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Le Dimanche 25 mai, vers 2h du matin, pour terminer l'homme au Companero Galeano, plus de trois milles bases d'appui Zapatiste, miliciens et insurgés zapatistes et autour de mille adhérents de la Sexta, ont écouter les "dernières paroles publiques" du Sous Commandant Insurgé Marcos, de l'Armée Zapatiste de Libération Nationale. Sur l'estrade étaient présents les 6 commandant-e-s du Comité Clandestin Révolutionnaire Indigène, le Sous Commandant Insurgé Moisés et le Sous Commandant Marcos. Voici quelques extraits des 5 parties du communiqué:
1 Une décision difficile:
"C'était et c'est la notre, comme celle de beaucoup de personne d'en bas; une guerre pour l'humanité et contre le néolibéralisme. Contre la mort, nous demandons la vie,
contre le silence nous exigeons la parole et le respect,
contre l'oubli la mémoire et contre l'humiliation et le mépris la dignité,
Contre l'oppression, la rébellion
Contre l'esclavage, la liberté
Contre l'imposition la démocratie,
Contre le crime la justice."
"La guerre que nous avons menée nous a donné le privilège d'arriver aux oreilles et aux cœurs attentifs et généreux et à des géographies proches ou lointaines, il a manqué ce qu'il a manqué, et il manque ce qu'il manque mais nous avons trouvé le regard de l'autre, son ouïe et son cœur. Alors nous avons vu la nécessité de répondre à une question décisive: qu'est ce qui suit?"
"Tuer ou mourir, comme unique destin".
"Nous devions reconstruire le chemin de la vie, qui était celui qu'ils avaient détruit et continuent de rompre depuis en haut. Le chemin non seulement des peuples originaires mais aussi des travailleurs, étudiants, professeurs, jeunes, paysans. Nous devions inscrire de notre sang le chemin que d'autres dirigeaient jusqu'au pouvoir, ou nous devions retourner le cœur et le regard à ce que nous sommes, et à ceux qui sont ce que nous sommes, c'est à dire les peuples originaires, gardiens de la terre et de la mémoire". Notre dilemme n'était pas entre négocier et combattre, sinon entre mourir ou vivre".
Nous avons choisit de construire la vie, et cela, au milieu d'une guerre. Une guerre qui bien que sourde n'en était pas moins létale."
"Ici nous sommes les morts de toujours, mais maintenant pour vivre!"
"Peut être que plusieurs ont pensé que nous nous trompions en faisant ce choix, qu'une armée ne peut ni ne doit œuvrer pour la paix". Pour beaucoup de raisons c'est vrai, mais ce fut et c'est parce que de cette forme nous aurions fini par disparaître. C'est peut être sur, nous nous trompons peut être à cultiver la vie au lieux de rendre une éloge à la mort".
"Nous avons su et nous savons qu'il y aura la mort pour qu'il y ait la vie, nous avons su et nous savons que pour vivre nous mourrons."
2. L'échec
"Difficile de croire que 20 ans après le "rien pour nous", n'était pas un slogan, une phrase bonne pour les posters et chansons, mais une réalité, La Réalité."
"Si être conséquent est un échec, alors, l'incongruité c'est le chemin du succès, la route du pouvoir. Mais nous nous ne voulons pas aller par là, ça ne nous intéresse pas. Dans ces paramètres nous préférons échouer, que triompher!"
Dans ces 20 ans, il y a eu un relais multiple et complexe dans l'EZLN. D'aucun ont montré l'évident, le générationnel. Maintenant ceux qui font la lutte et dirigent la résistances, sont ceux qui étaient petit ou n'étaient pas nés au début du soulèvement, mais certains chercheurs ne connaissent pas d'autres relève, de classe métayer illustrée à l'indigène paysan, celui de race, de la direction métisse à la direction nettement indigène et le plus important la relève de la pensée, de l'avant-gardisme révolutionnaire au diriger en obéissant."
"Le culte de l’individualisme se trouve avec le cule de l'avant gardisme dans son extrême le plus fanatique".
"Le racisme de la gauche qui se prétend révolutionnaire. L'ezln n'est pas de ceux la, c'est pour ça que ce n'est pas n'importe qui qui peut être zapatiste".
"de la prise de pouvoir d'en haut à la construction depuis en bas. De la politique professionnelle à la politique quotidienne. Des leaders aux peuples. De la marginalisation des genre à la participation directe des femmes, de la moquerie de l'autre à la célébration des différence."
