Páginas

viernes, 28 de agosto de 2020

"L'escalade de la violence paramilitaire à Chenalho-Aldama faitcraindre un massacre comme Acteal". Las Abejas

 

L'escalade de la violence à Chenalhó se répète comme lors des événements qui ont précédé le massacre d'Acteal

Publié le 26 Août 2020 sur CocoMagnanville

Organisation de la société civile Las Abejas de Acteal
Terre sacrée des Martyrs d'Acteal

Municipalité de Chenalhó, Chiapas, Mexique

22 août 2020

 


Au Congrès National Indigène

Au Conseil Indigène de Gouvernement 

À la Commission interaméricaine des droits de l'homme

Aux défenseurs des droits de l'homme

Aux médias libres et alternatifs

Aux médias nationaux et internationaux

A la société civile nationale et internationale

Soeurs et frères :

Comme à l'époque des gouvernements du PRI et du PAN, celle de la création et de l'administration de conflits qui semblent intercommunautaires avec l'objectif de briser le tissu social et communautaire des peuples originaires, et ainsi imposer leurs méga-projets, c'est maintenant le gouvernement de la "4 Transformation" qui s'en charge.

Sans plus tarder et sans aucune crainte, nous dénonçons que le conflit entre les peuples d'Aldama et de Santa Martha Chenalhó, dans l'État du Chiapas, est une conséquence directe de l'impunité de la guerre contre-insurrectionnelle au Chiapas et dans le cas du massacre d'Acteal.

Pourquoi dit-on que les conflits chez les peuples indigènes qui ne se produisent pas seulement entre Aldama et Santa Martha, sont une conséquence de l'impunité ?

Parce que, nous avons fait savoir dans différents communiqués, que les paramilitaires qui ont participé au vol d'effets personnels et à l'incendie de maisons sur les bases de l'Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) et des membres de l'Organisation de la Société Civile de Las Abejas de Acteal et, dans le massacre de 45 femmes et hommes plus 4 autres personnes non nées ici à Acteal : ceux-ci n'ont jamais reçu la pleine sentence, au contraire, ils ont été récompensés pour avoir tué. C'est la raison pour laquelle, la graine de la violence à Chenalhó et dans d'autres endroits du Chiapas, continue de croître, et tant les bureaux des procureurs que les juges continuent de couvrir tout criminel qui sert les intérêts des riches et les politiques déstabilisatrices envers les peuples organisés et en résistance aux méga-projets de mort.

Une autre raison pour laquelle, près de 23 ans après le massacre d'Acteal, au lieu d'enquêter et de traduire en justice les auteurs matériels et intellectuels paramilitaires du massacre d'Acteal, la violence et les déplacements forcés reprennent à Chenalhó ?

Parce que les armes paramilitaires utilisées dans le massacre d'Acteal n'ont jamais été confisquées, au contraire à Chenalhó, les mêmes autorités municipales, étatiques et fédérales ont permis la violence par les armes comme moyen de régler les différends politiques et idéologiques. La preuve en est que le 19 août, un groupe armé a envoyé un message vidéo ( voir vidéo :   sur le conflit entre Aldama et Santa Martha, dans lequel il présente ses armes à l'usage exclusif de l'armée mexicaine, similaires à celles utilisées par les paramilitaires le 22 décembre 1997 lors du massacre d'Acteal.

C'est pourquoi il est fondamental d'avoir une mémoire. On l'a déjà dit : un peuple sans mémoire est condamné à répéter les mêmes erreurs et à être soumis par les puissants et les maîtres de la mort.

Voici un des exemples de cette mémoire qui est la nôtre et sur laquelle nous devons agir pour qu'elle ne se répète pas : le 17 décembre 1997, cinq jours avant le massacre d'Acteal, une table de dialogue a été mise en place dans la communauté de Las Limas de Chenalhó, selon laquelle la violence déclenchée devait être arrêtée afin de mettre fin à la lutte et à la résistance des bases de soutien de l'EZLN et des membres de Las Abejas de Acteal. Pendant que cette réunion se déroulait, cyniquement, le groupe paramilitaire du PRI de Chenalhó Jacinto Arias Cruz, alors président municipal du PRI de l'ejido de Puebla, brûlait et pillait la maison d'une famille de Las Abejas de Acteal. Cinq jours plus tard, cette famille dont la maison et les biens avaient été brûlés, était massacrée avec sa femme et son fils, ainsi que les 45 autres personnes dans le camp de la paix civile, Los Naranjos, dans la communauté d'Acteal.

