La première session a eu lieu en présence de Gilberto Lopez et Rivas, Tom Hansen du Mexico Solidarity Network et Sergio Rodriguez Lascano, ainsi que la commission Sexta de l'EZLN.
Gilberto Lopez et Rivas , anthropologue Mexicain, a tout d'abord voulu préciser pourquoi Trump a gagné les élections aux Etats Unis. Il a ainsi cherché à définir l'électeur en précisant que les migrants mexicains et centro-américains dérangent l'American Way Of Life.
Il a aussi voulu faire un bilan critique de ce que fut la présidence d'Obama, en dénonçant "l'euphorie infondée du YES WE CAN d' Obama" puisqu'il n'a seulement réussit à intensifier le chômage, généraliser les inégalités et la pauvreté etc...mais aussi c'était le président qui a déporté la plus grande quantité de migrants pour "réussir" à déporter 2 millions 388 milles migrants, ce qui est plus que ce qu'avaient les 6 derniers mandataires cumulés. L’anthropologue a aussi souligné que les violences policières contre les populations noires entre autre avaient également fortement cru durant son mandat. Au niveau international son bilan n'est guère plus favorable, entre les coups d'états au Honduras Brésil et Haïti ainsi que toutes les autres guerres où l'usage des drones et des dommages collatéraux se sont généralisés.
Dia 1: "Une fois la stratégie identifée,la résistance et la lutte doivent s'adapter!" EZLN
Trump: Le grotesque de l’obscurantisme des États Unis
Ensuite, Lopez et Rivas a commencé à expliquer et analyser la victoire de Trump : selon lui Trump exprime « le grotesque de l'obscurantisme américain" et il a détaillé, pourcentage à la clé, qui avait voté pour le républicain tout en relativisant sa victoire puisque Clinton avait quand même 2 millions de voix de plus, et qu'il fallait aussi compter l’abstentionnisme. Pour Lopez y Rivas son triomphe a été la représentation de la crise de l'empire, mais il reste tout de même prématuré de penser qu'avec Trump nous rentrons dans une aire de changement.
Le terrorisme Global d'état
Enfin il a voulu expliqué ce que lui même définit comme « Terrorisme Global d'état » en se souvenant de toutes les actions du plus grand état capitaliste au monde en Amérique Latine, comme l'opération condor qui soutenait les dictatures du cône sud mais aussi les opérations spéciales tout comme les guerres ouvertes.
"Maintenant ce n'est plus seulement la CIA qui organise des actes terroristes dans le monde entier pour défendre les intérêts du capitalisme, aujourd'hui les Etats Unis sont présents partout, et également dans l'espace cybernétique".
Il a définit la répression en trois points, d'abord dans la structure économique, puis l'exercice de la répression systémique et enfin l'exercice de la répression structurelle.
Pour lui la venue de Trump ne changera pas grand chose, car comme vu hier avec l'intervention du Sous Commandant Moisés, ce ne sont plus les présidents qui ont le pouvoir.
Sans transition, l'Américain Tom Hansen a pris la parole pour donner son point de vue depuis le Nord, et de là il est tombé d'accord avec Lopez et Rivas sur le bilan politique d'Obama qui laisse comme héritage la répression, les déportations et a dénoncé: 'Selon nous, tout ce qui arrive de mauvais aux États Unis est la faute des migrants, mais ils oublient que nous mêmes sommes tous et toutes des migrants".
Pour le militant, Trump est un produit de son temps, "un désastre politique raciste et sexiste", mettant les Etats Unis avant toutes choses. Sa politique est impossible il ne pourra jamais déporté autant de personnes tant physiquement qu'économiquement.
Il a voulu souligner que la lutte des zapatistes vient du respect mutuel avec une forte base communautaire, ce qui est très différents des Etats Unis où « la gauche vient des droits individuels". Pour lui la communauté dans le sens concret est très difficile à construire en occident.
