sábado, 22 de junio de 2019

Mexique : Lettre ouverte contre la militarisation de zones indigènes de l’Armée zapatiste

Mexique : Lettre ouverte contre la militarisation de zones indigènes de l’Armée zapatiste


France Amérique Latine publie ici une traduction de la lettre ouverte qui dénonce la résurgence des activités militaires dans les territoires des communautés zapatistes. Cette lettre a été signée par de nombreuses personnalités et organisations internationales.


Détail d’une fresque murale réalisée au Caracol Morelia par des membres de l’EZLN et des artistes en résidence au centre culturel Edelo de San Cristobal de las Casas, Chiapas, 2009. www.katieyamasaki.com

À celles et ceux qui sont encore disposé.e.s à écouter

Ce message est un message d’inquiétude pour la vie et pour la dignité. Nous qui signons cette lettre, nous sommes inquiets de ce qui est en train de se passer, de nouveau, dans ce coin oublié du sud-est mexicain qui est devenu le cœur de l’espérance et de la rébellion, le Chiapas.

Il ne s’agit pas d’un manifeste idéologique ni d’une déclaration de posture face aux changements politiques qui se produisent au Mexique, mais un message de véritable inquiétude pour ce que l’on sent se rapprocher dans cet ici-bas qui, après 25 ans, après 500 ans, résiste toujours à l’extermination et à l’oubli. Ceux pour lesquels nous sommes inquiets, ce sont ceux qui ont lutté pendant un quart de siècle pour leur autonomie, qui ont mis la dignité au-dessus du pragmatisme politique, qui ont été un exemple de liberté dans un monde enchainé par la peur, ce sont les Zapatistes pour lesquels nous sommes inquiets.

Nous nous inquiétons d’apprendre la croissante activité militaire sur les territoires des communautés zapatistes. Nous voyons qu’au beau milieu de la complexe situation de sécurité que vit le Mexique, le chemin de la militarisation du pays se renforce encore. C’est un signal d’alerte que, sous la stratégie très questionnée autour de la Garde Nationale, celle-ci soit, de la même façon que cela s’est produit tant de fois, une force de « sécurité » qui ne fasse pas la distinction entre crime et résistance, entre cruauté et digne rébellion. Il est contradiction que, alors que les informations issues du Gouvernement mexicain elles-mêmes indiquent que la zone Zapatiste figure parmi les zones où le taux de criminalité est des plus bas, la stratégie de sécurité soit dirigée de manière menaçante contre ces zones qui font partie des rares sanctuaires de liberté et de sécurité pour le Mexique d’en bas. Plus qu’une stratégie sécuritaire, cela ressemble à une stratégie guerrière.

Bien que parmi les signataires figure un ensemble divers de personnes qui peuvent voir l’administration d’Andrés López Obrador soit avec espoir soit avec scepticisme, nous sommes toutes des personnes qui rêvons d’un monde différent, meilleur. Nous qui partageons ces mots, nous croyons qu’un changement au Mexique ne peut survenir sous l’ombre planante du pragmatisme politique, en cédant aux pressions qui mènent à l’autoritarisme, au dépouillement et à la violence au bénéfice d’1%, ni en dénigrant les voix critiques qui ont gagné le respect du monde grâce à leur authenticité et leur consistance.

Nous voyons un processus croissant d’hostilité envers les résistances authentiques, historiques et légitimes qui s’opposent aux projets tels que le Train Maya, le Couloir Transismique et le Plan Intégral Morelos, entre autres. Nous sommes préoccupé.e.s d’apprendre les récents homicides de membres du Congrès National Indigène et du Conseil Indigène de Gouvernement. Nous sommes préoccupé.e.s par la possibilité que cette nouvelle administration, comme ses prédécesseurs, libéraux ou conservateurs, de nouveau mette les peuples indigènes au bord de l’extermination.

Le monde regarde avec les yeux et le cœur ce qui se passe au Mexique et au Chiapas.

A bas la guerre contre les Zapatistes et les Peuples Indigènes du Mexique !

Traduction de Lauriane Bouvet

Lire la lettre en espagnol sur le site du journal La Jornada.

