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domingo, 1 de mayo de 2011

Le Chiapas - La rébellion de 1994-


1- Les Mayas (500 ans de lutte)

2- Le 17 Novembre 1983 (Naissance de l'EZLN)

3- Le 1er Janvier 1994 (La Rébellion Zapatiste)


Lire la Première Déclaration de la Forêt Lacandon, déclaration de guerre contre l'état Mexicain (+audio original)


C’est le 1er janvier 1994, que l’EZLN, qui se réclame du légendaire Emiliano Zapata, est apparue pour la première fois aux yeux du monde, à la surprise de tout le Mexique et des autres pays du monde. Les différents groupes zapatistes prirent sept chefs lieux de l’état du Chiapas . A toutes les rues se trouvait une affiche avec la Première déclaration de la Selva Lacandona. Un ultime recours, pour eux, contre la misère, l’exploitation et le racisme et surtout un ultime recours contre l’oubli. Leurs revendications ne sont pas nouvelles et sont basées sur la terre, un toit, le travail, la santé, l’éducation, la démocratie et la paix. En fait c’est ce que réclamaient déjà les révolutionnaires de 1910 : « tierra y libertad !».

Cette date n’est pas prise au hasard. Elle coïncide parfaitement avec l’entrée en vigueur de l’accord de libre échange nord américain (Canada, Etats-Unis, et Mexique), l’ALENA. Projet libéral, entrant contre les intérêts du Chiapas indigène, comme nous pourront le voir au cours de ce mémoire. Celui-ci mettait sur un pied d’égalité les productions géantes et intensives du maïs américain, aux cultures vivrières pratiquées par les peuples indigènes.

Le Mexique alors pays émergent sur la scène mondiale se voit se faire déclarer la guerre par un groupe armé au sein de son propre pays le 1er janvier 1994, provoquant tant la surprise, que la confusion au sein du gouvernement qui croyait les mouvements révolutionnaires en Amérique Latine définitivement terminés. Dans l’éditorial d’El despertador Mexicano , l’EZLN s’explique.
« Cela fait des centaines d’années que nous demandons satisfaction et que nous croyons en des promesses qui ne sont jamais tenues ; on nous dit toujours d’être patients et de savoir attendre des temps meilleurs. (…) On nous a promis que l’avenir serait différent. Et nous avons vu que non, tout reste pareil, ou devient pire que ce qu’ont vécu nos aÏeux et nos parents. Notre peuple continue à mourir de faim et de maladies curables, plongé dans l’ignorance, l’analphabétisme, dans l’inculture. Et nous avons compris que si nous ne nous battons pas, nos enfants subiront le même sort, et ce n’est pas juste »


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Le 2 janvier, l’armée zapatiste commence son repli vers les montagnes. Mais quelques heurts vont avoir lieu. Principalement à Ocosingo, où les rebelles sont assiégés pendant deux jours par plus de 4000 soldats. Les jours qui suivirent la confusion était à son comble. Les routes sont bloquées par l’armée fédérale, un minibus chargé d’indiens du service de santé zapatiste est criblé de balles, deux ambulances de la croix rouge internationale sont prises pour cible, blessant deux secouristes. Le gouvernement est dépassé car il n’y a pas beaucoup d’informations et on ne sait pas trop ce qu’il se passe. Mais les zapatistes ne repartent pas seul, on apprend lors de la libération de San Cristobal de Las Casas par l’armée fédérale le soir même, que le Général Absalon Castellanos Dominguez, l’ancien gouverneur du Chiapas, peu apprécié tant à cause de son abus de la corruption que par son autoritarisme. L’EZLN a fait aussi quelques 180 prisonniers. L’armée est totalement prise de court et le gouvernement s’inquiète d’une possible flambée dans les autres régions.

Le 3 et 4 janvier toutes les villes sont reprises en main par l’armée fédérale, et des représentants de centaines de médias internationaux arrivent sur les lieux de la guérilla. On dénombre des dizaines de morts dans les deux camps. Toujours dans la même confusion, l’armée tire sur les véhicules du journal la Jornada, et de l’Agence France Presse. La nouvelle s’étend dans le monde entier et beaucoup de journaux en tirent leur une. Les principales ONG commencent alors à se mobiliser pour se rendre sur place. Le gouvernement quant à lui cherche à minimiser l’évènement dans ses déclarations mais envoie son aviation bombardée les montagnes de San Cristobal. A ce moment la la société civile cherche à s’organiser pour arrêter la guerre et surveiller l’armée. Plus de quinze organisations civiles créent la Coordination d’organisations non gouvernementales pour la paix, la Conpaz pour faire pression sur les deux protagonistes.




La solidarité internationale commence aussi à émerger. Six jours après le soulèvement, des manifestations à Washington devant l’ambassade du Mexique est organisée avec l’appui d’organisations , en Espagne, au Canada et dans d’autres pays demandent l’arrêt de la persécution militaire sur l’EZLN. Amnesty international quant à elle condamne les bombardements des communautés indiennes, les divers milieux intellectuels européens se mobilisent. Le 12 janvier au Mexique plus de cent mille personnes manifestent dans le zocalo, place principale de Mexico Ciudad. Sous la pression, un cessez le feu est proclamé par le gouvernement.


Une fois ce cessez le feu proclamé, et après quelques heurts entre les deux différents protagonistes, la situation commence à se calmer et l’EZLN choisit la voie de l’ouverture et de la négociation, plutot que celle de la résistance par les armes. En tout et pour tout le mouvement Zapatiste ne se sera servie de la lutte armée qu’une dizaine de jours, le temps nécessaires diront-ils pour pouvoir faire connaître leur revendication. Un véritable mouvement de sympathie de la société civile tant à un niveau national qu’international a émergé en faveur des indigènes zapatistes. Beaucoup de Mexicain, indiens, pauvres, intellectuels ou artistes se sont reconnus et ont saisi les revendications de ce groupe armée. Ce qui était tue, le racisme, l’exploitation, était enfin clamé haut et fort, aux yeux du monde entier. A l’international la mobilisation était aussi conséquente. Des manifestations devant les ambassades du Mexique étaient organisées dans de nombreuses capitales du monde, d’Europe, et du continent Américain. Peu de personnes étaient enclins à remettre en cause le mouvement. La seule critique faite était peut être les moyens utilisée par l’EZLN mais sûrement pas les causes profondes.

La révolution de 1994, a pu permettre aux indigènes du Chiapas de se faire entendre aux yeux de la nation mais aussi aux yeux du monde. Après 500 ans, de spoliation et de soumission, pour la première fois ils ont eu l’impression d’être écouté et entendu. Même si pour cela il fallait prendre des moyens extrêmes. 1994 marque aussi la date où le travail des ONG s’est extrêmement compliqué, et où le gouvernement a commencé à craindre cette aide internationale.

Riche de culture et de nature, l'état du Chiapas séduit. Les ethnies qui le peuplent, sa position géographique, la richesse de ses sous sols, son extraordinaire végétation aident à mieux comprendre ses enjeux politiques, économiques et culturels.



1- Les Mayas
 (500 ans de lutte)

2- Le 17 Novembre 1983 (Naissance de l'EZLN)

3- Le 1er Janvier 1994 (La Rébellion Zapatiste)

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