Attaque
à Acteal: 3 maisons détruites et saccage de la Clinique autonome
Traduction @Anita
Traduction @Anita
Au
Congrès national indigène,
Au
Conseil indigène au gouvernement,
Au
peuple croyant du diocèse de San Cristobal de las Casas,
Aux
défenseurs des Droits de l'homme,
À
la Commission interaméricaine des Droits de l'homme (CIDH),
Aux
médias libres et alternatifs,
Aux
médias nationaux et internationaux,
À
la Société civile nationale et internationale
Nous
dénonçons avec indignation le saccage de notre clinique de santé,
la destruction de médicaments et de meubles et la destruction de 3
maisons qui ont eu lieu hier par les filles de notre regretté frère
Francisco Vasquez Hernandez.
Ses
filles, Maria, Catarina, Rosa, Micaela et MariaII sont venues le
lundi 16 septembre déposer à la Table directive un ultimatum signé
par elles où elles nous disaient qu'elles nous laissaient un délai
de 3 jours ouvrables pour enlever les objets qui se trouvent dans
notre Maison de santé, arguant qu'elles « feront usage des
terres et propriétés héritées de leur défunt père » .
Mais
cette terre a été donnée en 1998 pour y établir le campement de
déplacés « Los Naranjos » et le sanctuaire des Martyrs
d'Acteal, et maintenant,aujourd'hui, la Maison de la mémoire et de
l'espoir, siège des Abejas d'Acteal, est un mémorial des événements
survenus le 27décembre 1997, dans l'état du Chiapas. (I)
Nous
rappelons aussi que le 16 septembre sont arrivés à Acteal les
frères et soeurs déplacés du quartier « Rio Jordan »
avec leurs enfants, leurs maisons ayant été détruites ; ils
sont venus à Acteal pensant se trouveraient en sécurité dans ce
village non-violent.
Nous
voyons que ceux qui nous ont attaqués ont perdu la mémoire des
Membres de leur famille massacrés le 27 décembre 1997.Il ya là
aussi une Soeur du 3ème âge qui a dû quitter son village car sa
maison a été détruite.
Nous,
en tant qu'autorités légitimes et uniques de l'organisation Société
civile des Abejas d'Acteal, en coordination avec les survivants du
Massacre , nous avons décidé de ne pas sortir le matériel qui se
trouve dans la maison de Santé, car il est absurde que quelqu'un
nous demande de « sortir les objets » de notre propre
maison.
Mais
si elles venaient à notre Siège pour nous provoquer, nous avons
décidé de ne pas céder à la provocation, car l 'année
dernière au mois d'avril, quand elles sont venues détruire le
grillage que nous avions mis autour de notre Siège, elles ont aussi
détruit une maison que nous avions construite à l'entrée d'Acteal.
Ce jour-là , des personnes qui accompagnaient les enfants de notre
regretté frère Francisco sont entrés avec violence en tirant des
coups de feu en l'air.
Les
faits du 18 et 19 septembre 2019 :
Le
18, vers 8h08 du matin, sont arrivées 4 des filles de Francisco :
Maria, Catarina, Rosa et Micaela, accompagnées de leur neveu Juan
Vazquez Perez et de ses fils Juan Luna Vazquez, Emanuel Luna Vazquez,
Armando Luna Vazquez, carlos Luna Vazquez , un gendre de Rosa Vazquez
et Lorenzo Pérez Pik'ix. A 8h57 du matin ils ont commencé à
détruire la maison de notre sœur Juana Pérez Arias, veuve de notre
camarade Manuel Santis Culebra , massacré à Acteal le 22 décembre
1997, et dès lors notre sœur de 75 ans se retrouve forcément comme
réfugiée à Acteal.Notre sœur Juana est un exemple de lutte et de
résistance. Elle assiste tous les 22 du mois, aux commémorations de
nos martyrs ; elle a la charge sacrée de purifier à l'encens
la mémoire et les âmes de nos martyrs. Notre sœur se trouvait
couchée dans son lit car elle est malade,et ils lui ont demandé de
sortir de chez elle puisqu'ils allaient sortir toutes ses affaires,
alors elle est sortie et est allée en pleurant dans notre cuisine
communautaire, en rappelant les faits de violence et les déplacements
forcés de 1997.
Quand
les filles de Francisco ont fini de détruire la maison de Juana, il
était 13h11, elles nous ont donné une semaine à partir du 18
septembre pour trouver un moyen de négocier.
Malgré
cela, hier, le 19 septembre, elles sont revenues pour vider tout ce
qu'il y a dans la Maison de santé et menacer de la détruire.
Le
19 septembre 2019, nous nous sommes réunis avec les survivants du
Massacre d'Acteal et les autres membres des Abejas et avons décidé
de prier en accord avec notre action non-violente, et à nouveau, les
filles de Francisco sont revenues pour détruire deux maisons de plus
et saccager notre Maison de santé.
