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Texto @Masde131
Première lumière: Le projet "Cancun Chiapanèque"
Un "Cancun Chiapanèque", "l'entrée au monde maya", "the mayan route, the end of the era, for you, a new journey": zone nord de l’état du Chiapas, un point crucial pour les plans de développement économique du gouvernement étatique. En 2007, la presse s’est fait l'écho de l'annonce du CIPP (Centre Intégralement Planifié Palenque), qui stagne depuis 8 ans. Les cascades de Agua Azul, la Foret Lacandon, les plages de Catazaja (sur les rives du fleuve Usumacinta), les cascades de Misol Ha, le temple archéologique de Palenque; tout est prétendue être connecté dans un réseau de méga projets. A partir de l'idée d'entreprendre un développement d'hôtels, d’un parc thématique, d'un terrain de golf, de zones commerciales, de complexes résidentielles, il faut ajouter l'aéroport de Palenque (inauguré en 2014) et l'autoroute de San Cristobal-Palenque. En joignant toutes ces infrastructures au moins 7 municipalités seraient affectées directement: Catazaja, Chilon, Ocosingo, Salto del Agua, Tumbala et Palenque.
*http://sil.gobernacion.gob.mx/Archivos/Documentos/2010/10/asun_2690699_20101014_1287105872.pdf (Point d’accord du Senat sollicitant l’information sur le méga projet et ses avancés déjà en 2010)
*http://www.cnnexpansion.com/obras/pulso-de-la-construccion/chiapas-se-perfila-como-el-nuevo-cancun Note de CNN expansion: La presse s’est donné l’envole
*http://www.masde131.com/2014/10/de-la-raza-a-la-resistencia-los-perjuicios-de-la-carretera-san-cristobal-palenque/
*http://www.cgtchiapas.org/sites/default/files/mexicoparadiseindisputeft.com_.pdf
Entre les projets et la réalité, entre les désirs des corporations hôtelières, constructrices, et la nature abondante de la région, sont présents les territoires ancestraux et les ejidos* des peuples indigènes, en particulier des tseltales de Bachajon.
Deuxième Lumière: Terre ejidale et défense du territoire
Il suffit de visionner la série Télé de Balun Canan* pour palper le mépris structurel, colonial et la lutte pour la terre qu’a vécu le peuple tseltal depuis 522 ans. Après la révolution mexicaine de 1910, les paysans ont su se doter de terres à travers la figure communale de l'ejido. Après le soulèvement armé de l'Armée Zapatiste de Libération National (EZLN) en 1994, les indigènes de tout le Chiapas ont réussi à récupérer des mains des grands propriétaires terriens plusieurs autres terres.Aujourd'hui, ces ejidos et biens communaux existent encore. Certains sont des forêts, d'autres sont utilisés pour le bétail, la culture de maïs et le café.
Les tseltales de San Sébastian Bachajon ont eu la reconnaissance de base de son ejido déjà bien tard, dans les années 1980, lequel est constitué de près de 70.000 hectares, ce qui en fait l'un des ejido le plus grand du pays. Comme dans tout ejido, la décision sur l’avenir de toutse parcelles de terre correspond uniquement à l'Assemblée générale des ejidatarios*. La figure du Commissaire Ejidal (qui aujourd'hui est représenté par Alejandro Moreno Gomez), a pour unique charge celle de l'exécution des décisions de la dite Assemblée.
Le conflit et les divisions qui existent aujourd'hui à l'intérieur de l'ejido coïncide avec le moment du lancement du projet de Centre Intégralement Planifié de Palenque et s'intensifie avec l'expulsion de terre, du 2 février 2011 par un groupe armée de la communauté de Pamala dirigé par Manuel Jiménez Moreno et de la communauté de Xanil dirigé par Juan Alvaro Moreno, et appuyé par un déploiement de police étatique et fédérale d'à peu près 800 éléments. De plus en mars 2011 l'ex Commissaire ejidal de San Sébastian Bachajon, Francisco Guzman Jiménez signe l'accord d'une table composée de membres du cabinet de l'ex gouverneur Juan Sabines Guerrero et de représentants de la communauté Agua Azul pour céder une partie du territoire au Gouvernement de l'Etat du Chiapas et à la Commission Nationale des Aires Naturelles et Protégées (CONANP), qui construira un guichet d'entrée sur les terres d'usage commun de San Sébastian Bachajon dans la zone limitrophe avec la municipalité de Tumbala, sur le chemin qui conduit aux cascades. Tout cela c'est réalisé sans consultation ni consentement libre, préalable et informé.
Là même où se trouve la terre expropriée, les ejidatarios, femmes, enfants et anciens, adhérents a la convocation faite par l'EZLN de la Sixième Déclaration de la Foret Lacandon, maintiennent leur propre guichet d'entrée aux cascades.
En février 2014, l'ejido tsotsil de Los Llanos dans la municipalité de San Cristobal de Las Casas, Chiapas interposent un appel juridique contre l'autoroute qui prétend nuire à son territoire, tel que l'annonça publiquement en novembre 2013, le secrétaire General du Gouvernement, Eduardo Ramirez Aguilar. En aout 2014, s'est réalisée une assemblée dans l'ejido voisin de San Sébastian Bachajon, San Jeronimo Bachajon, qui donne un répétitif non à l'implantation de l'autoroute San Cristobal-Palenque. Surgit alors le Mouvement en Défense de la Vie et du Territoire. Le 12 octobre l'ejido Los Llanos célèbre le jour de la résistance des peuples originaires en compagnie des autres peuples et organisations en résistance, entre celles-ci est présente la communauté de San Sébastian Bachajon.
