Paroles
du Sous Commandant Insurgé Moises. Séminaire
« La
pensée
Critique face à l’hydre
Capitaliste » 6
mai 2015.
Paroles
du Sous Commandant Insurgé
Moises
6
mai 2015
Bonjour,
compagnons et compagnes, frères
et soeurs.
Je
vais vous partager la façon
dont nous, hommes et femmes, usons comme armes la résistance
et la rébellion.
Avant
de commencer avec ça,
la façon
dont nous faisons la résistance
et la rébellion,
je veux vous rappeler que nous sommes armés.
Nos armes sont là,
comme un outils de plus pour notre lutte, comme nous l’appelons
maintenant. Nos armes sont un outils de lutte, comme une machette, un
marteau, une bêche,
une pelle, une houe, ce genre de choses. Parce que chaque outil a une
fonction, mais l’arme,
sa fonction est, si tu l’utilises,
de tuer.
Alors,
au début,
quand nous sommes sortis à
l’aube
de l’année
1994 est apparut le mouvement de milliers de mexicains et mexicaines,
partout, de toutes parts jusqu’à
être des millions, qui ont fait
pression sur le gouvernement, le chauve, comme nous l’appelons,
Salinas le chauve, qui a dût
s’asseoir
et discuter avec nous; et en même
temps à nous
aussi on nous a dit que nous devions dialoguer et négocier.
Bon,
nous avons donc entendu, la voix du peuple mexicain. Alors on a donné
l’ordre
de nous, nous retrancher derrière
la lutte violente; nous avons alors découvert,
grâce
aux compagnes, parce que nous avons eu nos morts au combat, que ces
compagnes ont commencé à
se battre d’une
autre manière,
disons. parce qu’alors
le gouvernement, des mois, un an, deux après,
a voulu nous acheter, comme nous disons, il voulaient que nous
recevions pour oublier la lutte.
Alors
de nombreuses compagnes ont parlé
et ont dit que pourquoi étaient
morts les compagnons à
l’aube
de 94. De même
qu’eux,
elles, c’est
à dire
les combattants sommes allés
au combat contre l’ennemi,
alors nous devons considérer
comme ennemi aussi celui qui veut nous acheter, c’est
à dire
ne pas recevoir ça,
ce qu’ils
veulent nous donner.
C’est
comme ça
que ça
a commencé.
Ca a été
difficile parce que nous ne
pouvions pas entrer en contact d’une
zone à l’autre
parce que c’était
plein de militaires, alors peu à
peu nous sommes entrés
en contact avec les compagnons d’une
zone à une
autre pour commencer à
répandre
la parole de ce qu’avait
commencé à dire
les compagnes, qu’il
ne fallait pas recevoir ce que donne le mauvais gouvernement, de même
que les combattants sont allés
au combat contre les ennemis qui nous exploitent, de même
nous devons faire comme principe de base qu’il
ne faut pas recevoir ça.
Alors, peu à peu,
ça
s’est
étendu
à toutes
les zones.
Maintenant
nous pouvons donner plusieurs sens à
ce que sont résistance
et rébellion
pour nous, parce que nous avons découvert,
par la pratique, c’est
à dire
que nous pouvons donner une théorie
comme on dit. Pour nous résistance
veut dire être
fort, dur, pour répondre
à tout,
n’importe
quelle attaque de l’ennemi,
du système;
et rebelle c’est
être
courageux, courageuses pour répondre
autant ou pour agir, selon ce qui convient, être
courageuses, courageux pour faire les actions ou ce que nous avons
besoin de faire.