Signataires internationaux.ales :

Noam Chomsky, Arundhati Roy, Boaventura De Souza Santos, Raúl Zibechi, Yvon Le Bot, Michael Hardt, Oscar Olivera, Hugo Blanco Galdós, Jasmin Hristov, Joe Foweraker, Eric Toussaint, Michael Löwy, Carlos Taibo, Pedro Brieger, Manuel Rozental, Mauricio Acosta, Vilma Almendra, Nicolás Falcoff, Guillermina Acosta, Iosu Perales, Philippe Corcuff (profesor de ciencia politica, Lyon, Francia), Enzo Traverso (Susan and Barton Winokur Professor in the Humanities, Cornell University), Mikel Noval (Eusko Langileen Alkartasuna-Solidaridad de los Trabajadores Vascos – ELA), Manuel Gari Ramos (miembro de la Coordinadora Confederal de Anticapitalistas), Francisco Louçã (Economista, miembro del Consejo de Estado, Portugal), Leo Gabriel (Miembro del Consejo Internacional del Foro Social Mundial), Pierre Galand (Senador honorario, ex-secrétario general de Oxfam Belgica), Alberto Acosta (Ex-presidente de la Asamblea Constituyente, Ecuador), Miguel Urbán (eurodiputado), Raúl Camargo (ex diputado de la Asamblea de la Comunidad de Madrid), José María González “Kichi” (Alcalde de la ciudad de Cádiz), José Luis Cano (diputado del Parlamento de Andalucía), Marco Bersani (porta voz de ATTAC ITALIA), Tomas Astelarra (periodista, Argentina), Derly Constanza Cuetia Dagua (Indígena Nasa, Pueblos en Camino), Antonio Moscato (Universidad del Salento Lecce -Italia), Jaime Pastor (editor de Viento Sur), Aldo Zanchetta (periodista free lance Lucca -Italia), Miren Odriozola Uzcudun (País Vasco), Kepa Bilbao Ariztimuño (profesor), Rogério Haesbaert (geógrafo y profesor universidades Federal Fluminense y de Buenos Aires), Gilbert Achcar (Profesor en la SOAS, Universidad de Londres), Antonio Moscato (Italia), Virginia Vargas Valente (Perú), Rommy Arce (ex concejala del Ayuntamiento de Madrid), Josu Egireun (Redacción Viento Sur), Mariana Sanchez (sindicalista, Francia), Jorge Costa (diputado del Bloco de Esquerda en el parlamento de Portugal), Franck Gaudichaud (Catedrático, Universidad Toulouse Jean Jaurés, Francia / Miembro del colectivo editorial de Rebelion.org), Arturo Escobar (Prof de antropologia emerito, U de Carolina del Norte, Chapel Hill), Olga Luisa Salanueva (Directora Maestría en Sociología Jurídica UNLP, Argentina), José Murillo Mateos, Hilda Imas, Jorge Ignacio Smokvina, Hernan Parra Castro Presidente Comité Ejecutivo Nacional FENASIBANCOL, William Gaviria Ocampo Fiscal Comité Ejecutivo NACIONAL FENASIBANCOL, César Augusto Cárdenas Ávila Secretario General C.E.N. FENASIBANCOL, Detlef R. Kehrmann, Camille Chalmers (PAPDA – Haïti), José Angel Quintero Weir (Organización Wainjirawa para la Educación Propia-Venezuela), Vanda Ianowski (Docente Universidad Nacional del Comahue, Río Negro Argentina), Maria Adele Cozzi – camminardomandando (Italia), Luis Martínez Andrade (chercheur post-doctoral Collège d’études mondiales/Fondation Maison des Sciences de l’homme), Roberto Bugliani (Italia), Juanca Giles Macedo (Perú).