Après ce bilan assez noir et pessimiste, le militant Hansen a tout de même offert une lueur d'espoir à son auditoire puisque dans l'un des têtes de l'hydre capitaliste il existe plusieurs exemples de résistances qui naissent depuis le bas et depuis la gauche. Il a cité ainsi l'exemple des sioux de standing Rock, des écologistes, de la créations de médias alternatifs, d'écoles alternatives, de groupe de soutien aux migrants, de luttes syndicales chaque fois plus radicales, … mais il a admis qu'il n'y avait toujours pas de front uni. Il a enfin présenté son travail dans la construction d'un centre communautaire qui bien que petit arrive à résister aux vagues d'expulsions, et qui sont des lieux où les gens se réunissent pour lutter contre le capitalisme et où l'exemple zapatiste est particulièrement présent.
Enfin, comme dernier conférencier, Sergio Rodriguez Lascano a pris la parole pour se demander si le Brexit, l'élection de Trump signifiait l'entrée dans une nouvelle ère? Il a ainsi donné un certain nombre de contre exemple avec la Bolivie de Morales, le Brésil de Lula, l’Équateur de Correa, la Grèce de Tsipras, l'Espagne de podemos, le Portugal communiste, et la France de Mélenchon, qui n'ont jamais vraiment apporter un vrai changement faute d'effectuer un changement structurel de fond.
Il a ainsi coïncidé avec le discours du Sous Commandant Moisés de la journée antérieure:" Le capital n'a pas de patrie", il a souligné que la fusion entre l'entreprise pharmaceutique Bayer avec le géant des transgénique Monsanto pourrait engendrer le fait que 60% des insecticides, graines et transgénique du monde viennent dorénavant d'une seule et même entreprise. Sa présentation s'est surtout arrêtée sur les grosses entreprises comme celle d’Apple par exemple qu'il a nommé comme une nation-entreprise, Sergio rappelle ainsi que Apple a 1.5 millions d'employés, pour servir seulement une centaine d'actionnaires, tous inconnus. Apple représente le pib de 65 pays, ce serait le 33* pays le plus riche du monde. Il a indiqué que les 25 plus grandes entreprises mondiales, ont un PIB plus fort que celui des Etats unis et du Japon, et que dans ses 25 entreprises se trouvent 13 banques, 6 entreprises informatiques et 3 d'automobiles.
Enfin, dans un pays où l'implantation sauvage de mines, et d'extraction massives de ressources naturelles est monnaie courante, l'économiste se demande " ce que serait le PNB du pays si on lui quittait tout ce que notre pays donne aux multinationales... pour lui, « il ne faut pas faire payer les entreprises par hectare d'exploitation mais pour ce qu'ils extraient ».
Pour conclure, selon Sergio Lascano : Ce n'est pas parceque c'est un indigène, ou un noir qui est au pouvoir que les choses changeront, "seule une proposition comme celle lancée par le CNI de construire un grand réseau international peut auto-construire le commun, la proposition du CNI semble être plus efficace qu'une grève générale car elle vient depuis le bas".
Enfin, le sous
Commandant moisés a pris la parole pour annoncer que l'EZLN avait
réunit plus de 4 tonnes de café, à envoyer en solidarité aux
migrants organisés des Etats Unis qui souffrent des politiques de
Trump.
Pour lui ce soutien
de l'EZLN est sans condition. "nous n'allons pas leur dire ce
qu'ils doivent faire", rappelant que le soutien (des tonnes
d'aliments pour soutenir les professeurs en campement et blocage de
route) apporter par les zapatistes à la grève de plusieurs mois du
corps enseignants en 2016, avait été fait sans contrepartie. "Moi
je ne sais pas comment faire un travail collectif pour les maitres ou
les ouvriers" respectant ainsi les luttes de chacuns.