Alors
nous avons compris que la résistance
ce n’est
pas seulement résister
à ton
ennemi, ne pas recevoir ce qu’il
donne, l’aumône
ou les restes. Nous avons découvert
qu’en
résistance,
il faut résister
aux menaces ou aux provocations faites par l’ennemi,
comme par exemple, les bruits d’hélicoptères;
rien qu’avec
le bruit des hélicoptères
tu commences à avoir
peur, parce que la tête
te préviens
qu’il
va te tuer, alors tu pars en courant et c’est
là qu’ils
te voient, et c’est
là qu’ils
te mitraillent. Alors c’est
ne pas avoir peur, il faut avoir de la résistance,
c’est
à dire
il faut devenir assez fort pour ne pas courir quand tu entends le
bruit. Si déjà
rien que le sale bruit de
l’hélicoptère
fait peur, effraie, et il faut juste ne pas en avoir peur, rester
tranquille.
Nous
découvert
cela que ce n’est
pas juste ne pas recevoir. Notre rage, notre colère
contre le système
aussi nous devons y résister,
et ce qui est difficile ou bon, difficile et bon en même
temps, c’est
que cette résistance
et cette rébellion
il faut les organiser. Pourquoi difficile? C’est
que nous sommes des milliers à
utiliser cette arme de la
résistance
et nous sommes aussi des milliers qui pouvons utiliser la rage,
alors, comment contrôler
ça,
et l’utiliser
en même
temps pour lutter, ce sont deux choses difficiles, c’est
pour cela que j’ai
commencé par
dire que nous avions là
nos armes.
Mais
ce que nous avons vu c’est
que sachant organiser la résistance
et en ayant de l’organisation
d’abord,
bien sûr,
il ne peut pas y avoir juste de la résistance
et de la rébellion
si il n’y
a pas d’organisation,
alors organiser ces deux armes de lutte nous a beaucoup aidé
pour avoir, disons que cela
ouvre l’esprit,
la façon
de voir.
Je
me souviens d’une
assemblée
de compagnons et compagnes, de quelle façon,
car il s’y
fait un travail politique, idéologique,
beaucoup de discussions, beaucoup d’orientations
aux villages sur la résistance
et la rébellion.
Alors je me souviens que les compagnons et les compagnes mettent en
balance, celle qu’on
appelle la lutte politique pacifique et la lutte violente. Certains
de nos compagnons et compagnes disent alors: Qu’est-il
arrivé à nos
frères
du Guatemala? -nous nous posons la question- 30 ans de lutte violente
et qu’ont
maintenant nos frères.
Pourquoi
devons-nous bien organiser la résistance
dans la lutte politique pacifique? Pourquoi devons-nous préparer
notre résistance
militaire? Laquelle nous convient?
Nous
nous rendons alors compte que ce que nous aimons c’est
la vie, comme ce que nous disions avant la société
civile mexicaine, que la
mobilisation qu’ils
ont faite le 12 janvier 94 c’est
qu’il
aiment nos vies, que nous ne mourrions pas. Comment devons-nous faire
cela? Que d’autre
devons nous faire pour faire la résistance
et la rébellion?
Nous
avons découvert
là qu’il
faut résister
aux moqueries que les gens vont faire sur notre gouvernement, sur
notre autonomie. Il faut résister
aux provocations de l’armée
et de la police. Il faut résister
aux problèmes
posés
par les organisations sociales. Il faut résister
à toutes
les informations qui apparaissent dans les médias,
quand ils disent qu’il
n’y
a plus de zapatiste, qu’ils
n’ont
plus de force, dans ce cas, que le défunt
Marcos est en train de négocier
avec Calderon en cachette, ou que Calderon lui paye ses frais de
santé parce
qu’il
est sur le point de mourir,
enfin, il est déjà
mort, en effet il est mort
(inaudible), mais pas parce qu’il
est allé (inaudible)
Calderon, mais pour donner vie à
un autre compagnon.
Donc
tous ces bombardements psychologiques, on peut dire, pour démoraliser
nos troupes, une montagne de choses auxquelles il faut résister.
Ensuite
nous avons découvert
la résistance
à nous
mêmes,
parce que nous avons commencé
à avoir divers travaux, des
responsabilités,
dans notre cas il y a des problèmes
à la
maison, peut-être
pas chez vous, naissent les problèmes
et la résistance
commence à s’appliquer
individuellement, et en même
temps la résistance
s’applique
collectivement.
