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miércoles, 12 de diciembre de 2012

Michel Chanteau: La Société Civile "Las Abejas"


 


La société civile de las abejas
Extrait du livre du Père Michel Chanteau




 

"Dans le monde indigène, les femmes ne cultivent pas la terre parce que l’on suppose qu’elles sont sous la protection des parents ou du mari.

A Tzajalchén, un village du municipio de Chenalho, en décembre 1992, il y eut un problème familial entre deux sœurs (Catarina et Maria), et un frère (Agustin) pour la dispute de 120 hectares de terre reçus comme héritage de leur père. Agustin ne voulait pas reconnaître le droit de ses sœurs à la terre. Pourtant elles réclamaient la terre pour leur fils.

Comme le veut les coutumes dans les communautés indigènes, on réalisa dès lors, une assemblée dans la communauté pour résoudre ce conflit et il a été décidé de répartir les terres de manière égale, donnant un lot de terre aux neveux de Agustin, qui s’opposait à cette décision et donna les terres à d’autres paysans du village voisin : Tzanembolom. Cependant, les neveux continuaient à demander leur part.

Un jour où à l’école de Tzanembolom, il y eu une réunion des caféiculteurs, les neveux étaient alors présents. Lors de la fin de la réunion, et sur le chemin du retour, ils tombèrent dans une embuscade posée par les nouveaux propriétaires. Un des neveux mouru et deux furent blessés.

Deux personnes, Mariono et Manuel ont apporter les premiers soins aux blessés et apportèrent les corps à l’école (…) Le professeur chercha à établir contact par téléphone avec les autorité municipale de la Cabecera, distant d’au moins quelques 40 km. Le représentant du village donna l’ordre de transporter les blessés jusqu’à un endroit où un camion pourrait passer.

Mariano, Manuel et trois autres companeros, ont alors fabriqué deux lits avec des morceaux de bois et en pleine nuit levèrent les blessés jusqu’au bord de la route. Les blessés furent finalement chargés dans un camion et les cinq secouristes aussi (…) Il était sept heures du matin. Je sorti de l’église. Il vint de nombreuses personnes essayant de savoir ce qu’il se passait, mais en vain. L’ambulance partit. Le président municipale contacté par Agustin, demanda à Mariano et à ses companeros d’aller en minibus, derrière l’ambulance ; jusqu’à san Cristobal immédiatement le Président appela par téléphone le Procureur de Justice de San Cristobal accusant les 5 secouristes d’être responsable de l’embuscade.

L’ambulance alla à l’hôpital alors que le minibus alla directement à la prison.
Le sujet arriva rapidement à l’oreille des indigènes de Tzajalchen et de Tzanembolom, companeros des neveux de Agustin. Ils organisèrent une marche à San Cristobal pour demander la libération des prisonniers. Ils pensaient rester plusieurs jours plantés devant le ministère de la justice. (…)

Un journal de Tuxtla au service du gouvernement el cuarto poder m’accusa d’être l’auteur intellectuel des protestations indigènes. On peut lire en première page, en lettre majuscule « Le Sacerdote Français agite Chenalho ». Plus bas l’article anonyme continue « Michel Chanteau guide les indigènes dans leur ignorance à commettre des atrocités. » En réalité, je ne savais rien et j’étais tranquille dans ma maison quand un ami me parla de ces rumeurs, et m’offrit asile dans sa demeure à San cristobal le temps que la tempête se calme.

C’est la période des fêtes, la vierge de Guadalupe, Noël, et le nouvel an. Toutes les instances juridiques sont fermées. Donc les indigènes décident de retourner dans leurs communautés. Mais ils profitent de ces jours pour mobiliser non seulement à Chenalho mais aussi dans d’autres municipalités : Pantelho, Chalchihuitan, Larrainzar, Simojovel et El Bosque.

Dans les premiers jours de janvier des centaines d’indigènes marchèrent à San Cristobal et à Tuxtla Gutiérrez. Depuis 15 jours, le procurateur de justice avait décrété la libération des 5 détenus. Les manifestants se déplacent en procession jusqu’à la prison à 14 kilomètres. En réalité ils ont transformé cette manifestation en Via Crucis, une station pour chaque kilomètre. Ils arrivent à la prison, le gardien principal prétend ne pas avoir reçut l’ordre de les libérer. Il est 15h, les employés veulent sortir, terminant leur jour de travail. Les indigènes bloquent les portent disant : - Personne ne va sortir tant que nos companeros ne seront pas libérés.

Finalement, les portes se sont ouvertes et la marche revint triomphante jusqu’à la cathédrale de San Cristobal, où Samuel Ruiz célébra une messe (…) durant laquelle résulta la force de l’union.

A leur retour à Tzajalchen et Tzanembolom, les campesinos décidèrent de former une organisation qui leur permettrait de défendre leurs droits. C’est ainsi que 22 communautés ont formés le groupe « Las Abejas » « Nous devions nous unir et construire nos maison comme les rayons d’une ruche d’abeille, où tous travaillons collectivement et jouissons de tout ensemble et produisons, le miel pour tous, bien que nous sachions que le travail va être lent mais sur. » Divers abusés des autorités, d’agressions (morts, blessés, viols de femmes dont des femmes enceintes), d’interpellations injustes, se sont rendus dans les communautés intégrante de « las abejas » créant ainsi un climat de forte tension. Plusieurs marches réalisées par les habitant ont obtenu la liberté des prisonniers injustement incarcérés en relation avec leur problème pour faute de preuve de la part du procureur de justice de l’état.



En janvier 1994, « Las Abejas » décident de continuer à être comme groupe de la société civil non intégrante à l’EZLN. Devant les différences et les conflits qui surgissent entre les groupes sympathisant de l’EZLN et les groupes PRIiste, « las abejas » deviennent comme un groupe civil médiateur devant ces conflits. Depuis ils ont reçut une formation de non violence, de défense et promotion des droits humains, impulsant dans leurs bases une culture de tolérance, respectant la différence et la négociation dans les conflits qu’ils ont vécu dans leur municipalité. Le 22 décembre 1997, non obstant, « las abejas » ont reçut une forte offensive qui provoqua à Actéal la mort de 45 personnes, tous étaient des femmes, des enfants, et des anciens intégrants de « las abejas ».

En 1998 cette organisation recevra le prix national des droits humains « don Sergio Mendez Arceo » prix attribué « pour reconnaître et stimuler les organisations, les groupes et les personnes qui se ressentent par leur valeur dans la défense et la promotion des droits humains » à Mexico. "

"Las Andanzas de Miguel Chanteau"
Par Michel Chanteau
Traduit par Espoir Chiapas

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