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viernes, 17 de julio de 2015

Nouvelles menaces de mort à Pantelhó contre des personnes de la Société Civile Las Abejas de Acteal.


Organisation de la Société Civile de Las Abejas
Terre Sainte des Martyrs d'Acteal
Acteal, Ch’enalvo’, Chiapas, Mexique,

26 juin 2015.
Aux organisations, mouvements et collectifs indépendants du Monde
Aux défenseurs-euses des Droits de l'Homme Indépendants
A la Commission Interaméricaine des Droits de l'Homme (CIDH)
Au Congrès National Indigène (CNI)
A la Sexta Nationale et Internationale
A l'Armée Zapatiste de Libération Nationale-CCRI
Aux Conseils de Bon Gouvernement,
Aux Médias libres, Alternatifs, Autonomes ou comme on les appelle
Aux Tercios Compas,
Aux médias de communication nationaux et internationaux
A la société civile nationale et internationale

Frères et Sœurs,


Aujourd’hui nous portons à votre connaissance d’autres menaces de mort, de surveillance et de harcèlement à l’encontre d’Antonio López Jiménez et de sa famille (qu’on nommera plus loin “Antonio et sa famille”), membres de la société civile Las Abejas, et originaires de la communauté de San Joaquin, municipalité de Pantelhó, Chiapas, mais qui vivent actuellement au chef-lieu de Pantelhó depuis 2007, du fait de leur expulsion de la communauté par les autorités, alors de filiation perrédiste (PRD, centre gauche), et aujourd’hui liées au Parti Vert Ecologiste (PVEM). Leur délit étant de ne pas accepter les projets du mauvais gouvernement, d’être en résistance, et de construire l’autonomie.
Antonio et sa famille, tout comme notre compañero Manuel assassiné le 23 juin dernier, sont entrés ensemble dans notre organisation et sont membres de la société civile Las Abejas de Acteal. Suite au crime commis contre notre compañero, nous craignons pour la vie d’Antonio et de sa famille, vu que les autorités municipales de Pantelhó, tant le président que le juge municipal, au lieu de respecter, de garantir et de protéger l’intégrité physique et psychologique de nos compañeros et compañeras, sont complices d’une série de menaces proférées contre Antonio et sa famille, en plus des menaces de mort proférées par le juge mentionné ci-dessus contre Manuel, juge qui, selon des témoins, aurait demandé à son propre fils de préparer son arme afin de le tuer.
Nous sommes préoccupés pour l’intégrité physique, psychologique et pour la vie d’Antonio et de sa famille. Car il est bien connu que Pantelhó est une municipalité très violente, où les autorités laissent les assassinats avoir lieu en toute impunité, et, s’ils n’ont pas respecté la vie de notre compañero Manuel malgré le fait qu’il ait été membre de notre organisation, il y a d’autant plus de raisons de craindre qu’Antonio et sa famille soient agressés de la même manière, ce dont nous rejetons la responsabilité sur les autorités municipales de Pantelhó et sur les autorités étatiques et fédérales.
Nous souhaitons mettre en évidence devant la société civile nationale et internationale le fait que les autorités mentionnées ci-dessus savent bien ce qui arrive à ces deux familles. Tout ce qui pourrait arriver à notre compañero Antonio et à sa famille sera de la responsabilité des autorités de Pantelhó: Miguel Entzin Cruz président municipal, Pedro Girón López Juge municipal, Manuel Velasco Coello et Enríque Peña Nieto, ces deux derniers ayant l’obligation de faire respecter, de protéger et de garantir la vie et les droits humains. Et qu’ils ne viennent pas dire ensuite qu’ils ne savaient pas ce qui s’est passé, comme c’est la coutume des mauvais gouvernements.
Contexte:
Le 21 août 2007, la construction par le gouvernement municipal, alors présidé par Armando Cruz del Parti de la Révolution Démocratique (PRD), d’un drainage souterrain au bénéfice des habitants de la communauté de San Joachin, allait affecter notre compañero sans son consentement, du fait des excavations nécessaires à l’installation de la tuyauterie, dont le tracé passe par un pré d’arbres fruitiers lui appartenant et par un terrain destiné à la construction de sa maison.
