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miércoles, 12 de diciembre de 2012

Michel Chanteau: Les Paramilitaires


 

 Les paramilitaires
Extrait du livre du Père Michel Chanteau





"Durant un interrogatoire antérieur à mon expulsion, la police m’a demandé :

- Qui entraînent les paramilitaires ?
- Le Gouvernement, répondis-je.
- As-tu des preuves ?
- Si vous voulez m’écouter, je peux vous dire où, quand, comment et pour qui les paramilitaires ont été formés
et entraînés à Chenalho.
Ils n’insistèrent pas (…).

Le 12 janvier 1994, le président Carlos Salinas de Gortari imposait une trêve entre l’armée mexicaine et les zapatistes du Chiapas. Les militaires ne devaient pas attaquer les insurgés indigènes. (…)



 
Les stratèges de la guerre de basse intensité déclarent : « Le peuple est à la guérilla ce que l’eau est au poisson. ». Au Chiapas, « le gros poisson » sont les zapatistes, et « l’eau », la société civile de Las Abejas. Il s’agit de détruire l’eau pour que se meure le poisson. Respectant en apparence la trêve, les militaires ne vont pas déranger les insurgés, mais ils vont créé des groupes de choques, des milices parallèles qui vont propager la terreur dans la société civil. Ce seront les paramilitaire. Ils détruiront le lien social et culturel de leurs propres communautés, suscitant des division dans les communautés jusqu’aux familles, car le comble du cynisme du gouvernement fut le fait de monter les indigènes contre les autres. A Chenalho, la majorité des paramilitaires sont de jeunes indigènes de la même ethnie qui, à cause de l’explosion démographique, ne possèdent ni terre ni travail (…). C’est à cause de ça qu’ils sont facilement récupérables et prêts pour l’armée ou la police quand on leur offre des armes, de l’argent et de la drogue. De plus ils profitent du butin lorsqu’ils détruisent et pillent les communautés. A part les méthodes de lavage de cerveaux, la Police utilise des vidéos pornographiques pour impulser les paramilitaires à violer.

Le 7 août 1997, pour la première fois dans la municipalité autonome de Chenalho, on m’invite à célébrer une messe et quelques baptêmes.(…) Je me retrouve donc à Los Chorros, avec André (Aubry) et Angélica (son épouse)(…). On entendit de nombreux coups de feu (…). Petul (la personne qui nous hébergeait), nous dit – Je ne sais pas ce qu’il se passe à Puebla mais depuis plus d’un mois, chaque nuit, on entend es détonation d’armes automatiques et il n’apparaît jamais des morts ou des blessés. Nous comprime après qu’il s’agissait d’un entraînement des paramilitaires.




En effet le 19 septembre les paramilitaire réalisaient leur premiers fait à Los Chorros, incendiant 70 maisons, celles des partisans du PRD, et celles des sympathisants de l’EZLN. Depuis ce jour, ils allaient semer la terreur dans plus de quinze villages de Chenalho. Leur tactique est la suivant, arrivé en tirant des balles en l’air pour terroriser les gens, l’obligeant à fuir (…), voler les maisons, et ensuite mettre le feu avec de l’essence. Avec leur butin (Café, maïs, vêtement, machettes, poules, (…) parfois mules et chevaux) ils retournent dans leur base, passant souvent à coté des campements de l’armée et de la police qui les laissent faire en toute impunité. Les paramilitaires vont vendre le fruit de leurs vols au municipio voisin, Pantelho. Ceci leur procure de l’argent pour acheter des armes et des munitions. Leurs victimes sont toujours des communautés appartenant à la société civile de las abejas. (…)

Du 19 septembre jusqu’au 22 décembre, des milliers de campesinos vont chercher refuge dans la montagne, exposés aux intempéries, dans la boue, ils cherchent à se défendre des pluies torrentielles, construisant des toit précaires avec des branches et des feuilles de bananiers (…). Beaucoup avaient les pieds et les jambes cassées, et les vêtements coupés par les épines du chemin. La majeure partie d’entre eux se sont réfugiés près du Municipio autonome de Polho, à X’oyep, où ils seront rapidement plus de 6 000. D’autres se réunissaient à Actéal, Poconichim, Tzajalchen ou Chimix. Certains, commençaient à aller jusqu’à San Cristobal, à la maison des sœur du Divin Pasteur. Les déplacés représentaient le tiers de la population totale de Chenalho.



(…)"
"Laz Andanzas de Miguel Chanteau"
Par Michel Chanteau -
Traduit par Espoir Chiapas


Photographie des paramilitaires:
 

A LIRE:
La Société Civile Las Abejas
Les Paramilitaires
Le Massacre d'Acteal
Le racisme à Chenalho
Tatic Samuel
Le Congrès Indigène
La fête des morts dans les communautés 

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