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sábado, 29 de agosto de 2020

140 000 hectares: Des projets miniers canadiens violentent les terres communales et provoquent la destruction massive des écosystèmes dans la zone des Chimalapas, Oaxaca.

 

Mexique, Corridor Transocéanique1: La menace des projets miniers s'ajoute aux parcs éoliens, gazoducs, raffineries et autres projets de mort.

140 000 hectares: Des projets miniers canadiens violentent les terres communales et provoquent la destruction massive des écosystèmes dans la zone des Chimalapas, Oaxaca.


L'un des principaux poumons verts du Mexique, la jungle des Chimalapas, située au centre de l'Isthme d'Oaxaca, également considérée comme l'une des 10 jungles biodiversifiées de la planète, est menacée par l'exploitation minière.


Cet habitat qui abrite plusieurs espèces en danger d'extinction a une superficie de 595 000 hectares réparties dans les municipalités indigènes de Santa Maria Chimalapas et de San Miguel Chimalapas. Ce territoire comprend deux concessions minières pour l'exploitation d'or, d'argent et de cuivre qui totalisent environ 7 000 hectares.


Mais le plus grand danger pour les habitants de la région sont les quatre méga-concessions qui sont traitées par le Ministère de l'économie, malgré le fait que le gouvernement fédéral actuel ait annoncé qu'elles ne seraient pas attribuées pendant ce sexennat. Le total de ces concessions est de 104 000 hectares, alors que San Miguel Chimalapas ne possède que 134 000 hectares de terres communales. Cela représente l'invasion des territoires communaux et naturels, comme cela s'est produit dans la zone centrale de l'isthme de Tehuantepec où, il y a dix ans, les compagnies éoliennes - dont Electricité De France- sont arrivées et ont installé d'énormes turbines, violant également la propriété communale.


Si les concessions sont accordées, l'impact et la pollution seraient mortels pour le territoire zoque, pour l'eau et pour la biodiversité, a déclaré Josefa Sánchez Contreras, défenseure du territoire et originaire de San Miguel Chimalapas.


Les cours d'eau qui traversent les Chimalapas, les rivières Ostuta, Zanatepec et Espíritu Santo alimentent les communautés zapotèques de Juchitán et Ixtaltepec, et se jettent dans les lagunes Ikoots de San Mateo, San Dionisio et San Francisco del Mar, où la pêche est le principal aliment de la région, a déclaré Josefa Sánchez, également membre du Collectif Matza.




 


La société minière canadienne


Le Ministère de l'environnement et des ressources naturelles (Semarnat) a publié dans sa Gaceta Ecológica du 13 août que la société minière canadienne Minaurum Gold SA, a déposé le 23 juillet dernier la demande d'approbation de l'Evaluation des impacts environnementaux (Manifiesto de Impacto Ambiental (MIA) de son projet minier clé identifié sous le numéro 20OA2020MDO38.


Le "Projet d'exploration minière de Santa Marta", situé sur plus de 6 000 hectares de San Miguel Chimalapas, consiste en "une exploration minière directe avec un objectif de 20 unités de forage".


Pour la défenseure, "l'entreprise minière veut déjà passer à l'étape suivante, à savoir entrer directement dans la communauté". Cependant, cette concession a été rejetée par plusieurs assemblées de comuneros de San Miguel Chimalapas, ainsi que par les communautés voisines.


Il y a quatre ans, en février 2016, environ 80 comuneros de San Miguel, des autorités municipales et des élèves du lycée José Martí d'Ixhuatán ont symboliquement fermé la mine sur les terres de "Biens Communaux" "La Cristalina".


Outre la concession de près de 6 000 hectares accordée pour 50 ans à la société minière canadienne Minaurum Gold, il y a le projet minier La Jackita, dont le titre de concession numéro 225472, de 1 500 hectares, situé dans les propriétés communales de San Miguel Chimalapas et dans les terres ejidales de Santo Domingo Zanacatepec.



 
San Miguel Chimalapas a publié une déclaration en 2018 en tant que municipalité zoque libre de toute exploitation minière, d'une part dû au manque de consultation indigène et d'autre part à cause des impacts sur la population et le territoire.


Les méga-concessions

Sur le site du Ministère de l'économie Carto Min Mex, un système de consultation développé par la Direction générale des mines, sous-direction de la cartographie, qui propose le cadastre minier et son registre public, il y a quatre autres méga-concessions en cours de réalisation à Chimalapas.


Il s'agit du terrain Mar de Cobre 2, de la même société canadienne Minaurum Gold, d'une superficie de 36 622 hectares, pour l'exploitation d'argent, de cuivre et d'or. Il existe également trois méga-concessions accordées à la société Minera Gabriela, avec des extensions de 26 432, 22 378 et 18 950 hectares, pour exploiter les mêmes minéraux. Ces procédures ont débuté en 2017 pour la société canadienne et en 2014 pour Minera Gabriela.


