1- Les Mayas (500 de lutte)
2- Le 17 Novembre 1983 (Naissance de l'EZLN)
3- Le 1er Janvier 1994 (Alzamiento armado del EZLN)
Rattaché au Mexique en 1824, le Chiapas était chargé d’une lourde histoire. La civilisation maya avait alors élu domicile sur ses terres accueillantes et riches de ressources vivrières. Il semble important de présenter, d’une manière brève et non exhaustive, cette civilisation qui dominait déjà quelques millénaires avant Jésus Christ. Saisir ceci pourra nous permettre par la suite de mieux comprendre tous les enjeux qui découlent de ce lourd passé. Mais il faut aussi prendre en compte l’histoire du Chiapas actuelle dans le contexte de l'histoire contemporaine mexicaine, des 500 années de soumission des peuples indigènes au commencement de la prise de conscience, dès la fin de 1983, et de la rébellion Indigène, en 1994.
1. Les Mayas
Afin de mieux comprendre l’histoire du Chiapas il semble intéressant de faire un rapide historique sur la civilisation maya. C’est parce que cet état est chargé d’histoire, et que des descendants directs de cette civilisation existent encore et cherchent à conserver leur culture et leurs traditions, que la situation actuelle est particulière et mouvementée. Les indigènes vivants actuellement au Chiapas n’ont pour cesse de faire valoir leur culture ancestrâle, prônant parfois même un développement propre et indépendant.
La civilisation du peuple maya est considérée comme l’une des plus brillantes et originales du monde antique. Egalement connu sous le nom de mayances, les ethnies mayas se distinguent essentiellement par leurs dialectes appartenant à une même famille linguistique issue d’une langue développée au cours du IIIème millénaire avant Jésus Christ.
La communauté maya est l’une des plus importantes communautés indigènes existantes. Empire florissant avant l’arrivée des espagnols au 15ème siècle, les mayas continuent de vivre aujourd’hui à peu près sur les mêmes terres qu’il y a cinq siècles, où leur géographie à un niveau continental recouvrait en grande partie celle des foyers de peuplement de l’époque précolombienne, c'est-à-dire les Andes et la Méso-Amérique. Ils sont actuellement disséminés dans plusieurs pays d’Amérique Latine.
Ils sont implantés dans toute la Méso-Amérique, c'est-à-dire au Honduras, Costa Rica, Panama, Nicaragua, Belize, Salvador, Guatemala, et Mexique. Ces deux derniers pays sont ceux comptant la plus grande population maya. Au Guatemala notamment les indigènes représentent à peu près la moitié de la population locale et paradoxalement ne sont toujours pas respectés et voient leur droit élémentaire bafoué.
Cependant nous nous intéresserons plus aux communautés mayas du Mexique. Il faut préciser que les populations des Etats du Sud-est mexicain sont des descendants de la culture maya quiché, dont l’influence couvre tout le Chiapas, le Yucatan, le Campeche, le Quintana Roo, le Tabasco et une partie des Etats de Veracruz et de Oaxaca. Celles-ci sont plus particulièrement présentes dans la péninsule du Yucatan et dans la région du Chiapas.
On situe l’apparition des mayas vers 3000 avant Jésus Christ. La civilisation maya n’est alors pas un empire mais plutôt plusieurs villes éparpillées ayant chacune leur propre hiérarchie et régnant sur un territoire de taille variable. On parle alors de la civilisation Mokaya .
C’est pendant la période dite classique (s’étendant de 2500 av J.C à 250 ap J.C) que remonterai la civilisation Olmèque située au Chiapas et Yucatan. Il existe aujourd’hui encore beaucoup d’incertitude sur l’histoire maya. C’est vers 300 av. J.C. que l’accroissement fut le plus fort. Tikal et Calakmul s’imposèrent comme cités prédominantes sur l’ensemble du monde maya. L’aire post classique quant à elle débute vers 921 avec un effondrement culturel. De nombreuses cités-états disparaîtront. De très nombreuses hypothèses ont été avancées pour expliquer cette brutale chute. L’hypothèse retenue serait une accumulation de situations très défavorables (catastrophes écologiques…). C’est dans la zone centrale de la Méso Amérique que s’éteindra définitivement la culture maya, alors que le nord et le sud connaîtront une renaissance culturelle due en partie à l’arrivée de nouvelles ethnies. A partir de cette époque et jusqu’à l’arrivée des Espagnols, on note une dégradation du sentiment religieux et de la création intellectuelle et artistique. Lorsque les Espagnols arrivent vers 1520, la région est aux mains de cités-états de moindre importance. Certaines cités résisteront, mais le dernier état maya, le royaume d’Itza au Guatemala, tombera en 1697. Par la suite les indiens étaient exploités pour leur force de travail ou pour l’argent qu’ils pouvaient rapporter aux colons. La plupart devinrent esclaves.
Au XVIIIe siècle, les mines, le commerce et l’agriculture (les hacienda commencent à émerger) génèrent des petites fortunes aux colons et aux nobles, alors que 9 millions de peones ou mozos à majorité indigènes, travaillaient dans des conditions de vie misérables. En réalité la plupart des indigènes du Chiapas se sont retrouvés à travailler dans de grandes propriétés agricoles . Les riches propriétaires dominaient le peon de manières totalement illégales. A la moitié du XX° siècle la quasi-totalité des indigènes vivaient dans ces grands domaines qui fonctionnaient repliés sur eux-mêmes en mêlant l’autosubsistance économique et indépendance juridique. La puissance de ces domaines en faisait une véritable institution, bien qu’officieuse. Ils disposaient de prisons, de boutiques et de dortoirs ou petites huttes. La justice nationale ne pénétrait pas dans cet univers clos. Ces derniers vivaient à l’intérieur même du domaine avec femme et enfants connaissant frustration humiliation et punition régulièrement et ce, dans la plupart des cas et des domaines. L’alcool, généreusement offert par les riches propriétaires augmentait aussi la totale sujétion.
Enfin, le indigènes ont décidé de se lancer dans la création ejidale, lorsque la loi leur permettait, et donc dans le lancement des communautés que l’ont peut connaître aujourd’hui. Première étape d’une longue lutte indigène pour la construction d’une vie meilleure et indépendante.
C’est par cette culture qu’ils craignent de perdre, que les indigènes cherchent aujourd’hui par tous les moyens à la conserver. C’est après ces 500 années de frustrations que l’on peut comprendre l’actualité de ces vingt dernières années.
1- Les Mayas (500 de lutte)
2- Le 17 Novembre 1983 (Naissance de l'EZLN)
3- Le 1er Janvier 1994 (Alzamiento armado del EZLN)