"L'année 2012 ne
sera pas la fin du monde,
mais la transition
du capitalisme (guerre) au communautarisme (paix)."
De
l'Organisation de la Société Civile « Les Abejas » (Les Abeilles)
Terre
sacrée des Martyrs
Actéal
Chenalvo, Chiapas, Mexique
Le 22 octobre 2012
A l'Opinion publique,
Aux Médias des Régions du Mexique, de la Nation et
Internationaux
Aux Médias alternatifs
A la Sixième Internationale
Aux Adhérents de l'Autre campagne
Aux Organisations indépendantes
Aux défenseurs des droits de l'homme (non gouvernementaux).
Mes
frères, mes sœurs,
Nos
ancêtres les Mayas, qui ont donné vie et noms aux choses que nous connaissons
et que nous vivons aujourd'hui, nos ont dit que le calendrier se terminerait à
la fin de l'année 2012, c'est à dire qu'un cycle serait clos et qu'une nouvelle
ère commencerait. Alors, ce ne sera pas la fin du monde tel que les médias et
les gouvernements le disent. Eux, ils le disent pour semer la peur, la guerre
et pour mieux contrôler. Ce que nos ancêtres ont dit c'est que le cycle de la
violence, de l'obscurité et de la mort se refermera et donnera naissance à une
étape de lumière et de vie qui apportera la paix, la tranquillité, la justice,
l'équilibre et l'harmonie sociale. Ceci signifie la transition du capitalisme
(guerre) au communautarisme (paix).
Nous
« Las Abejas » (les abeilles) nous savons que nous sommes déjà dans
l'étape de transformation de la guerre vers la paix, puisque nous en sommes les
témoins par les luttes quotidiennes que nous menons pour la construction de la
justice, de la paix autonome et de la libre détermination. Ces processus
construisent la nouvelle société et un monde juste et équilibré pour tous et
toutes. De plus, il s'agit de la fin du système dévorant et déprédateur qui
nous a été imposé depuis la conquête espagnole et bien que le capitalisme
sauvage ne soit pas mort il est en train d'agoniser.
D'autre
part, l'impunité des crimes de lèse humanité a permis au système capitaliste de
survivre à sa crise. Parce que ces marionnettes qui nous sont imposées pour
gouverner à chaque coin de notre pays tous les six ans ont converti les lois
écrites qui protègent les droits de l'homme en affaires juteuses pour le
pouvoir et l'élite, violant de manière brutale et systématique les droits des
hommes et le droit de l'environnement.
Si
nos affirmations n'étaient pas véridiques, les traités et les lois seraient
appliqués tels qu'ils sont et les gouvernements qui se disent représentants du
pays obéiraient et seraient efficaces dans les fonctions que le peuple leur a
confiées. Alors, le monde serait différent et le crime d’État qui constitue le
massacre d'Actéal ne serait toujours pas impuni et ses auteurs, intellectuels
et matériels, auraient déjà été jugés pour leurs actions violentes. En outre,
il n'y aurait plus de morts, de faim, de dépouillement et de guerre contre ceux
qui s'opposent aux dysfonctionnements des appareils d’État, puisque tout aurait
été harmonisé. Mais la réalité est tout autre, étant donné qu'à une distance de
quatorze ans et dix mois du massacre d'Actéal, aucune justice entière et vraie
n'a été appliquée. Dire et penser
qu'Actéal est le dernier massacre de lèse humanité, qu'il ne se répétera pas,
est une fausse illusion. De surcroît, 'impunité dont profitent les criminels de
l’humanité ne permet pas les conditions qui garantissent la non répétition des
faits atroces et favorise les violences systématiques et les crimes de lèse
humanité.
Par
ailleurs, les gouvernements, tels des marionnettes, sont obligés par leurs
patrons capitalistes transnationaux à nous faire la guerre sans tenir compte du
coût qu'elle représente, parce que le capitalisme ne peut pas vivre quand il y
a la paix et qu'il a besoin de la guerre pour continuer à fonctionner et
continuer à survivre à sa crise. Parce que la justice, la paix, le
communautarisme et l'harmonie sociale sont de vrais ennemis du système
capitaliste néo-libéral. C'est pour cela que l’État a déclaré la guerre contre
ceux qui, comme nous, font de la résistance et construisent la paix, nous qui
exigeons la justice contre les crimes de lèse humanité et le respect de nos
autonomies et de notre libre détermination.
