Las Abejas de Acteal
ont pu présenté leur cas face à la Commission
inter-américiane des Droits de l'Homme CIDH, accompagné par des
intégrants du centre des Droits de l'Homme du Frayba. Un
survivant et membre de la table directive, Juan Vazquez, un avocat
du Frayba Ruben Moreno, et le président de ce centre, Pedro
Faro. Face à eux, se trouvaient des représentants du
gouvernement, de la justice et du centre national des droits
de l'homme, une institution du gouvernement.
Chaque participant
avait 10 minutes pour présenter son discours. Tout ceci
a été diffusé en direct sur la page de la CIDH et était
également transmis en direct dans les bureaux du centre des droits de
l'homme du Frayba face à des journalistes, activistes et
membres de l'organisation de Las Abejas.
Las Abejas et des
représentants du Frayba ont présenté dans un premier temps leur
demande et ont ensuite remis une expertise à la Commission
inter-américaine mais aussi à l'état Mexicain. Ce document nommé:
Massacre d'Acteal, Etude psychosociale des antécédents,
facteurs associés au fait, gestion de l'urgence, conséquences
psychosociales et impacts collectifs. De plus cette expertise
avait pour annexe un rapport de médecins légistes sur
l'analyse des autopsies des victimes.
Grâce à ce document, "nous pouvons affirmer que le massacre d'Acteal s'inscrit dans un contexte de guerre, où les actions paramilitaires ont été une partie clé de la stratégie de contre insurrection, implémentée par le Gouvernement du Mexique": Le "Plan de campagne Chiapas 94".
Ils ont également
souligné que des documents déclassifiés de l'Agence
d'Intelligence de la Défense Des Etats Unis, DIA, disaient: "il
existe un soutien direct de l'armée mexicaine à des groupes armés
au Chiapas".
Ils ont ensuite
rappelé le contexte du massacre et les nombreuses
dénonciations de la part de l'organisation de la Société Civile, de
l'église (Pueblo Creyente, l'Evêque Samuel Ruiz...) contre les
exactions et opérations d'un groupe paramilitaire du PRI
dans la région de Chenalho.
Juan Vazquez Luna,
survivant du massacre et Secrétaire de la Table Directive des
Abejas d'Acteal, a rappelé les 45 victimes, un massacre qui a
duré 7 heures sans que la police agisse pour l'empêcher alors
qu'elle se trouvait à 200 mètres.
Il a dénoncé le
transfert des corps dans la ville de Tuxtla, à 4 heures d'Acteal,
sans l'autorisation des familles des victimes. Il a
dénoncé " La Bas en Tuxtla, ils leur ont quitté leurs organes, ils
nous les ont rendu vide, et certains avec un
fort état de
décomposition".
Ruben Morena, a,
quant à lui, dénoncé la libération de près de
70 paramilitaires
"jusqu'à aujourd'hui, l'Etat ne nous pas
informé vraiment du
nombre de personnes libérées".
Enfin, il a demandé:
* Prendre toutes les
mesures nécessaires pour établir les faits commis durant le
massacre d'Acteal.
* Chercher,
identifier et sanctionner tous les responsables matériels et
intellectuels.
* Réparer
intégralement les dommages occasionnés à toutes les victimes du cas
* Garantir que ces
graves violations aux droits de l'homme, ne se répètent jamais
au Chiapas ni dans n'importe quel endroit de notre pays
Lire le bulletin du
Frayba en espagnol
Lire le document
présenté face à la CIDH
http://www.frayba.org.mx/archivo/boletines/151020_cidh.pdf
La délégation du
gouvernement, menée par Roberto Rafael Campa Cifrian, Sous
Secretaire aux droits de l'homme.
Roberto Rafael Campa
Cifrian a dit que les enquêtes du gouvernement
mexicain se snt réalisées sur les faits, que le gouvernement n'avait
pas documenter cette théorie, et annonçait que la massacre
était le résultat de conflits inter-communautaire
entre indigènes de la zone.
Le gouvernement
critique la libération des paramilitaires, mais refuse de les citer
de nouveau face à un juge:
"Malheureusement nous ne pouvons pas de nouveau les présenter
face à un juge, la législation ne le permet pas, mais ce qui si
nous pouvons faire, c'est trouver un accord de réconciliation
amicale pour indemniser les victimes. a dit la délégation du
gouvernement mexicain, en énumérant diverses actions, entre
autre, la création d'un fond économique pour des assumer des
services de santé aux survivants.
Si les représentants
du gouvernement ont reconnu le fait de ne pas avoir pu
prévenir ce massacre, ils ont dit que l'état n'avait aucune
responsabilité
Le gouvernement a
insisté que ce massacre était du à un conflit intércommunautaire,
qui a commencé par la prise d'une mine de sable à Majomut. La
CNDH a dit que plusieurs mesures de compensation avaient
été donné dans la municipalité de Chenalho, comme des
programmes sur l'eau, sur les égouts etc... ou autre types de
projets de soutien. Des nouvelles lois dans la constitution
chiapanèque avaient été voté pour améliorer la justice pour les
peuples indigènes.
Les responsables de
la commission interaméricaine, ont fait par la suite une série
de 5 questions. Toutes contre le gouvernement
Mexicain, demandant des clarifications sur le Plan Chiapas 94 (qu'ils
ont nier connaître: "nous ne connaissons pas ce document, il
n'est pas sorti de nos institutions"), sur quelles bases et
comment prouver que ce ne sont pas des paramilitaires qui agirent, et
sur quelles bases peuvent ils dire que ce sont des affrontements? Ils
ont aussi demandé si les violences continuaient au Chiapas?
Les Abejas et les
représentants du Frayba ont pris en premier la parole, et ont
dénoncé la guerre de basse intensité dans la Zone Nord, Selva et
Altos. Ils ont citer le témoignage d'un paramilitaire qui démontrait
la participation de la police et de l'armée. Ils ont clarifié que
les programmes assistencialistes du gouvernement ne faisaient que
provoquer des divisions dans les communautés. Ils ont expliqué que
la violence continuait au Chiapas, comme un autre cas présenté
auprès de la cidh, celui de Viejo Velasco.
Juan Vazquez, a,
lui, rappelé les terribles événements des déplacés de Puebla, où
plus de 100 personnes ont du se déplacer, face les fortes menaces et
agressions durant plusieurs mois et les provocations de Jacinto Arias
Cruz, Ex président municipal de Chenalho, ex paramilitaire, et ex
prisonnier qui avait juré de se venger des Abejas
Le gouvernement n'a
pas trouver d'autre parole que de proposer d'ouvrir le dialogue et de
chercher une solution amicale. Il a rappelé qu'il n'y avait aucune
preuve pour démontrer que les responsables étaient des
paramilitaires, et que pour le gouvernement ce n'étaient que des
groupes civils armés.
Il a confirmé que
l'état reconnaissait "être incapable de prévenir le massacre
et reconnaît son incapacité de réaction immédiate, mais le
gouvernement n'accepte pas son implication dans le massacre".
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