Quand
c’est
individuel c’est
lorsque mon père,
ma mère
ou ma femme « Ou
es-tu? Que fais-tu?Avec qui es-tu? etcétéra,
non? Alors on doit résister
pour ne rien faire de mal comme taper la femme ou lâcher
son travail, parce que sinon il y a des réclamations,
parce qu’il
n’y
a pas de maïs,
pas de haricots, pas de bois, et il y a des problèmes
avec les enfants. C’est
la que la résistance
devient individuelle.
Quand
la résistance
est collective c’est
qu’il
y a de la discipline, c’est
à dire,
avec accord. C’est
que nous nous mettons d’accord
sur la façon
dont nous allons affronter certains problèmes.
Par exemple, je vais vous donner un exemple récent.
Ca fait… je
crois en février,
un groupe de gens avec un autre groupe d’un
terrain récupéré,
sur lequel vivent ces gens qui ne sont pas zapatistes, à
qui nous ne disons rien, mais
eux ils ont dans l’idée
de devenir propriétaires
des terres, alors ils font les démarches
pour légaliser
les terres.
On
voit alors que monsieur Velasco leur a dit qu’il
faut un certain nombre de personnes, alors ces gens commencent à
chercher d’autres
gens du village, et alors ces membres là
arrivent armés.
Ils ont été
jusqu’à
58 personnes, et ont commencé
à envahir le terrain des
compagnons, la terre récupérée.
Alors nous n’allons
pas laisser les compagnons.
- Combien sont-ils?
- Presque 60.
- Il suffit que nous apportions 600 armes et on en fini, parce qu’après toutes leurs moqueries.
Ils
ont mis du liquide à
brûler
dans l’enclos
des compagnons, avec ce liquide ils ont tué
un étalon,
et avant ça,
avaient détruit
des maisons des compagnons. Alors les compagnons étaient
vraiment rebelles, en colère,
ils ne voulaient plus qu’on
leur fasse de mal. Les compagnons interviennent:
-
souvenez-vous compagnons que nous sommes un collectif.
Ils
disent aux compagnons, les 600 réunis:
- Souvenez vous de l’orange, Que dit-on lorsque un fruit est abîmé? Que se passe t-il?
- Ah oui. Oui mais ces cons là eux est-ce qu’ils comprennent ça?
- Ces cons làne vont pas faire la loi, on est chez nous.
Qu’arrive
t il à une
orange ou une lime si on l’abîme?
Elle pourrie complètement?
Et qu’est
ce que ça
veut dire? Que nous allons infester le reste de notre organisation.
Nous devons demander à
la base si nous devons répondre
par la violence, alors nos bases savent que nous entrons dans un
autre mode. Déjà
que nous y pensions, ce que nous
sommes en train de faire maintenant, mais nos bases n’autorisent
pas que cela se passe comme ça.
Nous
avons donc dit à nos
compagnons que ceux qui étaient
très
rebelles, énervés,
en colère,
ne vont pas y aller, dites juste à
vos représentants
que vous n’irez
pas parce que si vous y allez, vous allez tuer, alors c’est
mieux que vous n’y
alliez pas, dites-le à
votre responsable pour qu’il
sache, celui qui ne va pas au rapport, c’est
son problème.
Pareil pour ceux qui ont très
peur, qu’ils
n’y
aillent pas non plus. Seulement ceux qui comprennent doivent y aller,
il ne faut pas aller provoquer, mais il faut aller travailler la
terre, c’est
à dire
travailler les champs, la maison et ce qu’il
faut construire. A l’aube,
les 600 sont partis, sans armes. Ils se sont mis d’accord
sur qui allait commander.
c’est
comme ça
que ce fait le contrôle
des deux choses, la colère
mais aussi la peur. On cherche, on donne des explications, on parle,
on se fait comprendre, parce que c’est
vrai, que la plupart des compagnons ne va pas permettre ça.
