viernes, 29 de agosto de 2014

Communiqué des Médias Libres du Mexique en lutte


"Nous nous reconnaissons comme faisant partie de leur lutte et nous cherchons à renforcer l'organisation pour la défense de la terre-mère. »


Déclaration de la rencontre de Médias libres à Amilcingo, Morelos

Aux peuples qui défendent le territoire.
Au Congrès National Indigène.
À l'Armée Zapatiste de Libération Nationale.
Aux médias libres, autonomes ou peu importe comme ils s'appellent.
Aux organisations de défense des droits de l'homme.

Nous, médias libres, nous nous déclarons en rébellion face à la loi sur les télécommunications et la radiodiffusion imposée par le mauvais gouvernement. Nous nous déclarons en résistance contre le pillage, et en défense du territoire de nos peuples, à qui nous disons que nous nous reconnaissons comme faisant partie de leur lutte et que, par notre activité, nous cherchons à renforcer l'organisation pour la défense de la terre-mère. Nous voulons leur dire qu'ils se sentent soutenus parce que leur voix trouve des oreilles qui l’écoutent et des mains qui travaillent pour donner force à leurs paroles et les faire résonner sans limites au-delà de nos territoires.

À cette rencontre de médias libres pour la défense du territoire, nous avons pris connaissance d’expériences de communication populaire de différents peuples et de communautés du Mexique et du monde, nous avons partagé des savoirs et des expériences, nous avons trouvé comment coordonner nos travaux, et nous avons reconnu nos luttes dans la lutte des autres. À des rencontres comme celle-ci, nous continuons de constater combien nous sommes nombreux à vouloir marcher sur le sentier de l'autonomie et de l'autogestion.

La résistance des peuples et de leurs médias libres établit une convergence de rébellion qui mettra fin à la spoliation qu’effectue le mauvais gouvernement, associé aux entreprises nationales et transnationales ; peuples, communautés, radios communautaires et médias libres, ensemble dans nos luttes, nous brisons le cercle d’information imposé par les médias à la solde, qui cachent la vérité et la déforment.

Nous savons qu'au Mexique existent des quantités de peuples qui font l’objet du mépris, de la spoliation, de l'exploitation et de la répression. Et nos médias, eux aussi, font l’objet de la violence de l'Etat et de la criminalisation : c’est pourquoi nous appelons à la défense et l'appui mutuels. Les mauvais gouvernements devront comprendre que s'ils frappent tels ou telles d’entre nous, c’est nous tous qu’ils frappent. S'ils démantèlent l’une de nos radios ou l’un des projets de communication libre, nous surgirons plus nombreux. Nous ne permettrons pas qu'ils continuent à nous  emprisonner et à nous réprimer, nous sommes organisés et disposés à défendre nos droits. La technologie est la nôtre, nous nous la sommes appropriés et nous sommes disposés à l'occuper et à la partager sans limites. Tant de mépris, ça suffit !

Face à cette réalité de confrontation ouverte nous avons le grand défi d’avancer ensemble, nous les peuples et les médias populaires qui sommes criminalisés parce que nous exerçons nos droits au territoire, à l’autodétermination, à la communication et à la liberté d'expression. Nous appelons à créer des équipes d'avocats et d'avocates qui sauront répondre aux arrestations arbitraires, aux démantèlements, à la criminalisation, aux emprisonnements et à la répression dont nous sommes victimes.

Dans ce contexte, nous avons pris conscience de l'horizon que nous dessinent les nombreux miroirs qui se sont reflétés au cours du partage entre le Congrès National Indigène et l'Armée zapatiste de Libération Nationale, dans lesquels nous voyons un exemple de dignité, de rébellion et de résistance qui nourrit nos rêves et notre travail. Nous espérons être à la hauteur de la grande tâche qu'ils nous ont confiée. Nous répondrons avec toute notre force et toute notre capacité d’organisation.

Nous remercions la communauté d'Amiltzinko de nous avoir reçus dans ses maisons et de nous avoir permis de prendre exemple sur son organisation depuis en bas et sur son travail collectif ; nous nous engageons à continuer de marcher ensemble avec nos moyens, à défendre son territoire et à fortifier ses processus de communication communautaire en vue de nous retrouver dans ce même lieu pour le “Premier festival mondial des résistances et des rébellions contre le capitalisme”.

Nous appelons d'autres moyens libres, autonomes, alternatifs ou peu importe comment ils s'appellent, à faire leur cette déclaration et à l’enrichir pour construire des espaces de coordination et des réseaux d'appui mutuel qui nous permettent de renforcer et d'accompagner les processus d'organisation pour la défense du territoire afin de gagner une fois pour toutes ce combat pour la vie, la terre et la liberté, qui est le nôtre.

Jamais plus un Mexique sans nosotrxs!
Libérez Enedina Rosas, Juan Carlos Flores et Abraham Cordero!

Nous ratifions la déclaration présente :
Axocotzin Radio; El caminante; Regeneración Radio; Radio Amiltzinko; Coletivo Hijxs de la tierra; Radio Ricardo Flores Magón; Radio Pozol; Radio Zapote; Radio Teocelo; Radio Fogata; Koman Ilel; Somos el medio; Agencia Subversiones; Ce-Acatl; Sandía digital; Tequio audiovisual; Telar de raíces; La voz de Villa radio; Radio Naxme; Bloque de colectivos de Morelos; Kolectivo Zero, Radio Placeres, Radio Nhandia, Autonomia Radial, La Chilenita, Coordinadora Nacional de Medios Libres y Comunitaros, Media Luna Pa Todos, Frente Juvenil en Defensa de Tepoztlán, lunasexta.org

(Ne figurent pas ici les signatures de tous les participants, car certaines délégations étaient reparties avant la clôture, dimanche, en raison des distances qu’elles avaient à parcourir : on sollicite l'adhésion d'autres médias libres, autonomes, alternatifs ou peu importe comment  ils s'appellent …).

Traduit par hg

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