Plusieurs manifestations hier, 15 juillet, à Marseille contre la visite du président mexicain, Enrique Peña Nieto, en France et précisément à Marseille.
Dans l'après-midi la performance "Nous ne sommes pas des dommages collatéraux" a eu lieu devant la mairie où le président mexicain et son équipe ont été accueillis par le maire de la ville de Marseille, le
président de la région PACA et le consul honoraire du Mexique (ex-président d'Eurocopter).
La performance représentait des corps dans des sacs poubelles noires pour rappeler la manière dont les criminels jettent les corps sans vie dans des espaces déserts, la mer, les rivières ou des fosses communes au Mexique.
«Les morts et les disparus ne sont pas des dommages collatéraux de la, soi-disant, guerre contre la drogue, il s'agit de familles entières victimes du narco-état mexicain, puisque criminels et autorités sont en collusion » était le message de ce groupe.
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Les chiffres officiels parlent de plus de 27,000 disparus et 130,000 morts depuis 10 ans. Les chiffres des ONG, plus réalistes, parlent de 200,000 morts et 300,000 disparus.
Le soir, une centaine de personnes se sont rassemblées sur le Vieux Port.
La manifestation est partie vers le MuCEM, où, après une promenade en hélicoptère, François Hollande et Enrique Peña Nieto, se sont réunis pour dévoiler le timbre Gilberto Bosques, souillant ainsi l'image de ce héros mexicain qui a permis l’exil des persécutés juifs et les résistants espagnols au Mexique durant la Seconde Guerre Mondiale.
Le président mexicain avait visité la chaîne de production des Super Puma Airbus Helicopters à Marignane, une commande de 50 engins devrait être effectuée dans le cadre des accords militaires, France-Mexique.
Les manifestants contestaient la visite d’Etat mexicain –le président mexicain était invité d’honneur pour le défilé du 14 à Paris- et ces accords militaires avec la France dans un pays qui ne respecte pas les Droits de l’Homme. En effet, il y a même des évidences de l’implication de la police et de l’armée dans des crimes contre l’humanité, tels que des exécutions extra-judiciaires (Tlatlaya, Tanhuato) et des disparitions forcées des 43 étudiants (Ayotzinapa), entre autres cas de violence étatique.
« La fuite du capo de la drogue « El Chapo » Guzmán la nuit de l’arrivée du président mexicain, en totale complicité avec les autorités, a été l’excuse parfaite pour que Enrique Peña Nieto déclare le besoin de signer ces accords commerciaux-militaires en France », expliquait un étudiant survivant au massacre d’Ayotzinapa.
Le chemin de la manifestation n'a pas pu arriver au MuCEM car un dispositif de sécurité CRS a empêché les manifestants de continuer le cortège. Les manifestants, habillés en blanc tachés de peinture rouge et portant des masques de tête de mort, ont lancé des consignes contre EPN et la complicité de la France dans la violation des Droits de l’Homme dans le Mexique, « EPN assassin », «Hollande complice ».
« Les seuls bienvenus et dignes représentants du peuple mexicain sont les peuples originaires en lutte en et résistance contre la dépossession,l'écocide et l'extermination, ainsi que les familles mobilisées pour
trouver des proches disparu.e.s, et les personnes qui défendent les Droits de l'Homme » déclaraient les mexicain.e.s et les français.e.s, italien.ne.s, grec.que.s, kurdes et espagnol.e.s solidaires.
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Texte: Collectifs solidaires avec Ayotzinapa et le Mexique
Photos: Collectif Marseille Ayotzinapa
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