Audience préliminaire du Tribunal Permanent des Peuples à Acteal, au Chiapas.
Au fil de l’histoire et de par le monde, il existe de nombreux exemples de situations de non-respect de l’Etat de droit, où les droits fondamentaux des peuples, aussi basiques soient-ils que le respect du droit à la vie, sont bafoués par des intérêts politiques et économiques.
Créé en
1979, le Tribunal Permanent des Peuples (TPP) représente un tribunal de justice
alternative et civile. Le TPP se réfère principalement à la Déclaration
Universelle du Droit des Peuples, établie à Alger en 1976, stipulant notamment
le droit des peuples à l’autodétermination politique et interne.
Cette
institution internationale et non-gouvernementale permet ainsi aux peuples
victimes de violations des droits de l’homme de faire entendre publiquement
leurs revendications pour la justice et la reconnaissance de leurs droits,
souvent dans un contexte d’impunité et de non-respect de l’état de droit.
Le TPP, qui
se considère comme un tribunal d’opinion et non pas de pouvoir, organise des
audiences publiques au cours desquelles sont avancés les arguments et les
revendications pour la reconnaissance de violations des droits de l’homme dans
un contexte donné. Après cet examen, le Tribunal détermine une sentence, dont
les associations citoyennes se saisissent par la suite pour exiger la
reconnaissance de leurs droits.
Le TPP
représente l’évolution du Tribunal Russel, chargé d’évaluer les conséquences de
la politique extérieure des Etats Unis lors de la guerre du Vietnam.
A
l’origine, ce tribunal exerçait principalement à la demande de mouvements de
libération (Palestiniens, Kurdes, Arméniens…). Depuis 1986, l’institution s’est
principalement impliquée dans la lutte contre l’impunité en Amérique Latine et
a ainsi contribué avec les organisations civiles (associations, ONG…) à la
prise en considération de cette notion par le droit international.
Implanté au
Mexique depuis 2010, le TPP représente une initiative de dénonciation publique
face a la situation alarmante que connait le pays et à la recrudescence de
violations systématiques des droits fondamentaux, en particulier ceux des
peuples indigènes.
Dans un
contexte généralisé d’injustice, de corruption, d’impunité, de discrimination
sociale, de crise économique et vis a vis des conséquences de l’impérialisme
étasunien et de l’adoption de traités de libre-échanges commerciaux (ALENA en
1994...), le TPP a ouvert un travail d’investigation intitulé “ Libre échange,
Guerre sale, Impunité et Droits des peuples.».
Le 16 avril
dernier, s’est déroulée à Actéal, au Chiapas, une audience préliminaire axée
sur les thèmes «Guerre sale et Migrations», visant à dénoncer l’impunité et la
violence d’Etat exercées par le gouvernement mexicain, mais aussi les
conséquences en termes de migration, de refugiés et de déplacements forcés de
population.
Cette société
civile, luttant de manière pacifique pour la paix au Chiapas et dans le monde
par le biais du dialogue et de la réconciliation, exige depuis des années
maintenant la reconnaissance de la responsabilité du gouvernement mexicain au
sein du massacre d’Actéal, et la justice pour les crimes perpétués.
Les membres
de Las Abejas réclament de plus la reconnaissance de la nature du massacre
comme relevant de mesures contre-insurrectionnelles et dépendant d’une
stratégie gouvernementale visant à éradiquer les revendications zapatistes et
l’EZLN (Armée Zapatiste de Libération Nationale) ; ainsi que la
reconnaissance de la mise en place d’une politique de répression délibérée
envers les insurgés zapatistes et les communautés indigènes du Chiapas, ayant
entre autre pour conséquences le déplacement forcé de ces mêmes populations.
Lors de
cette audience, étaient présents les autorités politiques et juridiques de la Société
Civile Las Abejas, ainsi que de nombreux survivants du Massacre d’Acteal qui
ont témoigné sur les faits, afin de réclamer justice pour leur famille, leur
communauté, et leur dignité.
Le jury
quant a lui, était compose de membres du TPP (Camilo Perez Bostillo, Clemencia
Correa, Adriana Jiménez), Monseigneur Jtotik Raul Vera (Évêque issu de la
théologie de la libération), Tania Falcone (invitée spéciale pour
la Fondation Rosa Luxembourg), ainsi que des représentants de la FRAYBA (Centre
des droits de l’Homme Fray Bartolomé de las Casas).
Au nom du
Tribunal Permanent des Peuples pour le Mexique, le jury s’est engagé à
accompagner, renforcer et impulser le processus de justice et les
revendications pour l’autonomie de la société civile Las Abejas, ainsi qu’à
appuyer l’Affaire Acteal, au même titre que les affaires de la “Zona Norte”
(Chiapas) et de Tenosique ( Etat de Tabasco), en présence de nombreuses
organisations civiles, locales et internationales, impliquées dans la défense
des droits de l’homme et des communautés indigènes au Chiapas.
Le 28 avril
prochain, se déroulera dans la ville de Mexico une nouvelle audience portant
sur le thème des migrations.
Audios de l'audience préliminaire du TPP à Acteal (es).
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INTRODUCCIÓN
[18’26 mins]
CLEMENCIA CORREA: GUERRA SUCIA EN COLOMBIA APRENDIZAJES Y ESTRATEGIAS DE LA ORGANIZACIÓN SOCIAL[13'08 mins]
TESTIMONIOS SOBREVIVIENTES ACTEAL
ANTONIO: HISTORIA DE LAS ABEJAS COMO PARTE DEL PUEBLO CREYENTE DE LA DIÓCESIS DE SAN CRISTÓBAL [27'04 mins]
MARÍA: EXPERIENCIA COMO SOBREVIVIENTE DE LA MASACRE [18’17 mins]
JUAN: EXPERIENCIA COMO SOBREVIVIENTE DE LA MASACRE [17'14 mins]
[9’36 min]
MARIANO TRAS MINUTO DE SILENCIO [5'43min]
JURADO TTP
JTOTIK RAÚL VERA [35'19min]
TANIA FUNDACIÓN ROSA LUXEMBURGO (Invitada especial) [1’44min]
DENUNCIA DESPLAZADOS GUATEMALTECOS [7’39min]
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