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jueves, 14 de mayo de 2020

Train Maya: La Onu "ce processus n'a pas respecté toutes les normes internationales"

Projets politiques d’envergure et droits des peuples indigènes : des visions qui s’affrontent

Non au Train Maya, manifestation du Congrs National Indigène (CNI) au Chiapas © SIPAZ
Non au Train Maya, manifestation du Congrs National Indigène (CNI) au Chiapas © SIPAZ

En décembre, terminait la consultation indigène concernant le Train Maya et, selon les autorités, 93.000 participants ont voté pour (7.500 participants contre). La ONU-DH a déclaré que ce processus “n’a pas respecté toutes les normes internationales”. En ce qui concerne les limites des informations données au cours du processus, elle “a noté que sa convocation, le protocole et les informations présentées ne faisaient référence qu’aux avantages possibles du projet et non aux impacts négatifs qu’il pourrait causer”.

La ONU DH a également noté “qu’en conséquence de la manière dont le projet a été présenté (…), les populations des communautés ont exprimé leur accord avec le projet comme un moyen d’attirer l’attention sur leurs besoins fondamentaux (…), une logique qui affecte le caractère libre de la consultation”. Elle s’est également inquiétée de l’adéquation culturelle du processus, alors que “la décision de qui consulter, où consulter et quand consulter est établie unilatéralement par les autorités”. Elle a déploré la faible participation et la faible représentation des femmes, ainsi que le fait que “la plupart de ceux qui ont participé étaient des autorités municipales et des élus, laissant de côté les autres groupes et individus qui font partie des communautés”. Elle a également souligné que les assemblées informatives et consultatives visaient à “établir des accords avec les communautés eu égard à leur participation, à la réalisation et à la distribution des bénéfices, ce qui pourrait impliquer que le projet soit réalisé indépendamment du résultat de la consultation”.
Des communautés indigènes appartenant aux peuples Maya et Ch’ol de la péninsule, installées à Xpujil, Calakmul, Campeche, membres du Conseil régional indigène et populaire de Xpujil (CRIPX), ont rapporté qu’en janvier, le pouvoir judiciaire de la Fédération leur avait accordé une suspension provisoire de la mise en œuvre du projet. Le Fonatur a indiqué qu’aucune des institutions correspondantes n’en avait été officiellement informée.

Sans surprise, des discussions ont été engagées pour présenter une réforme de la loi fédérale concernant les recours en justice, “pour éviter (…) de freiner des travaux publics”. Selon la revue Proceso, certains législateurs considèrent que “l’actuel gouvernement fédéral a promu dès le début des projets importants, qui ont été arrêtés en raison des suspensions accordées à travers le recours en justice, causant des préjudices au progrès économique et social”.

Opposition aux projets politiques d’envergure : parallèles avec le contexte national

Respect à la vie, la terre et le territoire des peuples autochtones, pélerinage du Peuple Croyant, janvier 2020 © SIPAZ
Respect à la vie, la terre et le territoire des peuples autochtones, pélerinage du Peuple Croyant, janvier 2020 © SIPAZ

En décembre, des membres de plusieurs paroisses et du secteur des droits de l’homme du diocèse de San Cristóbal de Las Casas ont remis une lettre de sept mille signatures aux agences des Nations unies pour exprimer leur désaccord, parce qu’ils n’ont pas été consultés sur la réalisation des projets politiques d’envergure, tels que le Train Maya et l’autoroute San Cristóbal-Palenque. Ils ont indiqué : “notre mécontentement a été ignoré et la destruction de nos territoires continue. En simulant une consultation, l’État entend nous dépouiller de notre culture, de nos traditions et de nos coutumes, nous diviser afin de parvenir à l’extermination des peuples autochtones”.

En février, dans une lettre pastorale, l’évêque du diocèse de San Cristóbal de las Casas, Rodrigo Aguilar Martínez, a déclaré qu’au Chiapas il y a des projets politiques d’envergure qui affectent les peuples indigènes. Il s’est demandé : “comment faire en sorte qu’ils ne se traduisent pas par des bénéfices énormes pour les uns et des privations pour les autres, comment intégrer dans le développement – toujours avec des critères humains et écologiques – les populations les plus défavorisées ?”. Aguilar Martínez a déclaré que “la dépossession est également présente à travers la perte des racines culturelles causée par le racisme et la discrimination, et les politiques gouvernementales qui ne tiennent pas compte de la parole des peuples autochtones”. Il a exprimé que le projet de sécurité nationale “peut être très bien pensé et planifié, mais les instances intermédiaires et surtout finales provoquent souvent la dépossession des territoires, qui se fait par le biais de diverses stratégies telles que le déplacement forcé, les menaces et la tromperie dans l’achat des terres, la pression avec les programmes sociaux, la coercition par des lois qui favorisent les puissants, et la violence qui se produit par le biais de la police fédérale, étatique et municipale, de l’armée, de la marine et de la garde nationale, ainsi que par des groupes violents, paramilitaires ou de narcotrafiquants”.

 



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