Cinquième Partie : Le regard et la distance avant la porte.
Octobre 2020
Supposons que cela serait possible de choisir, par exemple, le regard. Supposons que vous pourriez vous libérer, ne serait-ce qu’un instant, de la tyrannie des réseaux sociaux qui imposent non seulement ce qu’on regarde et de quoi on parle, mais aussi comment regarder et comment parler. Donc, supposons que vous levez le regard. Encore plus haut : de l’immédiat jusqu'au local, au régional, au national et au mondial. Vous le voyez ? Effectivement, un chaos, de la confusion, du désordre. Donc supposons que vous êtes un être humain ; bon, que vous n´êtes pas une application digitale qui, rapidement, regarde, classe, hiérarchise, juge et sanctionne. Donc vous, vous choisissez quoi regarder… et comment le regarder. Ça pourrait être, c’est un suppositoire, que regarder et juger ne seraient pas la même chose. C’est-à-dire que vous ne faites pas que choisir, mais que vous pouvez décider aussi. Changer la question de « ça, c’est bien ou mal ? », à « ça c’est quoi ? ». Bien sûr, la première question nous emmène à un débat savoureux (mais y a-t-il encore des débats ?). Et de là, au « ça, ce n’est pas bien – ou mal – parce que c’est moi qui le dis ». Ou, peut-être, il y aurait débat sur ce qu’est le bien et le mal, et à partir de là les arguments et les citations en note de bas de page. Bien sûr, vous avez raison, c’est bien mieux que de recourir à des « likes » et des « pouces bleus », mais je vous avais proposé de changer de point de départ : choisir l'objectif de votre regard.