Le
Bureau du Procureur général de la République a inculpé de crimes
graves les 11 personnes détenues arbitrairement ce #20novmx
Par:
Eréndira Derbez y Gisela Martínez.
Mexico
DF. 22 novembre. Aujourd’hui, le Bureau du Procureur général de
la République (PGR) a inculpé les 11 individus arrêtés de manière
arbitraire aux alentours du centre historique de Mexico suite aux
mobilisations dans le cadre de la Quatrième « action globale pour
Ayotzinapa » qui a eu lieu le 20 novembre dernier. Lors de cette
journée les manifestants ont demandé la présentation en vie des 43
étudiants normaliens enlevés par la police municipale à Iguala.
Après
18 heures de détention au Bureau du procureur adjoint chargé des
enquêtes spéciales sur le crime organisé (SEIDO), les trois femmes
et les huit hommes détenus ont été inculpés de les délits
d’association délictueuse , participation à une émeute et
tentative d’homicide sous l’enquête préliminaire
PGR/SEIDO/UEITA/194/2014, signée par le Ministère Public de la
Fédération, Sinué Domínguez Campos, rattaché à l’Unité
spécialisé dans la recherche sur le terrorisme, le rassemblement et
le trafique d’armes.
Selon
les informations collectées, ils ont subi des coups avant d’être
arrêtés arbitrairement, car en aucun cas il existe des preuves
contre eux concernant les délits dont ils sont accusés. Certains
d’entre eux n’ayant même pas participé à la manifestation
massive qui a eu trois points de départ : le monument de l’Ange
de l’Independence, le monument à la Révolution et la Place des
Trois cultures à Tlatelolco. Cependant, la police les a arrêtés
uniquement par le fait d’être présents au Centre historique, même
pour des raisons étrangères à la manifestation.
Des
avocats, de différentes organisations et des parents de ces
individus ont dénoncé de graves violations à la procédure, étant
donné que, mise à part avoir été arrêtés de manière
arbitraire, la plupart d’entre eux ont été présentés devant le
Ministère public après plus de 12 heures après leur arrestation.
Pendant ce temps leurs familles et amis ignoraient le sort des
détenus. De même, le travail de défense légale a été entravé
par les autorités : la PGR les détient en isolement, des avocats
commis d’office leur ont été imposés et on leur a empêché de
s’entretenir avec les avocats de leur choix et de confiance.
Etant
donné leur isolement, les familles de ces individus ignorent leur
état de santé, s’ils ont reçu ou non une attention médicale
adéquate et si l’expertise, imposée par la loi, concernant leur
état au moment de leur arrivée à la SIEDO, a été réalisée.
Après
la consignation, les détenus ont été déplacés vers des prisons
fédérales loin de la capitale. Les femmes ont été déplacées à
la prison de femmes de Tepic, dans l’état du Nayarit (où la très
célèbre «Reine du Pacifique », accusée de trafique de drogues, à
été détenue) et les hommes à la Prison Fédérale de Villa
Aldama, dans l’état de Veracruz.
Les
gens ayant subi une réclusion dans des prisons fédérales
expliquent que toutes les inspections subies à leur arrivée violent
les droits de l’Homme; que les prisonniers y subissent un
traitement cruel, inhumain et dégradant, et qu’elles sont
contraires à l'Ensemble de règles minima pour le traitement des
détenus et, de manière générale, contraires aux Droits de
l’Homme.
Foto: Miguel Dimayuga |
Pour plus d’information, consultez le lien suivant : http://comitecerezo.org/spip.php?article1966
Par
ailleurs, la distance géographique rendra encore plus difficile leur
défense juridique. Elle empêche le contact entre les détenus et
leur famille. Cette situation viole également les standards
internationaux.
S'il vous plaît, signez et faites circuler cette lettre, c'est urgent. La situation est vraiment inquiétante pour les 11 personnes qui ont été arrêtées à Mexico le soir du 20 novembre, lors de la manif de soutien aux 43 jeunes disparus d'Ayotzinapa. On les accuse à tort de terrorisme, d'émeute, de tentative d'assassinat. Arrêtons cette injustice !
https://ayotzinapasomostodos.wordpress.com/lettre-repressi…/
https://ayotzinapasomostodos.wordpress.com/lettre-repressi…/
Qui
sont les détenu(e)s ?
