lunes, 30 de marzo de 2015

Le CNI dénonce la vague de répression au Mexique contre les peuples originaires


Correction: Karacole

Aux peuples originaires du Mexique et du Monde,
À la Sexta Nationale et Internationale,
À l'armée Zapatiste de Libération Nationale,

À la mémoire de Don Félix Serdan Najera,
Principal Frère.

        Réunis dans la communauté de Amatlan de Quetzalzoatl, municipalité de Tepoztlan, Morelos, les peuples, nations et tribus qui composent le Congrès National Indigène, nous analysons la vague répressive des capitalistes narcos gouvernants qui prétendent prendre le pouvoir de notre patrie.

L'assaut contre nous n'a rien à voir avec les couleurs des partis qui gouvernent depuis le haut, ni dans la forme,ni dans la façon dont elles sont choisies ou imposées, car tous et chacun d'entre eux ont comme objectif d'administrer la spoliation qu'ils imposent encore plus haut, ça n'a rien à voir avec le mensonge électoral qu'ils appellent démocratie, et qui n'est rien d'autre qu'un reflet de la décomposition que donne le sanglant capitalisme néolibéral et qui engendre ce qu'on appelle les "réformes structurelles", qui sont cause de la survie des peuples qui souffrent dans les champs et la ville; imposé au prix de la douleur, de la liberté et de la vie de nos gens.

        La répression que les mauvais gouvernements ont exercé contre nos peuples est une réponse à notre décision de ne pas arrêter notre résistance pour ne pas cesser d'exister par l’œuvre de la cruelle guerre d'extermination. Cela n'a pas à voir seulement avec une persécution politique, mais c'est aussi une réaction de ceux qui en haut dessinent les spoliations pour consolider leurs intérêts qui reposent sur l'exploitation, la spoliations, la répression et le mépris qui peut prendre différents visages et reflets:

  • Aujourd'hui il nous manque toujours les 46 compañeros de l'école Normale Rurale Isidro Burgos de Ayotzinapa, assassinés et disparus par les trois ordres des mauvais gouvernements, par tous les partis politiques qui font de la terreur un commerce et une façon de gouverner. Bien que l’État criminel parie sur l'oubli, les peuples nous parions sur la reconstruction, ne pas oublier et ne pas pardonner, car ce qui est en jeux c'est le futur qui, tout comme l'histoire, nous appartient.
  • La Communauté Tzeltale de San Sebastian Bachajon, dans la municipalité de Chilon, Chiapas, s'est confrontée avec les forces répressives du mauvais gouvernement qui prétend l'expulser des cascades d'Agua Azul pour qu'elles soient livrées aux intérêts capitalistes. Le 21 mars de cette année, plus de 600 membres des forces de sécurité gouvernementale ont incendié le siège régional San Sebastian de nos frères et les médias libres qui se sont solidarisés avec leur lutte ont été agressés par les forces de sécurité publique alors que la police de l'État et l'armée mexicaine ont augmenté l'occupation de leur territoire avec le soutien des groupes paramilitaires.
  • La communauté Nahua de Santa Maria Ostula, sur la côte du Michoacan affronte depuis 2009 les harcèlements de supposés groupes du crime organisé, complices avec tous les niveaux du mauvais gouvernement, ce qui a coûté la disparition de 5 personnes et l'assassinat de 32 autres. Le 16 mars passé, la Marine Armée a essayé d'expulser et de désarmer la police communautaire qui garde un barrage sur la route côtière à hauteur du village de Xayakalan, territoire récupéré en 2009, action à laquelle la communauté a répondu en fermant la route côtière, car permettre le désarmement des communautés signifie rester aux mains des narcos paramilitaires, et de cette manière cela consolide les expulsions contre la communauté pour les méga-projets de mort comme le narcotrafic, le tourisme international et l'exploitation minière. Le tout protégé et approuvé par les mauvais gouvernements.
  • Les compañeros Mario Luna et Fernando Jiménez, portes-paroles de la tribu Yaqui, dans le Sonora, sont toujours prisonniers, sur des délits graves qui ont été fabriqués, basés sur la non reconnaissance des formes ancestrales d'organisation des peuples et la juridiction du gouvernement traditionnel Yaqui. À ce jour subsiste le mandat d'arrêt contre le compañero Tomas Rojo, visant à utiliser la division et la trahison comme mécanisme de guerre. De même que les menaces de mort et tentatives d'homicide contre Laura Baumea à qui ils ont brulé le véhicule en face de son domicile, en plus de menaces d'atteintes à la vie de sa famille. Tout cela pour réussir à voler de l'eau dans la rivière Yaqui.
  • Les Companeros Loxichas dans l'état de Oaxaca sont toujours prisonniers. Cela fait 18 ans qu'ils sont séquestrés par les mauvais gouvernements dans le cadre de leurs politiques contre l’insurrection et le terrorisme au milieu de grand projets miniers transnationaux, tout comme les frères Nahuas de San Pedro Tlanixco dans l'état de Mexico, qui sont prisonniers depuis 12 ans pour avoir défendu l'eau afin qu'elle ne soit pas volée pour des champs agro-industriel.
  • Le pillage des communautés et terres communales dans les États de Morelos, Puebla et Tlaxcala, à travers le dit Projet Intégral Morelos, qui est accompagné d'une persécution contre les peuples du Volcan Pocatepetl qui s'opposent à céder leur territoire, leur sécurité et leur eau à des multinationales par l'imposition de routes, aqueducs, gazoducs et centrale thermoélectriques protégés par tous les ordres répressifs du mauvais gouvernement. Actuellement il existe de nombreux mandats d'arrêts à l'encontre ceux qui montent le ton contre ces destruction associée aux policiers ou militaires qui accompagnent la machinerie, ceux-la même qui se sont exprimés dans les derniers jours dans des travaux de canalisation de la rivière Cuautla pour favoriser le travail de la centrale thermoélectrique de Huexca au détriment des terres communales de la municipalité de Ayala.
  • La communauté de San Francisco Xochicuautla, dans l’État de Mexico, qui maintient une lutte contre la spoliation de leur territoire par la construction d'une autoroute privée, où même les habitants ont perdu la liberté de parler dans leurs assemblées communales qui ont été prises par des dizaine de policiers anti-émeutes cherchant à consolider les spoliations agraires.
  • Bien que nous résistions aux expulsions dans nos communautés, des milliers de compañeros doivent migrer pour chercher des moyens de subsistance alternatifs, beaucoup d'entre eux arrivent dans des camps de concentration où ils sont exploités et asservis comme c'est le cas pour San Quintin en Basse Californie Sud, où les mauvais gouvernements répriment les mobilisations qui cherchent de meilleures conditions de travail pour des milliers de journaliers agricoles. La majorité d'entre eux sont d'origine indigène.