A la date mentionnée, les autorités en exercice de la communauté, avec l’aval du président municipal, entrèrent par la force dans le pré, faisant preuve de violence physique et verbale contre Antonio, qui, accompagné de deux membres de sa famille, était venu sur place constater la destruction provoquée par les autorités communautaires en exercice, et qui, au moment de constater les faits par vidéo et durant la tentative de négociation avec eux, furent agressés physiquement. Cela fut l’origine d’une série de violents évènements.
Il faut signaler qu’Antonio avait cherché à obtenir l’intervention des présidents municipaux de la municipalité de Pantelhó, des délégués du gouvernement et des titulaires des autorités fiscales spécialisées en justice indigène siégeant á San Cristobal de Las Casas, afin d’arriver à un accord de conciliation au sujet des dommages occasionnés. Mais au vu de l’omission et du manque de volonté manifestés par les autorités gouvernementales jusqu’à présent, aucune autorité ne s’est investie dans la résolution de cette affaire, que ce soit par la voie de la conciliation ou par la voie juridique. Bien au contraire: les gouvernements municipaux successifs et le gouvernement de l’Etat se sont montrés incompétents et n’ont fait que protéger les agresseurs et les laissant agir impunément, ce qui nous confirme que cette situation n’est pas un cas isolé.
Les autorités de San Joaquin responsables de l’exil de notre compañero Antonio et de sa famille ont obligé le reste des habitants de la communauté à participer à ces faits violents commis sous la protection des gouvernements municipaux successifs, et aujourd’hui, sous celle de Miguel Entzin Cruz et de Pedro Giròn López, respectivement arbitre et juge municipal.
Nous attendons des autorités fiscales de justice indigène qu’elles fassent réellement leur travail, et qu’elles cessent de faire usage de prétextes, comme elle l’a fait en janvier dernier lorsqu’Antonio avait demandé à ce que soit complétée la déclaration sur les menaces subies qu’il avait déposé en décembre de l’année précédente, ce à quoi les autorités fiscales lui avaient répondu au début de cette année que le dossier était déjà refermé.
Pour tout ce qui a été dit précédemment, nous souhaitons affirmer clairement que l’assassinat de notre compañero Manuel et l’exil de notre compañero Antonio et de sa famille sont dus à l’absence d’intervention et à l’impunité accordée par le gouvernement mexicain qui, malgré nos exigences de non-répétition des crimes de lèse-humanité d’Acteal que nous formulons le 22 de chaque mois, continuent à tuer et à exiler les familles de las Abejas.
Nous signalons également que la mal nommée “Suprême Cour de Justice de la Nation”, que nous, nous nommons la “Suprême Cour des Riches et des Criminels”, a libéré les paramilitaires auteurs matériels du massacre d’Acteal, ce qui a engendré l’accroissement de la violence dans la région, dont un exemple est ce qui s’est récemment passé dans l’ejido Puebla. Les paramilitaires dans cette zone continuent à jouir de la liberté et de la protection du gouvernement, tuant, volant et générant la violence, et au lieu d’être condamnés ils reçoivent des prix, des maisons et de l’argent, tout cela grâce à la Cour Suprême, qui a accordé un recours et a libéré les assassins et les criminels. Les faits actuels confirment que les groupes paramilitaires n’ont jamais été démantelés.
Frères et sœurs honnêtes, nous vous prions d’être attentifs face à toute agression, et de porter la voix, afin que Manuel Velasco et Enrique Peña nieto se rendent compte que leurs crimes sont regardés par des hommes et des femmes du monde entier. Ne nous laissez pas seuls, et ne laissons pas seuls nos frères et sœurs zapatistes du hameau del Rosario, qui sont actuellement attaqués par les paramilitaires de l’ejido Pojkol.
Bien à vous
La voix de l’organisation de la société civile Las Abejas d’Acteal


Pour la direction collective:
José Jiménez Pérez Juan Vázquez Luna

Oscar Hernández Gómez Pedro Ortiz Gutiérrez

Lisandro Sántiz Hernández Amado Sánchez Díaz


Source:


Traduction Siete nubes. 


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