San Cristobal de Las Casas, Chiapas
17 août 2020
Action urgente N°10
Agressions armées à Aldama
26 attaques armées contre les habitants des communautés d'Aldama
Le centre des droits de l'homme Fray Bartolomé de Las Casas A.C. (Frayba) a recu une information urgente et préoccupante de la part des habitants ainsi que de la commission permanente des 115 habitants déplacés d'Aldama, au Chiapas, au Mexique, concernant la menace qui pèse sur la vie, l'intégrité et la sécurité personnelle ainsi qu'à propos du déplacement forcé dans les communautés du peuple maya tsotsil de la municipalité d'Aldama, actions perpétrées par le groupe paramilitaire de Santa Martha, de Chenalho.
D'après les témoignages, les attaques ont commencé à 19h23 le vendredi 14 août 2020 et elles n'ont pas cessé jusqu'à la publication de cette action urgente.
Le samedi 15 août, les agressions se sont intensifiées. Les habitants ont rapporté que le groupe armé avait pénétré dans les limites d'Aldama, mettant en danger les communautés de Pedro Cotsilnam et de Yeton dans la municipalité d'Aldama ; ils nous ont également informé que, selon leurs observations, les attaquants sont divisés en trois groupes armés occupant différentes positions.
Les tirs ont été entendus à 22h50. De fortes détonations ont été entendues et une famille de la communauté de Yeton a été attaquée. Il faut espérer qu'il n'y a pas de blessé ni aucune victime, pour le moment nous n'en savons pas plus. Nous avons été contactés le 15 août à 23h33.
Les familles qui ont été attaquées par le groupe armé ont dû se déplacer dans une autre communauté. Il a aussi été rapporté que la police de l'État, qui se trouvait installée sur place dans la communauté de Tabak, n'est pas intervenue face à cette situation.
Le 16 août 2020, nous avons de nouveau été informés que le groupe civil armé continuait d'attaquer les communautés de Yeton, de Ch'ivit et de Tselejpotobtik de la municipalité d'Aldama à 20h56. La police de l'État qui se trouve à Tabak n'a pas réagi.
Les habitants ont fait savoir que les attaques des personnes du groupe armé venaient de différents lieux, qui sont : El Puente, K'ante', Templo, Panteón, Xchuch te', Vale'tik, Santa Martha et au niveau du Ladrillo dans la zone disputée de 60 hectares, et c'est de là qu'ils ont attaqué les communautés d'Aldama, à 21h25, le 16 août 2020.
Les attaques n'ont pas cessé et ont continué toute l'après-midi, la nuit et au petit matin, comme ce fut le cas lors de l'agression de la communauté de San Pedro Cotsilnam Aldama au niveau de T'ul Vits Santa Martha, dans la municipalité de Chenalhó. L'action armée a duré de 11h30 à 12h14, selon un rythme désormais récurrent.
D'autres
informations signalent des agressions armées dans la communauté de
Koko' Aldama par les groupes armés de Santa Martha Chenalho, depuis le
point de Tok'oy Saclum à 12h38 le 17 août. La communauté de Tselejpototik, dans la municipalité d'Aldama, continue d'être attaquée par des armes à feu de haut calibre.
Les tirs n'ont pas cessé malgré les demandes d'intervention que nous avons réalisées en tant que Frayba, avec les informations des 115 représentants des communautés d'Aldama, auprès des autorités de l'État. La réponse, c'est l'indifférence chargée de racisme et de discrimination du gouvernement fédéral du président, Andrés Manuel Lopez Obrador, et du gouverneur de l'État du Chiapas, Rutilio Escandon Cadenas.
Un autre schéma qui se met en place est celui des attaques qui persistent et augmentent en fin de semaine. Les lieux d'agressions sont les mêmes : El Puente, Tijera Caridad, K'ante' Templo depuis que cela a commencé le 16 août à 14h. Et les attaques se poursuivent encore aujourd'hui, dans la nuit du 17 août à 12h53. Les tirs continuent au lieu-dit de "Chalontik" à Tijera Caridad de Santa Martha en direction des communautés de Tselejpotobtik et de Juxton Aldama, ce qui a été constaté à 01h37.
Ce sont au moins 26 attaques avec des armes de haut calibre qui ont été menées par des groupes civils armés de type paramilitaire qui opèrent dans cette région et qui proviennent des communautés de Santa Martha de la municipalité de Chenalhó.
Cette situation de violence crée une ambiance de terreur parmi la population des communautés signalées, ainsi que d'autres situées aux limites d'Aldama et Chenalhó. Nous insistons sur le contexte national du COVID-19 : la situation dans laquelle se trouvent en majorité des femmes, petites filles, petits garçons et personnes âgées hautement vulnérables, qui se sont réfugiées dans les montagnes face aux attaques répétées, augmente les risques de contamination.
En considération de quoi, nous exigeons urgemment de l'État du Mexique:
Qu'il mette en œuvre les mesures de sécurité et de précaution pour éviter des faits irréparables à l'encontre du droit à la vie, à la sécurité et à l'intégrité personnelle ainsi que l'escalade du déplacement forcé.
Qu'il mène une enquête prompte et adéquate, et qu'il sanctionne, désarme et désarticule les groupes armés de type paramilitaire de Chenalhó, responsables directs des attaques armées qui ont provoqué les déplacements forcés dans la région des Altos du Chiapas.
Nous lançons un appel à la société civile nationale et internatioanles à se solidariser et à signer l'action urgente que vous trouverez sur la page : www.frayba.org.mx et/ou à envoyer un courrier à :
Quelles injustices contre un peuple si noble.
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