Étant donné l'escalade de la violence qui a refait surface à Chenalhó, où se répètent les mêmes schémas et tactiques de terreur et de mort que lors des événements qui ont précédé le massacre d'Acteal, nous avons demandé directement à Andrés Manuel López Obrador et Alejandro Encinas, pensez-vous que les "accords amicaux" soient des outils efficaces dans les cas où des enfants, des personnes âgées, des femmes et des hommes d'Aldama et de Santa Martha souffrent du froid et de la faim, et sont même au bord de la mort ?

Nous, les survivants et les familles des victimes du massacre d'Acteal et l'Organisation de Las Abejas d'Acteal, voulons qu'il y ait une véritable JUSTICE et une véritable PAIX dans les villes d'Aldama et de Santa Martha Chenalhó, comme nous le souhaitons dans d'autres régions du Mexique et du monde. Parce que le vrai pacifisme et la lutte non-violente ne consiste pas à penser seulement à nous, mais à penser aux autres.

Et si vous nous permettez un mot, nos frères et sœurs d'Aldama et de Santa Martha Chenalhó : les conflits et les différences internes existent en soi, mais il existe aussi des méthodes pacifiques qui mènent à une véritable solution. Quiconque résout un conflit par la haine et les armes et croit que tuer son voisin est la solution ; en réalité, il n'a pas la capacité de conscience et de respect de soi-même, nous vous invitons à reconsidérer cela car la haine détruit.

Souvenez-vous aussi, frères et sœurs, que ce sont les partis politiques, les chefs d'entreprise agricole, les riches et les mauvais gouvernements qui ont apporté la division et les conflits dans nos communautés et nos peuples.

C'est pourquoi nous ne faisons plus confiance aux gouvernements ou aux partis politiques, mais plutôt à notre propre combat et à nos propres efforts, ainsi qu'aux femmes et aux hommes qui luttent et résistent comme nous, et surtout à la force et à l'amour de notre mère la Terre, de notre mère la Vierge du massacre d'Acteal, des âmes et du sang innocent de nos 45 sœurs et frères, plus les 4 bébés massacrés à Acteal, et de Dieu le Père-Mère qui nous donne la sagesse et la force de rechercher la vraie justice et la liberté pour toutes ses filles et tous ses fils.

Nous terminons en tenant notre parole des survivants du massacre d'Acteal et l'organisation de la société civile Las Abejas de Acteal :

ALLONS CHERCHER LE RAPPORT DE FOND DU CIDH !

Accepter une justice à demi serait une trahison de nos 45 sœurs et frères, et plus encore des 4 bébés à naître.

PAS DE SOLUTION À L'AMIABLE !

Sœurs et frères, compagnons de lutte et de construction d'une véritable justice pour le peuple du Mexique et du monde, en ce mois d'août, nous vous demandons une fois de plus de diffuser cette parole et qu'elle atteigne de nombreux endroits, mais surtout le cœur des gens, afin qu'ils soient convaincus de se joindre à notre juste cause, pour la justice, la paix et la vie.

Depuis Acteal, Maison de la mémoire et de l'espoir, la mémoire crie :

ARRÊTEZ LA VIOLENCE À ALDAMA ET SANTA MARTHA !

PLUS DE DÉPLACEMENTS FORCÉS !

Cordialement

La voix de l'organisation de la société civile Las Abejas de Acteal.

Pourr le conseil d'administration

Simón Pedro Pérez López président

Hilario Jiménez Pérez trésorier

Francisco López Sántiz sous-président

Par le représentant des survivants et des parents des victimes du massacre d'Acteal .

traduction carolita d'un article paru sur Espoir Chiapas le 25/08/2020

No hay comentarios.:

Publicar un comentario