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domingo, 9 de diciembre de 2012

Michel Chanteau: La fête des morts


  

LA FÊTE DES MORTS
 Extrait du livre du Père Michel Chanteau









Au Mexique, en général du moins dans le monde des petites gens, la mort n’a pas le même aspect dramatique qu’en France. Elle fait partie de la vie. Chez les indiens de Chenalho, la commémoration des défunts est une grande célébration. Dès le 1er novembre dans la matinée, après une procession autour de la place, rentre en fonction pour 48 heures le Conseil Municipal des morts, il est composé par les sacristains qui reçoivent leur charge du Conseil officiel qui se repose ces jours-là. Le Conseil des morts siège face à l’église, au pied des croix traditionnelles…une longue corde a été attachée au battant de la plus grosse cloche qui va sonner toute la journée et toute la nuit, car chaque son de cloche est censé ramener l’âme des Anciens. Pendant la nuit, les sacristains allument un grand feu pour résister au froid, avec l’aide aussi de la gnole (le posh…)


Il serait peut-être même dangereux de circuler ce jour-là dans la montagne selon les dires du « petit vieux », Don Miguel Comate :
 

-          « Padrecito, ne va pas te promener dans la montagne pendant la fête des morts car on pourrait te tuer
-          Mais pourquoi ?

-      

     C’est que les ânes viennent visiter leurs familles. Alors si tu te trouves à la croisée d’un chemin près d’une maison au moment où l’âne est supposé arrivé, la famille risque de te tuer car tu gènes le passage de l’âne
Pour certains indiens, c’est l’unique occasion dans l’année, de manger de la viande, car pour beaucoup, cela est un luxe, mais il faut se sacrifier pour recevoir dignement les ânes… Huit jours avant la fête, plusieurs bœufs vont être immolé et pendant la semaine les indiens grillent la viande qui va être déposé le 2 novembre, surf la tombe du défunt, décoré de fleurs jaunes, sortes d’œillets d’inde avec des cierges noirs (la nourriture préférée des ânes) et toutes sortes d’aliments et de fruits, sans oublier le « Posh », si le défunt avait l’habitude de boire…

Toute la famille en pleur prie et festoye en compagnie de leur défunt.
 

En tant que curé je dois me rendre au cimetière du bourg pour réciter des répons pour le défunt et bénir les tombes. Tache rude car à la fin de chaque prière il faut boire un coup… après deux heures, surtout s’il y a du soleil le mélange de bière, de rhum et de posh fait de l’effet, et à la descente du cimetière les ânes me bousculent pour rentrer chez moi !



Même à Mexico bien des familles déposent leurs offrandes sur un meuble devant la photo des parents disparus ! On peut aussi vous offrir des sucreries en forme de tête de mort avec votre nom. Dans les boulangeries, vous trouverez ;: « el pan de muerto » le pain des morts….

Dans les cimetières c’est un vrai piquenique et si vous avez les moyens, alors vous payez un groupe de chanteur mexicain = « les mariachis », qui vous jouent et chante les airs qui plaisaient à vos êtres chers.


A LIRE:
La Société Civile Las Abejas
Les Paramilitaires
Le Massacre d'Acteal
Le racisme à Chenalho
Tatic Samuel
Le Congrès Indigène
La fête des morts dans les communautés 

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