1.-
Tania Ivón Damián Rojas:
21 ans, étudiante du 3e semestre de la filière de Sociologie à
l’UNAM. Selon sa famille, au moment de son arrestation elle a subi
des coups par des éléments de la Police fédérale (elle présente
des hématomes dans ses bras et une contusion à l’œil droit).
2.-
Hillary
Analí González Olguín:
Etudiante
en Sciences Politiques à l’UNAM. Des témoins dénoncent qu’elle
a été passée à tabac par la police. Elle a des côtes blessées,
des vaisseaux éclatés dans un œil, des coups au visage. Selon sa
famille, la police fédérale l’a jetée par terre et l’a
assommée à coups de pied.
Sa
mère déclare : "J'ai passé presque 24 heures à chercher ma
fille. Son
seul délit a été de clamer justice".
3.-
Liliana Garduño Ortega:
Etudiante
de lycée à distance. Mère célibataire. Elle prenait des
photographies près de la place principale (Zócalo) lorsqu'elle a
été poussée par un groupe de personnes qui fuyait la police. Elle
a été atteinte par des éléments de la police, qui ont commencé à
lui donner des coups de pied à la tête, tout en étant par terre.
4.-
Isaac Domínguez Ayala:
31 ans, Ancien étudiant de psychologie à l’UNAM. Il a été
arbitrairement arrêté le soir du 20 novembre lors de l’opération
policière coordonnée par la Police fédérale et la Police du
gouvernement du DF. Sa famille a informé que jusqu’à minuit du 22
novembre, elle a été empêchée de le voir. On n’a donc pas
d’informations concernant son état de santé, ni de ses conditions
physiques. Il n’a pas eu accès à une défense légale et il est
accusé de délinquance organisée, terrorisme, émeute et tentative
d’homicide.
Isaac
travaille dans un hôtel. La dernière fois qu’il a pu communiquer
avec sa famille il a dit qu’il se rendrait à la manifestation aux
côtés d’Atzin (aussi arrêté). Il portait probablement un
T-shirt polo bleu et jaune. Au moment d’être arrêté, ayant peur
de donner son vrai nom, il a dit s’appeler Ramón, nom qui apparaît
sur la liste de détenus.
5.-Laurence
Maxwell Ilabaca:
47
ans. Doctorant à l’UNAM en lettres hispaniques. Musicien. Ses amis
l’appellent affectueusement “Moro” (“maure”). Il a été
arrêté au moment d’acheter des « tamales » (un plat typique
mexicain). Il ne faisait pas partie de la manifestation. Sa situation
migratoire est compliquée : étant donné qu’il est chilien, il
risque la déportation. Son ambassade ne lui a pas donné
d’assistance consulaire. Sa défense est assuré par un l’avocat
commis d’office et il lui est refusé de le changer par un autre
avocat de son choix et confiance.
6.-Atzín
Andrade González:
29
ans. Etudiants à l’Ecole des arts La Esmeralda, membre de
l’Institut national des beaux arts (INBA). Il faisait partie du
contingent de son école avec le reste de ses camarades. Il a perdu
son contingent et il s’est retrouvé au milieu de la rixe. Il a été
arrêté sur la place principale du Zocalo. Il présente des coups
graves aux jambes qui lui empêchent de marcher correctement.
7.-Hugo
Bautista Hernández:
22
ans. Etudiant au 3e semestre en Sociologie à l’UNAM. Selon sa
famille, au moment de son arrestation il a été brutalement battu
par la Police du DF et la Police Fédérale. Il est gravement blessé
aux côtes et à un œil.
8.-
Juan
Daniel López Ávila:
18 ans. Il appartient à la Cooperative Guelatao et au Front
Populaire Francisco Villa Independént (FPFBI)
9.-Luis
Carlos Pichardo Moreno:
45 ans. Salarié.
10.-Roberto
César Jasso del Ángel:
20 ans. Etudiant
originaire d'Ecatepec (ville de l'état voisin Estado de México)
11.-Francisco
García Martínez:
Sans information.