        Nous sommes convaincus que pour arrêter cette guerre, les slogans ne suffiront pas; de même que seront renversés les calendriers, géographies et formes de ceux d'en haut, parce que nous avons besoin de faire un nouveau pays, un nouveau monde.

 
Ils le savent aussi, les puissants qui ont aiguisé le harcèlement militaire dans les caracoles zapatistes de la Realidad et d'Oventik, et les agressions paramilitaires par des groupes promus, financés et entrainés par les mauvais gouvernements, comme Pojcol, CIOAC Historica et ORCAO qui exercent une violence systématique contre les communautés bases d'appui zapatistes qui, avec leur organisation autonome, font briller l'horizon, qui est un espoir de civilisation, et qui tient ses racines anciennes de nos cultures de peuples originaires.

Pour toutes ces raisons, nous déclarons:
  1. Que nous n’arrêterons pas la lutte pour reconstruire et nous reconstituer aussi comme peuples originaires, parce que notre lutte est pour la vie et pour continuer à exister.
  2. Que nous intensifierons la lutte pour la liberté des prisonniers politiques, la présentation des disparus et la justice pour les assassinés.
  3. Que la vague répressive est une réponse à cette résistance contre la spoliation qui ne connait pas de fin, car son origine est dans l'origine même du monde et pour ceci, ce n'est pas négociable.
  4. Que nous continuerons à tisser depuis en bas et à gauche un nouveau monde possible et nécessaire, c'est seulement ainsi que pourra briller la paix pour nos peuples et la fin de la répression.
  5. Nous saluons la tenue de l'hommage aux compañeros Luis Villoro Toranzo et au maître zapatiste Galeano qui aura lieu dans le caracol d'Oventik, Chiapas, le 2 mai 2015.


Amatlán de Quetzalcoatl, Tepoztlán, Morelos

Le 22 mars 2015

Pour la Reconstitution Intégrale de Nos Peuples

Plus jamais un Mexique sans nous

Congrès National Indigène.



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