Cette
résistance
que nous travaillons depuis déjà
20 ans, nous a coûté
beaucoup de travail au début
parce que ce sont des situations auxquelles nous sommes confrontées
et que nous devons savoir résoudre.
Je vais vous donner un exemple, Pourquoi est-ce que ça
nous coûte
de changer? Pendant le gouvernement de Salinas ils donnaient des
projets, ils donnaient des projets en liquide, c’est
à dire
qu’ils
donnaient des crédits,
que recevaient les compagnons, imagine-vous alors qu’ils
sont miliciens, caporaux, sergents, c’est
à dire
zapatistes. Alors de ce que donne ce salaud la moitié
est pour les balles, l’arme
et l’équipement
et avec l’autre
moitié on
va acheter une vache, c’est
à dire
qu’avec
ce que donne le gouvernement on s’est
procuré une
vache, c’est
pour ça
que le gouvernement n’a
plus donné,
seulement aux gens des partis
politiques.
C’est
de là que
vient cette idée
des compagnons, ce que je suis en train de dire, à
ce moment nous avons décidé
de ne plus recevoir. Ca a été
dur, mais les compagnons ont
compris. Ils ont dit, oui nous allons le faire, nous allons faire
cette résistance.
Cette négation
nous donne le résultat
que lorsque nous allons nous réunir,
ils disent « j’ai
pas pu venir parce que je suis en résistance,
je n’ai
pas d’argent,
je ne peux pas payé le
trajet »,
c’est
le prétexte,
ce n’est
pas parce que non, c’est
pour se cacher, c’est
un prétexte.
Mais
comme nous avons pris au sérieux
le fait de ne rien prendre du système,
nous avons découvert
qu’il
faut travailler dur la terre mère,
ça
je vous l’ai
raconté ces
derniers jours ici. C’est
comme ça
que les compagnons ont commencé
à avoir leurs produits et ils
se sont rendu compte qu’il
vaut mieux travailler la terre et ainsi oublier ce que donne le
gouvernement.
Dans
la résistance
et la rébellion
nous nous sommes rendu compte de la sécurité
de l’organisation
dans laquelle nous sommes. Nous avons découvert
une montagne de choses, par exemple, ce que je suis en train de vous
dire, que nous ne parlons pas avec le gouvernement, ni nos bases, ni
même
avec des assassinats. Nous avons découvert
qu’avec
résistance
et rébellion
on peut gouverner et qu’avec
résistance
et rébellion
on peut développer
ses propres initiatives.
Notre
manière
de résister,
soit dans le domaine économique,
soit dans le domaine idéologique,
politique, chaque zone s’organise.
Certaines ont plus de possibilités,
d’autres
moins de possibilités,
alors nous expérimentons.
Par exemple les compagnons de Los Altos durant leur vie achètent
le maïs,
ils sèment
peu, ils doivent en acheter la plus grande partie; et dans d’autres
zones ce qu’ils
font c’est
amener le mais, au lieu de l’acheter
en commerces, aux entrepôts
du gouvernement, et que l’argent
des compagnons de Los Altos aille au gouvernement, il vaut mieux
qu’il
aille à un
autre Caracol. Parfois ça
fonctionne bien, parfois ça
fonctionne mal, mais c’est
le mal que nous produisons nous-même,
parce que oui, on en transporte des tonnes, et les compagnons chargés
de rassembler le maïs
ne le vérifient
pas et les compagnons de base de soutien, ces cons, mettent au milieu
(inaudible) du maïs,
et les autres compagnons ne le vérifient
pas non plus, alors il passe et s’en
va. Quand il arrive à
son lieu de destination, là
où
il va être
consumé,
là oui
il est vérifié,
et on se rend compte qu’ils
vendent du maïs
(inaudible) entre compagnons.
Alors
nous corrigeons, parce qu’il
ne s’agit
pas de ça.
Si nous résistons
il faut bien organiser la résistance.
