DECLARATION
Du
Mouvement en Défense de la Terre et du Territoire
et
pour la Lutte en Faveur de la Participation et la Reconnaissance des
Femmes dans la prise de décisions
Trad: @RemyL
Fotos:@KomanIlel
Dans la ville de San Cristóbal
de las Casas, Chiapas, Mexique, le 8 Mars 2015, les hommes et les
femmes réuni-e-s, les 6 et 7 Mars, à l'Université de la Terre,
autour de la Journée Internationale de la Femme, prenant en compte
la grave situation de saccage, de spoliation et de destruction
auxquelles sont confrontés nos villages et nos communautés; la
violence généralisée dont nous sommes l'objet, de part l'Etat
à travers ses politiques néolibérales et la violence de genre dont
nous souffrons les femmes, déclarons formellement
constitué le MOUVEMENT EN DEFENSE DE LA TERRE, DU TERRITOIRE ET
POUR LA PARTICIPATION ET LA RECONNAISSANCE DES FEMMES DANS LA PRISE
DE DECISIONS collectives (économiques, politiques et sociales),
communautaires et familiales, afin de tenir tête aux projets
expansionnistes et extractives des riches qui veulent nous déposséder
de nos biens naturels et exterminer la vie des peuples indigènes et
paysans.
Nous affirmons que, aux yeux
du Mouvement, la lutte pour l'autonomie que construit L'Armée
Zapatiste de Libération Nationale
(EZLN), est une référence
fondamentale.
Nous
nous reconnaissons comme les détenteurs ancestraux des territoires
des peuples originaires et paysans; des espaces dont nous avons pris
soin, les conservant
ou les récupérant parceque pour nous autres la terre est notre
mère. Elle nous fournit un lieu pour la pérennité/durabilité de
notre vie quotidienne (parce qu'elle nous donne à manger, elle est
la terre où nous cohabitons avec nos ancêtres,
les plantes, les fleures, les animaux, les montagnes, rivières et
lacs etc., la terre où naissent et grandissent nos enfants, la terre
où se trouvent nos morts) ainsi que pour la
conservation et le développement de nos cultures.
Dans beaucoup de lieux du
Chiapas, du Mexique et de l'Amérique Latine il existe des peuples
organisés qui défendent la vie, l'eau, les aliments, la terre et le
territoire face aux attaques de ceux qui ont le pouvoir, qui
s'accompagnent de policiers, de militaires et de gardes privés afin
de réprimer ceux qui s'opposent à leurs intérêts.
Nous reconnaissons que nous
sommes, les femmes, présentes dans cette défense, luttant ensemble
avec les hommes mais, presque toujours, sans reconnaissance de notre
participation et de nos décisions.
Nous considérons que pour
avoir de la force dans cette lutte il est nécessaire que les hommes
et les femmes marchent ensemble et pour cela, nous exigeons que
l'Etat et les hommes reconnaissent que les femmes ont les mêmes
droits, que notre parole compte, que nos décisions sont importantes
que nous aussi nous travaillons la terre et donc notre droit à
participer dans la prise de décision sur la vie communautaire,
territoriale et familiale doit être respecté.
Nous
sommes consciente qu'en ce moment, comme jamais auparavant, l'Etat,
les Institutions Economiques Internationales (Banque Mondiale, FMI,
OMC, OCDE, BID), les grandes firmes et le narcotrafic ont grand
intérêt
à s'approprier nos territoires, car en eux se trouvent des biens
naturels qu'ils veulent exploiter et commercialiser, ignorant que ce
sont les peuples originaires et paysans (femmes, hommes, filles et
garçons) qui, par droit ancestrale, les habitent, en prennent soin
et les travaillent; de plus nous avons étés chargés de conserver
les semences autochtones et de transmettre les connaissances générées
par nos aïeux; c'est pourquoi nous considérons
comme notre devoir de prendre soin de la Terre Mère.
Nous sommes contre les
politiques publiques ayant traits aux femmes, qui renforcent les
inégalités sociales, la subordination, qui cooptent et divisent les
villages/peuples et violent nos droits humains. Des politiques qui
prolongent l'oppression, l'exploitation et la négation de nos droits
humains.
Nous sommes contre le système
capitaliste néolibérale et patriarcal qui a convertit l’être
humain en marchandise; générant des hommes, des femmes, des jeunes,
des petites filles et des petits garçons qui abandonnent leurs
terres, leur logement et leurs familles, afin d’être exploités
par des entreprises qui les maintiennent en semi-esclavage, ou pour
tomber aux mains des réseaux de traites des personnes.
Nous nous solidarisons avec
les peuples indigènes et paysans en processus de récupération de
leurs territoires et avec ceux qui demandent la liberté des
prisonniers politiques, comme le cas du village de Salitre, au Costa
Rica, entre autres.
Pour cela, les femmes et les
hommes qui signent ce document se compromettent à impulser un
MOUVEMENT en défense de la terre et du territoire, afin de lutter
pour une véritable participation et la reconnaissance des femmes
dans la prise de décision collectives, (économiques, politiques et
sociales), communautaires et familiales, sous les principes suivants:
PRINCIPES
- Nous nous mobilisons d'en bas, à gauche et depuis l’intérieur de nos cœurs; car notre lutte est contre l'oppression, l'exploitation et les inégalités; pour construire un autre monde avec justice et dignité;
- Nous nous déclarons autonomes, démocratiques et indépendants du gouvernement et des partis politiques, ainsi que respectueux de chaque processus d'organisation qui cherchent à transformer les inégalités;
- Nous rejetons la privatisation et la spoliation des terres et territoires occupés par les peuple originaires et paysans;
- La terre et le territoire des peuples originaires et paysans ne peut se vendre, se concéder, se louer, se saisir ni être utilisé comme garantie pour des prêts bancaires; en conséquence nous rejetons tous les programmes du gouvernement (PROCEDE, FANAR, entre autres) qui prétendent diviser les terres et les livrer aux grands capital;
- Nous nous compromettons a prendre soin de la Terre Mère et conserver les richesses naturelles qui existent en elle;
- Notre lutte est pour que les femmes et les hommes nous ayons des droits égaux sur nos terres et les richesses naturelles qui s'y trouvent;
- Ceux qui intègrent ce mouvement, luttent pour que soit respecté le droit des femmes à participer, en toute égalité, aux décisions ayant trait à la terre et au territoire de nos communautés et a tout ce qui affecte notre vie quotidienne;
- Nous unissons nos forces contre toutes les formes de violence faites aux femmes.
- Les femmes continuerons d'exercer leur droit à participer à la résistance et à la défense de la terre et du territoire;
- Nous exigeons l'observance/le respect et l'application de la Convention 169 de l'Organisation Internationale du Travail;
- Nous soutenons et sommes solidaires avec les autres luttes et résistance qui partagent ces objectifs.
Ces principes guident notre
lutte et régissent les actions que nous réaliserons dans nos
communautés et autres espaces où nous participerons.
Comme politique d'alliance,
nous nous articulerons avec ceux qui partagent ces principes;
Ce mouvement aura les lignes
de travail suivants:
- Information et communication
- Organisation
- Participation
- Relation avec d'autres mouvements
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