Etant
donné que le gouvernement ne peut pas nous déclarer la guerre ouverte ;
les actions violentes et d'extermination qu'il impose sont déguisées sous le
nom de développement, tel que le soi-disant combat à la pauvreté. Le
gouvernement pense que nous ne comprenons pas, parce que nous sommes des
paysans et compte tenu que nous ne parlons pas correctement l'espagnol, mais
cela ne veut pas dire que nous sommes des ignorants. Nous savons ce qu'est une
stratégie de mort et d'oubli ; et ce « combat contre la
pauvreté » devient en fait une guerre de l’État contre les pauvres,
c'est-à-dire l'extermination des gens pauvres afin qu'au Mexique il n'y ait
plus de pauvres, puisque les situations d'extrême pauvreté empêchent le
développement de l'objectif du millénium et sont une honte pour le Mexique en
tant que pays émergeant, en transition vers le premier monde. Nous devons
signaler que le gouvernement ne réussit pas à nous tromper avec ses
propositions de développement, qu'il confère un caractère criminel à nos
protestations sociales et à notre lutte pacifique Non Violente et qu'il opère grâce
à des polices, à des para-militaires et à des membres du PRI (Parti
révolutionnaire institutionnel). C'est ainsi qu'ils ont agi à l'encontre de nos
frères « Bases de Apoyo Zapatistas » (bases d'appui zapatistes) de la
commune Guadalupe Los Altos, municipalité de Las Margaritas et Jechvo,
municipalité de Zinacantan.
Bien
que tous les partis politiques parlent de paix et de changement, aucun n'a été
digne de ses paroles. Il faut savoir que non seulement le régime du PRI est un
assassin de l'humanité mais tous les partis politiques existants le sont aussi.
Parce que cette guerre contre les pauvres a existé pendant toute l'histoire de
la société, sur tout le territoire de notre pays. Jamais dans l'histoire un
gouvernement a été digne, jamais il a eu le courage de se rendre digne auprès
de son peuple, de le protéger, de défendre ses biens et sa vie. Ils ont tous
fait le contraire, ils ont tout fait pour servir le capitalisme, ils ont tous
saccagé nos biens, ils ont tous vendu nos ressources à l'étranger, y compris
ceux qui font semblant d'être progressistes ou de gauche. Eux aussi, ils sont
favorables à l'impérialisme.
Pour
faire obstacle aux sources de survie du capitalisme, nous convoquons tous les
citoyens à la désobéissance civile Pacifique et Non violente, à
l'auto-organisation pour la défense de la vie, à la construction des autonomies
et à hausser la voix pour dénoncer les injustices, à freiner tout genre de
violence systématique et à transformer la guerre et la violence en Paix, en
justice, espoir et harmonie. Nous condamnons vivement l'incursion des forces
armées régionales et fédérales à Cheran et nous dénonçons les actes violents
qui ont eu lieu le 15 de ce mois contre les écoles normales indigènes de
Cheran, Arteaga et Tripetio, car il s'agit d'une violation de nos autonomies et
de la libre détermination.
Par
conséquent, nous exigeons :
–
Justice aux auteurs matériels et intellectuels
du massacre d'Actéal
–
Justice et liberté immédiate et inconditionnelle
des membres de « Bases de Apoyo Zapatistas », d'Alberto Patishtan, de
Francisco Santis et des étudiants de l'école normale de Cheran Keri.
–
Respect à la construction de nos autonomies et à
la libre détermination.
Non
à la mort et à la guerre, oui à la vie, à la Paix, à la Justice entière et
vraie et à la lutte Non Violente pour la transformation sociale.
Longue vie aux peuples
organisés !
Vive la Paix avec
justice et dignité !
Vive la lutte, vive la
mémoire, vive« Les Abejas » !
Respectueusement,
La Voix de
l'Organisation Société Civile « Las Abejas »
Pour le bureau
dirigeant
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