Un cinquième méga-projet est en cours de réalisation dans la municipalité adjacente de Santo Domingo Zanacatepec. Il s'agit d'un polygone de 31 295 hectares qui vise à exploiter l'or, l'argent et le plomb. Le total de ces cinq méga-projets miniers représente plus de 146 000 hectares.



La décision de l'assemblée

Le fait que plus de 100 000 hectares soient demandés par l'industrie minière a suscité une prise de conscience du risque pour les communautés indigènes, affirme la défenseure zoque. "Il y a une opposition des autorités communautaires et des villages voisins, notamment les Zapotèques et les Ikoots. "Ne pas respecter le régime foncier" est grave et viole les droits des communautés indigènes de la zone, indique J. Sánchez.


Cependant, même si le Ministère de l'environnement et des ressources naturelles (Semarnat) approuvait l'Evaluation des impacts environnementaux, la société devrait passer par d'autres autorités communautaires comme la mairie (présidence municipale), qui devrait modifier l'utilisation des terres, mais aussi par le Commissariat des propriétés communales, qui est chargé d'accorder le permis d'occupation des terres.


En outre, il existe le document de Distribución territorial communautaire (Ordenamiento Territorial Comunitario), enregistré et approuvé devant le Registre national agraire (RAN), qui est un document juridique qui protège les biens communs et le territoire contre des utilisations différentes de celles décidées par l'assemblée générale des comuneros.


Dans ce document de normativité interne de la communauté, il est indiqué que le territoire communal est intégré par "les forêts, les jungles, les sources, les fleuves et leurs chenaux, les les points d'eau et tous les éléments naturels qui les composent" et que ceux-ci seront destinés uniquement à la conservation, la protection et la restauration.


Dans ses articles 75, 76, 82 et 92 il est exprimé l'interdiction de changer l'utilisation des terres dans ces zones, il est souligné le droit du peuple Zoque à l'utilisation, l'administration et la conservation, ainsi que la nature obligatoire de l'OTC pour les sujets agraires, les institutions, les organisations et les associations, cela comprend les sociétés minières.




Notes:

Les deux figures de reconnaissance des terres:

Terres communales: terres communes, insaisissables, inaliénables, imprescriptibles.

Terres ejidales: possèdent personnalité juridique et patrimoine propre.


Sources:

- Todo el territorio de Chimalapas en riesgo ante proyectos mineros, La Coperacha, https://lacoperacha.org.mx/todo-territorio-chimalapas-en-riesgo-ante-proyectos-mineros/


- Proyectos mineros violentan la tenencia de la tierra comunal en zona de chimalapas, acusa colectivo. Diana Manzo / Agence de presse IstmoPress http://www.istmopress.com.mx/istmo/proyectos-mineros-violentan-la-tenencia-de-la-tierra-comunal-en-zona-de-chimalapas-acusa-colectivo/


- Mexique : Approfondissement du modèle extractiviste néolibéral et résistances dans les territoires indigènes, FALMAG N. 141, juillet 2019, France Amérique Latine.


Site de cartographie minière CartoMinMex: https://portalags1.economia.gob.mx/arcgis/apps/webappviewer/index.html?id=1f22ba130b0e40d888bfc3b7fb5d3b1b

1 Annoncé par Fox au début des années 2000, le Plan Puebla Panamá est réactivé par AMLO sous le nom innocent de « Couloir transocéanique ».

Au niveau géopolitique, cette zone de mégaprojets fait partie d'un plan qui va au-delà du développement local ou national ; les trains, les projets pétrolifères et d'énergie électrique, les maquiladoras et les zones franches font partie du Plan Puebla Panamá (PPP), un projet géopolitique international des États-Unis, incluant les sept pays de l'Amérique Centrale, lancé en 2001 et soutenu par la Banque Interaméricaine de Développement (BID), la Banque Centraméricaine d'intégration économique (BCIE) et la Commission économique pour l'Amérique Latine des Nations unies (CEPAL).


Le Corridor transocéanique chercherait à concurrencer le Canal de Panamá. Ainsi, AMLO annonce à Trump l'avenir de cette région en tant que « zone franche », visant à connecter le marché chinois avec les marchés nord et sud-américain en optimisant le trafic de marchandises et de pétrole entre l'Océan Pacifique et le Golfe du Mexique. Le projet comporte la réhabilitation des ports de Salina Cruz et Coatzacoalcos, une autotoroute, un train de fret à grande vitesse sur 300 km, un gazoduc de 500km destiné à alimenter la raffinerie de Salina Cruz et l'implantation de maquiladoras sur un long corridor industriel.


En outre, l'organisation Tequio Jurídico présente un rapport des mégaprojets en cours dans la zone Chontal et l'Isthme de Tehuantepec dont une ligne à haute tension, 64 mini-barrages hydroélectriques, 58 polygones de génération d'énergie éolienne -dont des projets d'EDF-, 69 concessions pour l'exploitation minière (or, argent, cuivre, plomb, zinc, sel), ainsi que l’installation d'un parc éolien à destination de la SEDENA (Ministère de la Défense Nationale).


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