A
7h26 du matin, elles ont commencé à démolir une petite maison à
côté de l'église San Pedro, et elles ont terminé à 9h02.
Ensuite, à 9h16, elles sont passées à une autre maison qui sert de
cuisine aux déplacés de Rio Jordan,et l'ont entièrement détruite.
Tout le bois et les plaques des trois maisons démolies les 18 et le
19 ,elles les ont emportés chez elles.
Mais
à 11h58, elles sont revenues saccager notre Maison de santé. Comme
elle était fermée avec un cadenas, elles ont cassé la serrure à
coups de marteau et quand elles sont entrées, elles ont sorti tout
ce qu'il y avait à l'intérieur,les médicaments, les tables, le
mobilier pour les patients, les documents, et les ont jetés sans
respect.
Pendant
qu'un groupe saccageait la Maison de santé, d'autres ont effacé à
la peinture les inscriptions et les peintures qui se trouvaient là.
En même temps, une autre personne arrosait au désherbant le tour de
la maison de santé et de l'ermitage. Une fois terminées leurs
destructions, ils sont partis, en laissant tout éparpillé dehors, y
compris les médicaments.
D'après
les rumeurs, les filles de notre frère Francisco, accompagnées
d'autres personnes, se sont emparées de la maison de santé pour en
faire leur bureau. Quel bureau, puisqu'elles savent parfaitement que
c'est le Siège de notre organisation Société Civile las Abejas
d'Acteal ?
Quand
nous avons vu que les filles de Francisco ne respectaient rien et ne
voulaient rien entendre, nous avons décidé d'aller parler avec le
Maire de Chenalho pour lui demander d'intervenir, puisque deux des
filles sont du même parti que lui et dépendent officiellement de la
municipalité.
D'après
les rumeurs, par cette action violente, les filles de Francisco
veulent construire leur maison et une Maison de santé que le
Gouvernement Fédéral va leur offrir en guise de solution amiable de
notre demande auprès de la Commission interaméricaine des Droits de
l'Homme. Cette solution amicale est une cause de violence et de
destructions non seulement à notre Siège des Abejas d'Acteal, mais
aussi dans d'autres communautés de Chenalho.
Nous
nous sommes rendu compte qu'il y a quelques jours, un groupe du
« Conseil Pacifiste » (II)
a
rencontré le président municipal de Chenalho pour qu'il réunisse
les communautés deActeal Centro, Quextic centro, Quextic poblado et
Chimix, afin de leur offrir des routes, l'électricité, un espace
couvert et des maisons, en guise de solution amiable.
En
résumé, les actions violentes des filles de notre frère Francisco
n'a pas pour but comme elles le prétendent, de « récupérer
leurs droits et propriétés hérités de leur père », mais
par la solution amiable et avec le groupe des « pacifistes »,
elles prétendent s'emparer de notre Siège comme elles essaient de
le faire depuis quelques années, et n'y sont pas parvenues jusqu'à
présent.
Face
à cette situation triste et indigne, nous exigeons d'urgence :
a)
que cesse l'agression et la violence des filles de notre frère
Francisco sur notre Siège par l'effraction, le vol et la destruction
de nos espaces d'autonomie.
b)
nous les invitons à dialoguer pour résoudre le conflit du terrain
du Siège de notre organisation Société civile les Abejas d'Acteal
si elles le souhaitent, nous le ferons avec plaisir, bien qu'elles
aient détruit nos maisons, car se fâcher ne résout rien.
c)
notre Sanctuaire, Terre sacrée des martyrs d'Acteal et maison de la
Mémoire et de l'espérance, doit être respectée. Nous ne voulons
pas que des personnes étrangères à notre Organisation viennent
nous molester ; ici, seules les Abejas peuvent décider de
l'utilisation de notre sanctuaire et de comment construire notre
autonomie.
Pour
terminer, nous demandons de tout cœur aux femmes et aux hommes qui
luttent comme nous d'être attentifs, votre visite nous donnera de la
force. Nous vous demandons aussi de vous unir à nos prières pour
qu'ici à Acteal ce ne soit pas la haine et la violence qui gagnent,
mais que se ravive la flamme de la lumière, de la paix véritable et
de l'espérance.
Depuis
Acteal lieu de Conscience et Maison de la Mémoire et de l'Espoir.
Cordialement ;
La
voix de l'organisation de la Société Civile des Abejas d'Acteal,
Pour
la table Directive
Hermilo
Perez Santis, Maria Vasquez Gomez, Secrétaire, secrétaire adjointe
Genaro
Oyalta Perez,AntoniaPerez Perez, Trésorier, trésorière adjointe
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