Signataires mexicain.e.s

Juan Villoro, Ely Guerra, Oscar Chávez, Francisco Barrios “El Mastuerzo”, Márgara Millán, Juan Carlos Rulfo, Jean Robert, Javier Sicilia, Luis de Tavira, Gilberto López y Rivas, Jorge Alonso, Paulina Fernández Christlieb, Eduardo Matos Moctezuma, Isolda Osorio, Raúl Delgado Wise, Alicia Castellanos Guerrero, Sylvia Marcos, Carolina Coppel, Mercedes Olivera (CESMECA-UNICACH), Carlos López Beltrán, Magdalena Gómez, Rosalva Aída Hernández, Bárbara Zamora, Beatriz Aurora, Néstor Quiñones, Fernanda Navarro, Alejando Varas, Raúl Romero (Sociólogo, UNAM), Marta De Cea, Servando Gajá, Rosa Albina Garavito Elías, Eduardo Almeida Acosta, Ma. Eugenia Sánchez Díaz de Rivera, Ana Lidya Flores Marín, John Holloway, Sergio Tischler, Fernando Matamoros, Gustavo Esteva, José Luis San Miguel, Lucía Linsalatta, Paulino Alvarado, Peter Joseph Winkel Ninteman, Isis Samaniego, Mayra I Terrones Medina (Posgrado en Desarrollo Rural, Profesora investigadora, UAM Xochimilco), Carolina Concepción González González (profesora-investigadora de la Universidad Autónoma de Baja California Sur), José Javier Contreras Vizcaino (Estudiante Doctorado en Sociología ICSyH-BUAP), Mayleth Alejandra Zamora Echegollen (Estudiante Doctorado en Sociología ICSyH-BUAP), Mayleth Echegollen Guzmán.- PROFRA-INVEST.- BUAP., Rene Olvera Salinas (profesor de la UPN y UAQ ,Querétaro, México)., Rogelio Regalado Mújica (Instituto de Ciencias Jurídicas de Puebla), Edgard Sánchez (miembro de la dirección del Partido Revolucionario de los Trabajadores), Karla Sánchez Félix (filósofa), Estefania Avalos Palacios (antropóloga), Francisco Javier Gómez Carpinteiro, Ana María Verá Smith, Rodolfo Suáres Molnar (UAM- Cuajimalpa), Álvaro J. Peláez Cedrés (UAM-Cuajimalpa), Mara Muñoz Galván (Observatorio de Justicia y Derechos Humanos de Mujeres y Niñas), Aline Zárate Santiago (Colectivo Liberación Ixtepecana), Alejandra Ramìrez Gaytán (Desempleada y en ocupación alternativa), Ita del Cielo (socióloga), Gabriela Di Lauro, David Rodríguez Altamirano, Byron Eduardo Lechuga Arriaga, Carolina Martínez de la Peña, María del Pilar Muñoz Lozano, Juan Jerónimo Lemus, Cecilia Zeledón, Ana Laura Suárez Lima, Lilia García Torres, Iliana Vázquez López, Silvia Coca, Katia Rodríguez, Pilar Salazar, Miguel López Girón, Rogelio Mascorro, Alexia Dosal, Edith González, Priscila Tercero, David Hernández, Roberto Giordano Longoni Martínez, Renata Carvajal Bretón, Beleguí Rasgado Malo, Mario Hernández Pedroza, Monserrat Rueda Becerril, Erika Sánchez Cruz, Jannú Ricardo Casanova Moreno, Marisol Delgado, Alejandro Gracida Rodríguez, Ariadna Flores Hernández, Tamara San Miguel y Eduardo Almeida Sánchez.

Organisations :

Red Europa Zapatista, Confederación General del Trabajo (Estado Español), Unión syndicale Solidaires, Francia, TxiapasEKIN (Euskal Herria – País Vasco), Centro de Documentación sobre Zapatismo (CEDOZ) (Estado Español), Asamblea de Solidaridad con México (País Valencia, Estado Español), Humanrights – Chiapas (Zurich, Suiza), Comitato Chiapas “Maribel” (Bergamo, Italia), Y Retiemble! Espacio de apoyo al Congreso Nacional Indígena desde Madrid (Estado Español), Mutz vitz 13 (Marsella, Francia), Associació solidaria Cafè Rebeldía-Infoespai (Barcelona-Catalunya), Adherentes a la sexta (Barcelona, Catalunya), Ya Basta! Moltitudia Roma” (Italia), Cooperazione Rebelde (Napoli, Italia), Espoir Chiapas – Esperanza Chiapas (Francia), Manchester Zapatista Collective (Reino Unido), ASSI (Acción Social Sindical Internacionalista), Pueblos en Camino (Colombia), La Insurgencia del Caracol (Argentina), FM La Tribu (Buenos Aires, Argentina), Radio El grito (Córdoba, Argentina), Red de Solidaridad con Chiapas de Buenos Aires (Argentina), Federación Nacional de Sindicatos Bancarios Colombianos “FENASIBANCOL” (Colombia), Red Contra la Represión y por la Solidaridad (México), Unidad Obrera y Socialista – ¡UNÍOS! (México), Unión de Vecinos y Damnificados “19 de septiembre” (México), Editorial Redez (México), Desarrollo y Aprendizaje Solidario (México), Colectivo Detonacción Puebla (México), Editorial En cortito que´s pa´largo (Querétaro, México), Unitierra Puebla (México), Universidad de la Tierra en Oaxaca (México), Centro de Encuentros y Diálogos Interculturales (México), Tianguis Alternativo de Puebla (México), Comisión Takachiualis de Derechos Humanos (México), y Nodo de Derechos Humanos (Méxic

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