L’échange,
comme on dit, ou le troc ne fonctionne pas pour nous, parce que en
Los Altos on ne peut pas emmener des tonnes de pommes ou de poires,
ça
ne se vend pas dans la jungle, et c’est
ce que produisent beaucoup les compagnons, des légumes.
Alors non, nous sommes en train de voir comment faire, nous en
discutons, et nous en sommes à
la moitié,
sur comment nous organiser.
Je
vais vous donner une série
d’exemples.
En 98, lorsqu’ils
ont démantelé
nos municipalités
autonomes, quand il y avait encre le Croquetas, le Albores comme
gouverneur à Tierra
Y Libertad, là-bas
au Caracol I, à La
Realidad, les policiers judiciaires sont entrés,
ils ont détruit
la maison de la municipalité
autonome et les compagnons
miliciens surtout, demandent à
riposter aux judiciaires, qui
sont en fait des soldats, ils étaient
déguisé
en judiciaires, et on leur a dit
non. On est allé voir
les bases d’appui,
parce que les compagnons miliciens étaient
en colère,
parce qu’on
leur avait détruit
leur maison de l’autonomie.
Nous
allons alors dans les villages, et ils nous disent: qu’ils
la détruise,
l’autonomie
nous l’avons
là et
nous l’avons
là,
la maison n’est
pas une maison. Nous avons reçu
du soutien et avec plus de raison on donne l’ordre
que les miliciens ne fasse rien et nous payons le prix de la colère,
et nos miliciens disaient « maudits
commandants ».
Nous avons appris que parfois la colère
de la base, que l’on
voit qui ne va pas nous servir dans ce que nous voulons, c’est
alors le comité
clandestin qui paye, ou le
régional,
qui sont tenus pour responsables.
un
autre exemple c’est
lorsqu’ils
nous ont détruit
notre premier Aguascalientes, l’armée.
C’est
la même
chose, nous étions
prêts,
insurgés
et miliciens, parce que nous savions que si on nous prend une partie
on se sent vaincu, c’est
que nous pensons de façon
très
militaire. Parce que militairement si tu perds une bataille t’es
foutu et tu as envie de la récupérer,
mais tu dois en faire le double pour la récupérer.
Encore une fois cela nous oriente.
- Que voulons-nous, la mort ou la vie?
- Ben la vie.
- Alors qu’il viennent ces salauds, nous ne les tuerons pas mais qu’is ne nous tuent pas non plus.
- Comment allons-nous faire si les embuscades sont déjà tendues?
- Donc il faut envoyé la communication.
Nous
avons dû retirer
et ainsi nous avons évité
beaucoup de mort, de notre côté
et aussi du côté
ennemi. Dans une des embuscades
il y eu (inaudible), et c’est
là qu’il
est tombé,
ensuite (inaudible), au général
qui est tombé à Momon,
le général
Monterola, il était
colonel je crois, à
cette époque.
Ce
fût
la même
chose dans le Caracol de la Garrucha quand il y a eu le démantèlement
des municipalités
autonomes Ricardo Flores Magon. La même
chose, on fait dire qu’il
ne faut pas répondre
à la
violence que provoque l’ennemi
et le gouvernement. Et ainsi nous avons connu plein de provocations
que cherchent ceux qui se laissent manipuler, dans ce cas les gens
des partis politiques.
C’est
ce qui est arrivé aux
compagnons qui ont reçu
beaucoup de ces coups, provocations, ce sont les compagnons du
Caracol de Morelia, celui d’Oventik,
de Garrucha et de Roberto Barrios, là
où
les paramilitaires ont été
très
cruels c’est
à Roberto
Barrios et à Garrucha,
en Morelia, en Oventik.