4. Un hologramme changeant y en mode, ce qu'il ne sera pas
"Au petit matin de la première journée du mois de janvier de l'année 1994, une armée de géants, c'est à dire, d'indigènes rebelles, sont descendus dans les viles, pour, avec leur pas secouer le monde. A peine quelques jours après avec le sang de nos morts, toujours frais dans les rues, nous nous sommes rendu compte que ceux de dehors ne nous voyaient pas."
"Habitués à regarder depuis en haut les indigènes, ils ne levaient pas leur regard pour nous regarder, habitués de nous voir humiliés, leur cœur ne comprenait pas notre digne rébellion. Leur regard était resté sur l'unique métisse qu'ils voyaient avec un passe-montagne, c'est à dire que ne nous regardaient pas. Nos chefs nous ont dit alors "Ils ne voient que le petit que vous êtes, nous avons fait quelqu'un de tellement petit comme eux, que lui ils le voit et que par lui ils nous voient!"
C'est ainsi qu'a commencé une complexe manœuvre de distraction, un truc de magie terrible et merveilleux, un coup malicieux du cœur indigènes que nous sommes, la sagesse indigène défiait la modernité dans l'un de ses bastions, les moyens de communication. C'est alors qu'a commencé la construction d'un personnage appelé Marcos."
Nous avions besoin de temps pour être et pour trouver qui pourrait nous voir comme nous sommes. Nous avions besoin de temps pour trouver qui nous verrait non pas à partir d'en haut, non pas d'en bas, mais qu'ils nous voient face à face, qu'ils nous voient avec un regard companera".
"...je vous disais donc que commençait la construction du personnage. Si vous me permettez définir Marcos, le personnage, alors je dirais sans hésiter que c'était un hétéroclite.
A l'intérieur l'avancé des peuples avait été impressionnant, et puis est venu le cours "la liberté selon les zapatistEs" nous nous sommes rendus compte qu'il y avait une génération qui pouvait nous voir de face, qui pouvoir nous écouter et nous parler sans attendre un guide ou un leader, sans prétendre à la soumission ou au suivi. Marcos, le personnage n'était donc plus nécessaire. La nouvelle état dans la lutte zapatiste était prête."
C'est notre conviction et notre pratique que pour lutter et se dévoiler les leaders ou chefs ne sont pas nécessaires, ni messie ni sauveurs, pour lutter il faut juste un peu de honte, un soupçon de dignité et beaucoup d'organisation, le reste, soit il sert au collectif, soit il ne sert pas."
"Attends compa, ne pars pas, disait notre silence". A continuation le Sous Commandant Marcos a énuméré une large liste de morts, disparus, et prisonniers politiques et sociaux du Mexique, d'Italie, de Grèce, de Palestine, de migrants, des Etats Unis ou Mapuches.
"L'injustice a tellement de noms et les cris qu'elle provoque sont si nombreux. Et n’oublions pas que quand quelqu'un murmure, un autre crie. L'écoute doit trouver la route qui la rend fertile. Basta de baisser le regard, et élever le cœur."
"la justice que nous voulons, la têtu et persistante recherche de la vérité."
"Nous pensons nécessaire que l'un d'entre nous meurt pour que Galeano vive. Ainsi nous avons décidé que Marcos devait mourir aujourd'hui.'
' Et dans ces pierres que vous avez laissé sur sa tombe vous apprendrez à ne pas vous vendre, à ne pas vous rendre à ne pas faiblir.
"Etant 2.08, je déclare qu’arrête d'exister le Sous-commandant Insurgé Marcos auto-nommé Le Sous Commandant d'Acier Inoxydable"
A 2h10 l'ex Sous Commandant Insurgé Marcos est descendu pour toujours de l'estrade, les lumières se sont éteintes, et on a entendu une vague d'applaudissement des adhérent-e-s de la Sexta suive pas une vague encore plus grande d'applaudissement des Bases d'appui Zapatistes, miliciens et insurgés.
Quelques instants après, on a entendu une voix off, de ce qui fut le Sous COmmandant Zapatiste:
"Bon matin companeras, companeros, y companeroas, je m'apelle Galeano, Subcomandante Insurgé Galeano, ils m'ont dit que quand je reviendrais à naître, je le ferais en collectif".
Après la lecture le Sous Commandant Insurgé Moisés a pris la parole "Ce que nous vous expliquons, vous le verrez dans les lieux d'où vous venez, j'espère que vous avez compris" a -t-il conclu.
20 ans de Zapatisme
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