San Cristobal de las Casas, Chiapas, Mexique, le 2 février 2015 - par ValK <@> collectif bon pied bon oeil
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Devant l'ancien grand Palais Municipal, tout de blanc vêtu et cintré de planches blanches, une tente et une femme seule. Elle répond aux questions d'un journaliste. Sa parole est déterminée, sans détours, comme celle des voix multiples qui inondent la peinture blanche autour d'elle. Les planches servent désormais de support éclatant aux revendications du peuple de San Cristobal de las Casas, du Chiapas et du Mexique entier. En lettres rouges, bleues ou noires s'étalent les fautes de ceux d'en haut. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y a beaucoup à dire, justement, et que cela interpelle énormément les passant-e-s.
Premières revendications: la vente du Palais Municipal, bien collectif, à des investisseurs privés, en douce, par la municipalité de San Cristobal et l’État du Chiapas. Ce n'est que par la parole libérée des ancien-ne-s employé-e-s, licencié-e-s comme des malpropres, que l'affaire s'est ébruitée. Les médias locaux et les habitant-e-s en sont réduits à éplucher les réseaux sociaux pour grapinner la moindre info ou interpeler les élus ! En projet, sur la place la plus centrale de la ville, ce palais servirait désormais de Musée des Arts sans que la population locale n'ait été consultée. Celle-ci le surnomme déjà le Musée de la Corruption ! Juste derrière, dans le parc des Arcades, se dresserait un immense dôme. Pour avoir vu la pésence conjointes du "marché de Noel" et de la piste de ski sur la place principale ces deux derniers mois, l'impact visuel de ce dôme a de quoi inquiéter dans une ville dont le charme tient justement à l'absence de grands édifices... Il se dit aussi qu'à la place du skate parc déjà à moitié détruit à proximité des équipements sportifs de la ville seraient construits les nouveaux bureaux municipaux... et ce toujours sans consulter les principaux intéressés qui utilisent actuellement le lieu et ne croient pas une seconde à l'annonce en dernière minute d'un skate parc de remplacement.
Deuxièmes revendications: la dénonciation de la coalition des mafias locales avec le pouvoir, en particulier le cas de Narciso Ruiz, richissime négociant à la tête, entre autre, d'Almetrach, l'Association des Locataires de MArchés TRAditionnels du CHiapas, qui s'en est pris violemment à l'ONPP, l'Organisation Nationale du Pouvoir Populaire, particulièrement le 13 janvier dernier, avec armes, grenades... Un véritable attirail paramilitaire visant à expulser l'organisation des plus pauvres du marché afin de faire un chemin d'accès aux poubelles à la demande de la municipalité. Cette même municipalité qui a construit à grands frais un nouveau marché en périphérie de la ville dans sa politique de nettoyage du centre touristique... sauf que depuis 5 ans ce nouveau marché est toujours aussi désertique !
Troisièmes revendications: que les étudiants disparus d'Ayotzinapa soient présentés vivants. Il est complètement fou que le gouvernement se soit permis de décréter que des preuves, plus que discutables, amenaient forcément à penser que ceux-ci étaient morts. Quand bien même ce serait vrai, depuis quand un pays cesse de rechercher la vérité dans une affaire aussi dramatique et choquante ?
Un autre point de revendication, la destruction de la seule zone humide à proximité de San Cristobal, n'était pas présent sur les planches. Une autre affaire de gros sous bien fâcheuse à quelques jours de la Journée Internationale de défense des Zones Humides... Ceci dit, la municipalité faisant repeindre tous les jours l'enceinte, tous les jours de nouveaux slogans sont ré-inscrits, inlassablement. Et la file d'attente pour signer la pétition contre la transformation du Palais s'allongent et les informations circulent...
Sources: journal Mirada Sur: http://miradasur.com/ et facebook de Conchita Avendano: https://www.facebook.com/
Voir aussi le joli graphisme fait en urgence par la municipalité au sujet du projet de Mussée des Arts:https://twitter.com/
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