Troisième Lumière: Agressions et violence de l'Etat
Juan Vazquez Guzman, porte-parole et coordinateur des Adhérents de la Sixième Déclaration de la Foret Lacandon, a été assassiné le 24 avril 2013. Les autorités n'ont arrêté personne, ni ont enquêté sur sa mort. Juan Carlos Gomez Silvano, coordinateur des Adhérents de la Sixième Déclaration de la Foret Lacandon, a été assassiné le 21 mars 2014. Plus de 120 intégrants des adhérents de la Sixième ont été arrêté par la police municipal et étatique a différent moment depuis que s'est fondé l'organisation en 2007. En ce moment, il y a 3 prisonniers politiques incarcérés dans le Centre Etatique pour la Réinsertion Sociale des Inculpes numéro 12 à Yajalon, Chiapas: Juan Antonio Gómez Silvano, Mario Aguilar Silvano et Roberto Gómez Hernández.
http://www.masde131.com/2014/09/y-ahora-apresan-y-torturan-a-tres-tzeltales-de-chiapas-tambien-del-congreso-nacional-indigena/ Apresan y torturan a tzeltales de Chiapas
http://www.masde131.com/2014/10/tejido-testimonial-de-cuatro-indigenas-presos-en-chiapas/ Tejido testimonial de cuatro presos indígenas en Chiapas
Le 21 décembre 2014, dans le contexte de l'inauguration du Festival des Résistances et des Rebellions Contre le Capitalisme, les adhérents de la Sixième décident de récupérer le territoire où ils maintiennent le guichet d'entrée. Ils sont délogés le 9 janvier par plus de 800 policiers. La fin de semaine passée ils décident [le 11 janvier 2014], encore une fois, de récupérer le guichet en bloquant la route Ocosingo-Palenque au niveau du carrefour de Agua Azul. Ils réussissent, mais ils sont attaqués par la police avec des balles en caoutchouc et armes à feu de gros calibre.
Des hélicoptères survolent le lieu et les maisons des adhérents, en les prenant en photos. A ce moment, en accord avec l'information qu'ils ont diffusée, la police et les personnes proches du commissaire ejidal encerclent les cascades.
Quatrième Lumière: La défense légale à côté de la défense territoriale
On ne les a jamais consultés, personne ne leur a demandé leur avis, s'ils sont d'accord ou non avec les méga projets mentionnés. L'autonomie sur leur territoire ancestral qu'ils exercent a encore moins été respectée. La défense légale de Bachajon, en plus de prendre en compte le thème agraire, se trouve dans la Convention 169 de l'Organisation Internationale du Travail, la Déclaration des Nations-Unis sur les Droits des Peuples Indigènes et la Loi pour le Dialogue, la Conciliation et la Paix Digne au Chiapas, qui attribuent aux peuples le droit à la préalable consultation, libre et informée, le droit au territoire et à ses ressources naturelles, à la libre détermination, entre autres.
Mariano Moreno Guzmán, ancien de la communauté et fondateur de l'ejido, ex-commissaire ejidal qui a réussi à intégrer le formulaire de base de l'ejido, a le rôle de "représentation substitué" dans le jugement de l'appel 274/2011 face au Juge Septième du District de Tuxtla Gutierrez, Chiapas. Le 29 septembre dernier le Troisième Tribunal Agrégé de Tuxtla Gutierrez a résout l'appel de révision 224/2014 contre le non-lieu du jugement 274/2011, et a décidé de le remettre à la Cour Suprême de Justice de la Nation pour qu'elle exerce sa faculté, signalant entre autres choses le suivant:
"Configuré correctement, du à ce que son action juridique cherche a défendre les droits collectifs de sa population face à la complicité qu’a encouru le Commissaire ejidal avec les actes d'expulsions des autorités du gouvernement fédéral et de l'Etat du Chiapas. Des aspects éminents sont exposés comme le refus et le manque d'accès à la justice des peuples indigènes, le respect à ses droits à la consultation, à attribuer le libre consentement préalable et informé".
La seconde salle de la Cour Suprême de Justice avec la ministre Chiapanèque Luna Ramos a décidé le 19 novembre 2014 de ne pas prendre le cas, ce qui le ramènera au Troisième Tribunal agrégé de Tuxtla Gutierrez pour qu'il procède à résoudre l'affaire des violations aux droits des peuples indigènes exposées.
Cinquième Lumière: Contre information et médias libres à Bachajon
Divers médias de communication du Chiapas sont allé à Bachajon pour réaliser des documentaires, reportages et analyses sur ce qu'il s'y passe. Des sites internet comme Koman Ilel, Kolectivo Zero et Pozol, ainsi que Subversiones et Radio Zapote (en plus du réseau de tejemedios et autres [en français: Espoir Chiapas, CSPCL et Libérons-les] ont diffusé des communiqués, des vidéos avec témoignages et des photos depuis le lieu des faits. De même, les mêmes adhérents à la Sixième de Bachajon en coordination avec le Mouvement pour la Justice du Barrio de New-York, lequel s'est solidarisé avec l'ejido depuis 2011, maintiennent un blog où sont diffusés leurs dénonciations, leurs pétitions et leur point de vue: http://vivabachajon.wordpress.com/
Masde131 a réalisé il y a un an le documentaire suivant qui prétend mettre en contexte "le combat pour la vie et la mort qui se créé autour des cascades de Agua Azul" (la lucha por la vida y la muerte que se genera alrededor de las cascadas de Agua Azul.).
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