le siège régional est sous menace d’expulsion
Les membres des terres collectives de l’ejido de San Sebastián Bachajón organisés pour la défense de leurs terres sont confrontés à la menace de l’évacuation forcée dans les prochains jours du nouveau siège régional.
Les membres des terres collectives liés aux partis politiques de la municipalité ont annoncé que si, dans un délais de dix jours – qui devrait terminer ce mardi 10 février- les forces publiques n’ont pas procédé à l’évacuation, eux-mêmes vont le mettre en œuvre. C’est ce qu’ont expliqué les compas du réseau contre la répression et pour la solidarité (RvsR) et de différents autres collectifs ayant participé entre les 6 et 8 février dernier à une brigade d’observation à San Sebastián Bachajón.
Durant un moment de partage, les différents brigadistes ont informé les différents médias libres présents ce lundi 9 février à San Cristobal de las Casas sur la situation actuellement traversée par la lutte de l’ejido de San Sebastián Bachajón, ainsi que de leurs expériences et leurs rencontres avec les compas des terres collectives de Bachajón.
Ci-dessous l’audio de la compartición:
L’accompagnement des membres des terres collectives de Bachajón par la brigade d’observation
La brigade était composée de 33 personnes de différents pays et de 4 médias libres de différentes localités du Mexique. Durant trois jours, les participants ont accompagné les membres des terres collectives en lutte,les gens participaient aux commission de cuisine et de sécurité, et, au-delà du fait d’aborder le conflit à partir d’entretiens sur différentes thématiques, un questionnaire fut mis en place pour pouvoir témoigner de la situation actuelle des membres des terres collectives et différentes fresques ont été peintes sur les murs du bâtiment du nouveau siège
régional. Le peu de temps de partage a servi aussi bien à ce que les brigadistes tout comme les tzeltales puissent partager leurs expériences, et se rencontrer dans un contexte plus quotidien et de proximité. De même, les proches de prisonniers politiques de la lutte et les proches de Juan Vázquez Guzmán et Juan Carlos Gómez Silvano (assassinés durant les deux dernières années) partagèrent également leurs situations et leurs émotions
avec les brigadistes. Un autre moment fort fut la remise par le Réseau contre la répression et pour la Solidarité d’une banderole au siège régional, portant comme consigne : « Justice et liberté pour Bachajón,compañeros vous n’êtes pas seuls, la Sexta Vive ».
Les membres des terres collectives souhaitent la bienvenue et expliquent le processus historique de la lutte.
Durant la bienvenue, les compas de San Sebastián Bachajón se mirent en ligne pour recevoir la brigade. Ce moment fut l’occasion pour les brigadistes de se présenter, et pour les membres des terres collectives de
faire un petit récapitulatif historique du processus de lutte pour la défense des terres collectives de l’ejido de San Sebastián. Le récit expliqua notamment comment démarra le conflit en 2004, quand la Commission Nationale des Aires Protégées (la CONANP) modifia et viola les limites de la zone appartenant soi-disant au gouvernement national, réduisant le territoire des membres des terres collectives en conséquence. Un an plus tard, les membres des terres collectives décident conjointement avec le commissaire des terres collectives d’alors, d’installer un guichet à l’entrée de la route d’entrée aux cascades d’Agua Azul, gérée par toute la communauté de manière transparente. En 2007 toutefois, une nouvelle autorité en charge des terres collectives de l’ejido, liée aux partis
politiques, est imposée de manière illégitime. Cet état de fait pousse les membres des terres collectives de l’ejido non liés aux partis à créer leur propre commissaire en charge des terres collectives, avec sa propre commission de contrôle. La répression gouvernementale se met alors en place, au travers d’incarcérations et d’assassinats. C’est ainsi que les compas expliquèrent la situation à l’origine de la récupération des terres du 21 décembre dernier, de leur expulsion postérieure, du blocage de route consécutif, et de la construction du siège régional.
Rencontre avec les familles des prisonniers politiques et des assassinés Durant la visite de la brigade, des proches de Juan Vázquez Guzmán et de Juan Carlos Gómez Silvano sont également venus parler aux compaéneros, et
leurs exprimer leurs sentiments. Les proches des prisonniers politiques ont eux aussi expliqué comment les forces publiques avec la complicité des autorités leur ont construit des délits afin d’incarcérer les gens qui n’étaient pas de leur faveur. C’est par exemple le cas d’ Esteban Gómez Jiménez,, incarcéré à prison d’El Amate, et qui se retrouve imputé d’homicide, vol avec violence, port d’arme et délinquance organisée. Ainsi qu’Emilio Jiménez Gómez,accusé de vol avec violence envers un étranger qui ne l’a pourtant jamais jugé coupable, avant d’avoir à signer des documents pour la police qu’il était pourtant incapable de lire. Le cas des trois compas emprisonnés à Yajalón, accusés d’avoir tiré sur quelqu’un durant la célébration du cri de l’indépendance dans leur communauté. Enfin, le cas de Santiago Moreno Perez fut évoqué, emprisonné depuis 5 ans et accusé d’homicide. La brigade recueillit de plus les cas de Juan Antonio Gómez Silvano et Mario Aguilar, détenus dans la communauté autonome de Virgen de Dolores, avec un mandat de dépôt pour tentative d’homicide volontaire. Les deux furent torturés par la police, et menacés.
Traduction de :
http://komanilel.org/2015/02/
Video en español, Brigada a San Sebastían Bachajón
https://www.youtube.com/watch?
Trad x 7nubes
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