Source
Collectif Masde131:
http://masde131.com/2014/11/pgr-consigna-por-delitos-graves-a-las-11-personas-detenidas-arbitrariamente-este-20novmx/
Traduction Red global de traductores #Ayotzinapasomostodos
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Témoignage d'un étudiant arrêté, racketté, puis relâché:
Je
suis un étudiant, et je ne souhaite pas donner mon nom car la police
a pris mes coordonnées et je crains pour ma sécurité et celle de
ma famille.
Je
suis l'une des personnes arrêtées lors des événements de Zaragoza
ce 20 novembre, lorsque nous sommes sortis pour exiger le retour en
vie de nos camarades normaliens d'Ayotzinapa.
Mon
récit commence entre 13h et 13h30, j'ai été arrêté sur l'avenue
Ignacio Zaragoza.
Alors
que je marchais aux côtés d'un groupe d'étudiants, un CRS ou un
policier s'est jeté sur moi, sans crier gare. (L'officier de police
qui m'a arrêté ensuite m'a confirmé qu'il s'agissait d'un policier
et non d'un CRS).
Bref,
j'ai été renversé par un, puis un autre policier, je ne pouvais
pas courir, j'ai perdu mes lunettes qui sont tombées dans ma chute,
puis des CRS sont arrivés et ont commencé à me donner des coups de
pied sur la tête, les jambes, les fesses et le thorax. Je n'ai
opposé aucune résistance.
Je
me suis alors aperçu qu'un autre policier était arrivé et a calmé
ses collègues et ils ont un peu arrêté les coups, à l'exception
d'un couple de policiers qui continuaient de me donner des coups de
pied sur la tête. A ce moment-là, ils se sont querellés entre eux,
ce qui a au moins mis fin aux coups.
On
m'a soulevé et porté dans une voiture de police, un CRS a mis la
main dans la poche gauche de mon pantalon pour me voler mon portable.
Une fois dans la voiture, ils m'ont passé au peigne fin, m'ont
enlevé mon portefeuille pour prendre l'argent qui s'y trouvait, ils
m'ont pris les 150 pesos que j'avais sur moi, m'ont enlevé mon sac,
et ils ont noté mes coordonnées qu'ils ont trouvées sur mes
documents d'identité.
Ils
m'ont ensuite menacé en me donnant des coups sur les côtes, je
n'opposais aucune résistance car je savais que j'étais en position
de faiblesse à la merci de trois policiers dans la voiture, et
j'entendais d'autres policiers dehors, qui me frappaient sur la tête
violemment. Je les ai vu "semer" dans mes affaires de
l'essence, des pétards et des gants pour me dire que j'étais dans
le pétrin car je venais de faire brûler un bus, et que j'étais le
seul à avoir en ma possession de l'essence dans mon sac. En réalité,
tout ce que j'avais dans mon sac était une bouteille d'eau d'un
litre et demi et un sweatshirt.
On
m'a retenu dans la voiture de police pendant plus de deux heures,
sous la menace, en disant que je devrais payer une caution de 26
mille pesos, que je prendrais pour quatre ans de prison au Reclusorio
Norte (prison locale) si j'étais présenté au juge et qu'on m'y
enverrai illico.
On
m'a demandé le numéro de téléphone d'un membre de ma famille pour
leur dire où on allait me transporter; ils ont demandé à ma
famille 9 mille pesos à fournir tout de suite, faute de quoi ils
m'emmèneraient devant le juge. Mon parent était bien évidemment
effrayé et nous avons attendu son arrivée avec l'argent. On lui a
dit que les étudiants avions fait brûler un bus, qu'on était en
possession de pétards et de bombes.
J'ai
perdu la notion du temps. Ils m'ont enfin relâché.
Enfin,
on m'a dit que j'avais été enregistré en vidéo et qu'on verrait
pour combien d'années je prendrai en prison.
Je
suis arrivé à 20h chez moi, je suis couvert de coups et endolori,
mais libre. Merci pour tout.
S'il
vous plaît, signez et faites circuler cette lettre, c'est urgent. La
situation est vraiment inquiétante pour les 11 personnes qui ont été
arrêtées à Mexico le soir du 20 novembre, lors de la manif de
soutien aux 43 jeunes disparus d'Ayotzinapa. On les accuse à tort de
terrorisme, d'émeute, de tentative d'assassinat. Arrêtons cette
injustice
!
https://ayotzinapasomostodos.wordpress.com/lettre-repressi…/
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