D'abord la communauté de San Marcos Avilés qui après avoir subit maintes et maintes attaques, expulsions de terres, et offensives de tous genre, s'est vue de nouveau menacée d'expulsion (Voir la Vidéo )
Ensuite le 9 aout, le Conseil de Bon Gouvernement de Morelia a dénoncé l'attaque à l'arme à feu de paramilitaires contre une cinquantaine de zapatistes, et les offensives contre les terres agricoles de ces derniers ainsi que contre leur bétail! (lire le communiqué ci dessous)
CONSEIL DE BON GOUVERNEMENT DE L’ARC EN CIEL DE L’ESPÉRANCE,
CARACOL IV « TOURBILLON DE NOS PAROLES »,
ZONE ZOTS CHOJ, MORELIA, CHIAPAS.
CARACOL IV « TOURBILLON DE NOS PAROLES »,
ZONE ZOTS CHOJ, MORELIA, CHIAPAS.
Jeudi 9 août 2012.
À la société civile nationale et internationale
Aux compañeras et compañeros de La Otra Campaña nationale
Aux compañeras et compañeros de la Zesta internationale
Aux défenseurs des droits humains
Aux compañeras et compañeros de La Otra Campaña nationale
Aux compañeras et compañeros de la Zesta internationale
Aux défenseurs des droits humains
Sœurs et frères,
Compañeras et compañeros,
Compañeras et compañeros,
Le 2 août dernier, dans l’ejido [1] de Moisés Gandhi, région Che Guevara, commune autonome en rébellion Lucio Cabañas, zone Zots Choj, Chiapas, Mexique, vers 11 heures du matin du jeudi 2 août sont entrés vingt membres de l’ORCAO. Parmi les vingt, il y en avait quatre armés, qui sont Sebastián López Gómez, avec un fusil de chasse calibre 410, Adolfo López Jiménez, avec une carabine calibre 22 à 16 coups, Antonio Gómez López, avec une 22 à 2 coups, Nicolás Hernández Velázquez, avec une 22 à 2 coups.
Un membre de l’ORCAO a commencé à nous tirer dessus d’une distance de 60 mètres, où ils ont commencé à crier des menaces, en nous disant que la terre est à eux et qu’ils ne veulent pas de vachers, car nos compañeros ont du bétail du collectif, qui nous a servi pour notre résistance.
Nos compañeros étaient en train de travailler et n’ont pas accordé d’importance au coup de feu, mais les trois autres armés de l’ORCAO ont commencé à utiliser leurs armes, visant nos compañeros, tandis que les seize restant de l’ORCAO sortaient leurs armes blanches et nous menaçaient de mort.
Nos cinquante-neuf compañeros ont commencé à se retirer à cause des coups de feu. De 60 mètres de distance, les quatre armés ont tiré 15 balles.
Voyant que nos compañeros se retiraient, les ORCAOs eux aussi sont repartis peu à peu vers leurs lieux d’origine.
Les jours suivants, les 3, 4 et 5 août 2012, les compañeros bases de soutien ont continué à travailler le même terrain du Carmen, pour maintenir la défense de la terre, et il n’est rien arrivé.
Le lundi 6 août 2012, les cinquante-neuf compañeros sont retournés au même travail, ils sont arrivés à 7 heures du matin pour nettoyer le pâturage du bétail collectif.
Au bout de deux heures de travail, à 9 heures du matin, les compañeros ont vu arriver les gens de l’ORCAO en trois groupes. Étaient présents les coordinateurs : Tomás López Sántiz, diacre principal, Pedro Velásquez Hernández, ex-chef de la zone de l’Église d’Abasolo [2], Manuel Sántiz Hernández, ministre de l’Église d’Abasolo, Antonio Gómez López, base de l’ORCAO d’Abasolo, Adolfo López Jiménez, César López Jiménez, Alonso López Gómez, ex-chef de zone de l’Église d’Abasolo, membre de la propriété Los Limares, Sebastián López Gómez, choriste de l’Église d’Abasolo, Pedro López Gómez ; ces neuf noms mentionnés sont ceux qui venaient armés et qui coordonnaient les 91 bases de l’ORCAO.
En plus de ceux-ci, sept autres personnes de l’ORCAO étaient armées de carabines 22 à deux coups, dont nous donnons aussi les noms : Nicolás Hernández Velásquez, Diego López Sántiz, Pedro Hernández Velásquez, Domingo Hernández Sántiz, Benito Jiménez Sántiz, Juan Hernández Sántiz, Nicolás Gómez Sántiz, et quatre autres dont nous ne connaissons pas les noms ; total : vingt armés.
Douze personnes portaient des bombes à fumigation et 68 des armes blanches, et ils sont entrés en trois groupes pour encercler lescompañeros qui étaient en train de travailler.
Les ORCAOs ont commencé à tirer d’une distance de 100 mètres une cinquantaine de coups de feu. Les compañeros se sont retirés de leur ouvrage, tandis que les ORCAOs commençaient à fumiger un quart d’hectare de prairie avec de l’herbicide. Pendant ce temps, ceux qui étaient armés étaient postés dans les fourches des arbres pour surveiller si nos compañeros ne revenaient pas.
Vers une heure de l’après-midi, ils ont fini de fumiger le pâturage et ils sont rentrés chez eux, au village de San Diego, où c’est de la terre récupérée.
Le mardi 7 août 2012, nos cinquante-neuf compañeros sont retournés à leur boulot, parce qu’ils n’ont pas eu peur des menaces de l’ORCAO, et ils n’en auront pas peur, parce que nous avons récupéré ces terres par le sang de nos compañeros tombés en 1994 lors du soulèvement armé.
