Caracol, A.C (Ciudad de México); Estancia del Migrante González y Martínez, A.C. (Querétaro, Qro.); Frente Cívico Sinaloense. Secretaría de Derechos Humanos (Culiacán, Sin.); Fundación para la Justicia y el Estado Democrático de Derecho (Ciudad de México); Indignación, A. C. Promoción y Defensa de los Derechos Humanos (Mérida, Yuc.); Instituto de Derechos Humanos Ignacio Ellacuria, S.J. Universidad Iberoamericana- Puebla (Puebla, Pue.); Instituto Mexicano de Derechos Humanos y Democracia (Ciudad de México); Instituto Mexicano para el Desarrollo Comunitario, A. C. (IMDEC) (Guadalajara, Jal.); Justicia, Derechos Humanos y Género, A.C. (Ciudad de México); La 72, Hogar-Refugio para Personas Migrantes (La 72) (Tenosique, Tabasco); Mujeres Indígenas por la Conservación, Investigación y Aprovechamiento de los Recursos Naturales, A. C. (CIARENA) (Oaxaca); Promoción de los Derechos Económicos, Sociales y Culturales (PRODESCAC) (Estado de México); Proyecto de Derechos Económicos, Sociales y Culturales (ProDESC) (Ciudad de México); Proyecto sobre Organización, Desarrollo, Educación e Investigación (PODER) (Ciudad de México)


; Red Solidaria de Derechos Humanos, A.C. (Morelia, Michoacán); Respuesta Alternativa, A. C. Servicio de Derechos Humanos y Desarrollo Comunitario (San Luis Potosí); Servicios de Inclusión Integral, A.C. (SEIINAC) (Pachuca, Hgo.); Tequio Jurídico A.C. (Oaxaca, Oax.); Uno de Siete Migrando A. C.(Chihuahua, Chih.); VIHas de Vida (Guadalajara, Jal.); Voces Mesoamericanas, Acción con Pueblos


Migrantes AC (San Cristóbal de Las Casas, Chiapas).
Table de coordination transfrontalière Migrations et genre, chapitre Guatemala :

American Friends Service Committee, Oficina Regional de América Latina y El Caribe (AFSC); Asociación Comunitaria Multisectorial de Monitoreo Comunitario en Salud y Apoyo a Migrantes (ACOMUMSAM); Asociación Consejería Oxlajuj Ix para Centroamérica y México (CAMEX); Asociación Coordinadora Comunitaria de Servicios para la Salud-Guatemala ACCSS; Asociación de Desarrollo Social de Ixcán (ADESI); Asociación de Familiares de Migrantes Desaparecidos de Guatemala (AFAMIDEG); Asociación Lambda, Consejo de Juventud para el Desarrollo Ixcoyense (COJDI); Comisión de Asuntos Migratorios de Ixcán -CAMI; Comité Municipal de Migración; Equipo de Estudios Comunitarios y Acción Psicosocial (ECAP); Federación Guatemalteca de Escuelas Radiofónicas (FGER); Gobierno Ancestral Plurinacional Q’anjoba’l; Jóvenes por el Cambio; Mamá Maquin; Médicos del Mundo Francia – España; Mesa Nacional para las Migraciones en Guatemala (MENAMIG); Molanil K´inal B´e; Pastoral Social La Libertad Cristo de Esquipulas; Pop Noj’; Red Juvenil Ak´Molam; Sociedad Civil. Capítulo México: American Friends Service Committee, Oficina Regional para América Latina y El Caribe (AFSC); Centro de Derechos Humanos Oralia Morales; Centro de Derechos Humanos Fray Matías de Córdova; Coalición Indígena de Migrantes de Chiapas (CIMICH); Comité de Derechos Humano Fray Pedro Lorenzo de la Nada A.C.; Formación y Capacitación A.C. (FOCA); Iniciativas para el Desarrollo Humano A.C.; Instituto Mexicano para el Desarrollo Comunitario (IMDEC); Instituto para las Mujeres en la Migración AC (IMUMI); La 72, Hogar – Refugio para Personas Migrantes; Médicos del Mundo Francia – España, Pastoral de Migrantes; Parroquia de Frontera Comalapa; Servicio Jesuita a Migrantes (SJM); Servicio Jesuita a Refugiados (SJR), Servicio Pastoral a Migrantes San Martin de Porres (SEPAMI – SMP ); Una Ayuda para ti Mujer Migrante A.C.; Voces Mesoamericanas, Acción con Pueblos Migrantes, A.C.
Collectif de surveillance et d'observation des droits humains du Sud-Est mexicain :

American Friends Service Committee – Oficina Regional de América Latina y El Caribe (AFSC), Apostólicas del Corazón de Jesús (ACJ), Centro de Derechos Humanos Digna Ochoa, Centro de Derechos Humanos Fray Matías de Córdova, Centro de Derechos Humanos Tepeyac, Centro de Derechos de las Víctimas de la Violencia Minerva Bello, Formación y Capacitación (FOCA), Iniciativas para el Desarrollo Humano, Kaltsilaltik, Red Jesuita con Migrantes – Centroamérica y Norteamérica, Servicio Jesuita a Migrantes – Frontera Comalapa, Servicio Jesuita a Refugiados México (JRS México), Tzome Ixuk-Mujeres Organizadas A.C., Una Mano Amiga en la Lucha contra el SIDA, Voces Mesoamericanas, Acción con Pueblos Migrantes, AC.

San Cristóbal de Las Casas, Chiapas, Mexique, le 20 de abril 2020.


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