Par
exemple, à San
Marcos Aviles, là où
se trouvent nos bases, ils ont
importuné tellement
de fois. Ce que font les paramilitaires c’est
t’obliger
à tomber,
ça
se voit qu’ils
sont bien entraînés
par l’armée
et le gouvernement, parce qu’ils
t’usent;
tu as ton café,
ton haricot, ton maïs,
ils t’arrachent
les plants que tu sèmes,
coupent le bananier, emportent l’ananas
que tu as planté,
ils t’usent
quoi. Jusqu’au
jour où nos
bases ont dit assez, heureusement que cette rébellion
et cette résistance
sont organisées
en collectif, alors les compagnons et les compagnes bases de San
Marco Aviles se présentent
à la
Junta
de
Bon Gouvernement pour dire: Nous sommes venu dire que nous ne
supportons plus, tant pis si nous mourons mais nous les emporterons
avec nous.
La
Junta de Buen Gobierno et le
Comité Clandestin
appellent les compagnons et leurs expliquent: nous n’allons
pas vous dire non, d’abord
parce que nous sommes une organisation, deuxièmement
si il y a un survivant parmi vous il ne pourra pas rester chez vous,
il devra se cacher parce que ces salauds ne vont pas le laisser
vivant ou vivante, parce que ce qu’ils
veulent c’est
en finir avec les bases. Ce que vous devez faire c’est
un écrit,
faite un enregistrement et nous le ferons parvenir à
ce maudit gouvernement, pour
qu’ils
sachent que ceux qui sont là
vont mourir et nous aussi, et
alors qu’il
arrive ce qui doit arriver.
Ensuite
nous avons cherché un
autre moyen. Les compagnons et compagnes ont fait l’enregistrement
et nous avons cherché le
moyen de le faire parvenir au gouvernement, c’est
toujours d’actualité.
Alors, nous savons, que le gouvernement a donné
de l’argent
aux gens des partis politiques
d’ici,
ils se sont calmé parce
que c’est
la façon
du gouvernement de les calmer. C’est
tout ce qu’ils
font, c’est
la méthode
du gouvernement, leur donner un projet ou un peu d’argent
à partager,
il l’a
toujours fait. Qui sait ce qu’il
va se passer maintenant parce qu’il
ne va plus y avoir d’argent
du gouvernement.
Juste
pour mentionner ceci, sur la façon
de résister,
parce que nous avons essayé,
Parce que ce dont nous nous rendons compte c’est
pourquoi allons-nous tuer un autre indigène.
Ca ça
nous met en colère,
si je vous le disais comme nous le disons dans nos assemblées
c’est
horrible, parce que dans ces cas là
nous n’arrêtons
pas d’insulter
le gouvernement. Ce qui nous met en colère
c’est
comment ces salauds les manipulent; et aussi pourquoi, pardon pour le
mot, il y a des cons et des connes qui se laissent manipuler contre
leur propre race.
Par
exemple, ceux de la ORCAO. Une partie de la ORCAO est en train de se
rendre compte que ce qu’ils
font est complètement
mal, mais il y a une autre partie qui n’en
a rien à faire,
pour de l’argent,
et ils continuent de nous menacer. Il y a un mois les compagnons de
Morelia, ont dû résister
tout ce que leur a fait ceux de la ORCAO. La CIOAC? On en parle même
pas, il y a le Compagnon Galeano et ce qui s’est
passé à Morelia,
ceux sont les mêmes
de la CIOAC
Historique.
Alors,
comme nous nous aimons la vie, et grâce
à notre
forme de résistance,
nous avons éviter
de nous tuer plus entre nous à
cause de la manipulation du
gouvernement.
Nous
avons résisté
aussi à
ceux qui viennent, c’est
que nous avons de la visite de Mexico, on leur dit ou ils nous disent
à nous,
ils disent à nos
villages, que pourquoi nous ne continuons pas la lutte armée,
que pourquoi nous sommes réformistes,
d’autres
nous demandent pourquoi nous sommes extrémistes,
qui croire? Non, Il faut résister
à ces
paroles, parce que les gens parlent, et notre réponse
c’est
qu’il
y a ce qui ce dit et il y a ce qui se fait, parce que c’est
facile de parler, je peux crier et tout ça,
mais quand tu y es c’est
pas la même
chose, ça
change.