Le 8 août 2012, les compañeros sont à nouveau allés travailler. Ils sont arrivés à 7 heures du matin. Vers 9 heures sont arrivés quatre ORCAOs, dont deux armés qui surveillaient nos compañeros en train de travailler, et les deux autres ont commencé à fendre du bois. Nos compañeros les ont ignorés, ils ont continué à travailler. Les quatre espions sont repartis ; peut-être qu’ils s’embêtaient, plantés là comme des épouvantails à moineaux.
La colère des trois niveaux de mauvais gouvernement, c’est parce qu’ils ne veulent pas qu’on diffuse leurs sales tours. C’est pour ça qu’ils organisent des gens ignorants, qui ne savent pas qu’ils injectent leurs projets de mort dans nos territoires autonomes, formés par nos villages, où nous gouvernons à notre manière, comme le veut le peuple.
Nous continuerons à lutter et à résister face aux menaces sur nos terres. Mais nous savons bien que, derrière cette intimidation, il y a les trois niveaux de mauvais gouvernement. Nous, nous ne luttons ni contraints et forcés ni manipulés par quelques personnages, comme ces représentants locaux, régionaux, ces conseillers de l’ORCAO et des supposés gouvernants de la Fédération, de l’État et des communes, où ils maintiennent sous la pression et la menace les pauvres gens ignorants, en les obligeant à accepter de misérables projets et à se livrer à des provocations.
Nous, nous luttons en toute autonomie, pour défendre nos droits réels, et nous ne sommes pas comme les gens de l’ORCAO, organisés en catimini et manipulés suivant le caprice des mauvais gouvernements.
Notre mère la terre est sacrée, c’est d’elle que nous nous nourrissons, et c’est pour cela que nous prenons soin d’elle et que nous la défendrons en tant que bases de soutien de l’EZLN. Notre terre est maltraitée par les mains des ORCAOs, eux ne pensent pas à la soigner, ils ne pensent qu’à l’abîmer, à la polluer, car ils contaminent l’environnement avec les herbicides fabriqués par des entreprises assassines de la nature et protégées par les mauvais gouvernements…
Malgré l’attitude autoritaire de l’ORCAO, nous savons bien qu’ils ne sont que des larbins, parce que les vrais auteurs intellectuels s’appellent Felipe Calderón et Juan Sabines Guerrero : ce sont eux qui exécutent les projets de mort et de guerre en injectant des millions de pesos dans nos territoires.
Cette situation n’est pas la seule. Jeudi 26 juillet 2012, les ORCAOs d’Abasolo qui habitent le nouveau village de San Diego (qui appartient à la région Che Guevara) ont fait des leurs : à 8 heures du matin, soixante ORCAOs sont entrés dans le nouveau village du Carmen pour fumiger à l’herbicide deux hectares de pâtures où nos compañeros avaient leur bétail. L’intention était de faire mourir les animaux pour que nos compañeros restent sans rien, et ainsi de faire plier notre lutte commencée le 1er janvier 1994.
Nous mentionnons les trois niveaux de gouvernement comme auteurs responsables ; ce sont eux qui développent et impulsent les provocations ; car maintenant, ils n’utilisent plus de soldats, plus de policiers, ils utilisent des indigènes de petites organisations pour qu’ils nous provoquent et que nous nous affrontions entre indigènes.
Pendant des années, ils ont injecté des millions de pesos pour nous détruire et leur offrir notre terre, pour en finir avec notre coutume, notre langue. Mais le monde entier peut voir comment nous, les zapatistes, nous continuons à lutter et à résister à tout prix.
La continuation de leurs projets sur notre territoire a pour objectif de démoraliser les zapatistes, mais ils se trompent. Peut-être qu’ils se moquent de nous quand nous ne répondons pas à leurs provocations ; mais nous, tout ce que nous savons, c’est que nous sommes en train de construire la vie, et non la mort comme le font les mauvais gouvernements.
Nous ne sommes pas des quémandeurs, comme eux. Mais nous n’avons à craindre aucun gouvernement, même avec tous leurs millions, ils n’ont pas pu nous éliminer, ce n’est pas une petite organisation comme l’ORCAO qui va le pouvoir.
Nous, en tant que zapatistes, nous sommes des lutteurs au cœur humble et simple, des constructeurs de la paix juste, qui bâtissons la meilleure forme de vie sur nos terres mexicaines, où nous ne recherchons pas notre bien-être personnel.
Nous, nous ne sommes pas des agresseurs, ni des provocateurs, ni des bandes paramilitaires, ni des bandes criminelles, nous, nous sommes des gens de travail et de paix.
Pour nous, bases de soutien zapatiste, toute la terre récupérée en 1994 fait partie de l’organisation. Nous ne voulons pas que qui que ce soit interrompe notre lutte, parce que nous sommes organisés en tant que villages, en accord avec nos coutumes et en accord avec la décision de nos peuples.
Nous savons nous y gouverner avec notre autonomie, nous ne permettons pas la dépendance de qui que ce soit, nous savons nous gouverner et c’est pourquoi nous disons que nous sommes prêts à défendre coûte que coûte ce qui est notre droit.
BIEN À VOUS
LE CONSEIL DE BON GOUVERNEMENT ACTUEL
LA DÉCLARATION PORTE LE CACHET DU CONSEIL DE BON GOUVERNEMENT « CŒUR DE L’ARC-EN-CIEL DE L’ESPÉRANCE » ET LES SIGNATURES DE :
MARCOS VÁZQUEZ GÓMEZ
MARCOS VÁZQUEZ GÓMEZ
FRANCISCA PÉREZ PECH
Traduit par el Viejo.
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