Grace
à la
résistance,
compagnons, compagnes, soeurs et frères,
nous ne disons pas que les armes ne sont pas nécessaires,
mais ça va de paire avec, comme on a dit: la désobéissance,
mais une désobéissance
organisée,
c’est
vrai, ici n’intervient
pas la mauvais gouvernement grâce
aux compagnons, aux compagnes, alors nous savons que nous allons
pouvoir faire mieux, mieux organiser la résistance
et la rebellions en démontrant
que nous ne demandons permission à
personne.
Que
nous nous mettons d’accord
sur ce que nous nous devons faire, c’est
ce qui nous pousse, en plus de que la génération
qui est avec nous maintenant, c’est
à dire
ceux qui ont 20 ans, Garçons
et filles, disent: nous sommes prêts
et prêtes,
mais montrez-nous ce qu’on
veut, comment gouverner. Maintenant les zones, avec l’organisation
de la résistance
et de la rébellion
forment la nouvelles génération
de jeunes hommes et de jeunes femmes pour accomplir ce que nous avons
déjà
dit, que pour les siècles
et les siècles
et pour toujours, on dirait que c’est
religieux, mais, c’est
rebelle; parce que c’est
pour toujours, alors il faut que les générations
soient formées
pour que le petit-fils de Absalon Castellanos Dominguez ne revienne
jamais, ou Javier Solorzano, l’un
des grand exploitant agricole.
Nous
avons beaucoup de travail pour nous améliorer.
Cela ne veut pas dire, compagnons, compagnes, frères
et sœurs,
cela ne veut pas dire que nous renonçons
à nos
armes sinon que c’est
une compréhension
politique, idéologique,
rebelle, qui nous permet de voir comment transformer vraiment en arme
de lutte notre résistance.
Les compagnons des Juntas
du Bon Gouvernement nous disent que nous avons besoin d’une
autre instance, alors nous demandions aux compagnons du CCRI:
Pourquoi vous dites ça
compagnons, compagnes? Ils disent: « nous
le ressentons pour quoi est né
la Junta de Buen
Gobierno ».
Nous
en discutons, ils nous ont dit, expliqué.
Quand les MAREZ, les municipalités
autonomes rebelles zapatistas étaient
livrés
à eux-mêmes,
certaines ont des projets, d’autres
n’en
n’ont
pas, d’autres
rien, lorsque la Junta de Buen
Gobierno se forme elle commence
à contrôler
les municipalités
pour qu’elles
soient équitables,
les mêmes
projets. Maintenant comme Junta
de Buen Gobierno ils se rendent
compte que de nouveau ce n’est
pas équitable.
Certains ont plus de projets parce qu’ils
sont plus proches, prés
des routes, et les autres sont très
loin, alors non, mais nous en tant que
Junta du Bon Gouvernement nous
ne pouvons pas, nous devons soumettre en assemblée
et à la
répartition
des zones, c’est
là que
l’on
doit décider
si c’est
le moment de former une autre instance, parce que en plus nous
organisons cette résistance
et rébellion
contre cette tourmente qui arrive. Alors encore plus les compagnons
disent: c’est
le moment, notre moment ils disent, c’est
le moment d’avoir
une autre instance, nous allons devoir agir dans la résistance
et la rébellion,
maintenant oui en inter zones, les milliers de zapatistes doivent
lutter dans la résistance
et la rébellion,
alors ils doivent s’organiser.
Mais grâce
à ce
terrain de lutte, de résistance
et de rébellion
c’est
ce qui nous a aidé,
nous a donné la
direction de comment y arriver. Et si avec ça,
parce qu’on
ne va demander la permission à
personne, pour nous c’est
fini le temps où on
ne nous reconnaissait pas la Loi sur les Droits et la Culture
Indigène,
nous partons; si ils veulent toujours pas nous la respecter alors
nous avons l’outil.
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