Enfin il a terminé
par un message claire: "si tu arrêtes de lutter, la misère
sera pire, chaque personne doit construire ce qu'il veut construire"
et à envoyé un message aux migrantEs des Etats Unis, "le
collectivisme a et fait la force de lutte"
Arturo Anguiano, sociologue, a commencé à donner une liste des pays d'Amérique Latine qui ont pris un virage à gauche ces dernières années, comme ce fut le cas de l'Equateur en 2007, du Venezuela en 2002, de la Bolivie en 2006, de l' Argentine, le Brésil, l'Uruguay....
Tous ces pays ont fait le "Socialisme" d'Amérique Latine, mais le politologue s'est demandé si ces gauches étaient vraiment populaires et progressistes ou, si elles représentaient les gauches des états? Si la lutte social a poussé ces régimes, ils n'ont pas pour autant arrêté d'obéir aux grands intérêts des multinationales et ont pris le capitalisme comme fatalité.
Les gouvernements de cette gauche institutionnelle, de cette gauche d'en haut ont essayer de faire quelques concessions auprès des peuples mais n'ont pas pour autant lutter contre la spoliation et les inégalités sociales: "Faire des concessions pour le bas, sans déranger le haut avec qui ils négocient". Pour le chercheur, jamais a été mise en place une politique participative, ni même une politique redistributrice alors que ces gauches soutenaient les entreprises, ces gouvernements sont nationalistes et ne font pas participer les peuples, au contraire des grandes entreprises du pays.
Il est ensuite rentré dans une critique profonde de Andrés Manuel Lopez Obrador, le candidat de la dite "gauche" mexicaine, qui lui même s'était définit en 2006, comme "néolibéral avec une sensibilité sociale."
Ainsi pour Anguiano il n'y as pas de gauche autre que la gauche anti-capitaliste, celle du bas, celle des opprimés, une gauche qui lutte pour une vraie égalité.
Le Compañero Carlos Aguirre Rojas a par la suite pris la parole pour décrire la situation en Amérique Latine vu depuis le bas et à gauche. "Nous les scientifiques sociaux et les anti capitalistes qui voulons changer le monde, nous devons apprendre a regarder depuis le bas et depuis la gauche nous ne pouvons pas comprendre le monde actuel et le 21* siècle sans la théorie de la valeur et la théorie de l’histoire de Marx".
Pour lui, l'Amérique Latine du haut est composée de deux éléments:
1/ Les gouvernements, les états et les administrations:
"Ceux qui sont de droite ou d'ultra droite, comme c'est le cas aux Etats Unis, Paraguay, Nicaragua ou Chili... sont anti nationaux. Ils offrent les ressources naturelles de leur pays en réprimant leur peuple, la majorité est catholique et conservatrice.
Ceux qui sont progressiste et de gauche, comme la Bolivie, l’Équateur et le Venezuela... essayent de récupérer les ressources naturelles, ils ne répriment pas mais cherchent des compromis et son naïvement socialistes pro capitalistes et néo pro développement. Mais ils ne sont pas anti-systémique c'est pour ça qu'ils deviennent par la force des choses des sociaux démocrates
2/ Les riches et les puissants qui comme a dit le sous commandant insurgé Moisés sont les patrons des gouvernements. Eux ne sont absolument pas intéressés par leur pays, ils sont anti-culturels, seul l'argent les intéresse.
Ainsi, l'état a toujours été et est l’ennemi, il faut le détruire et mettre un gouvernement qui dirige en obéissant, il ne faut pas croire que les gouvernements progressistes représentent les peuples ...
Pour lui, cette gauche progressiste ne peut pas s’arrêter étant donné qu'elle n'a jamais commencé... Le sociologue conclut en disant que pour lui que nous nous trouvons maintenant dans la crise terminale du capitalisme, et tous ces mécanismes s'intensifient à l'extrême pour essayer de survivre, augmentant ainsi la spoliation, la répression et les inégalités...ce qui ne fait qu’augmente le mécontentement social.
Pour conclure, le chercheur a essayé de visibiliser la différence entre une mobilisation et un mouvement social. Les mobilisations ne tardent pas et s'attaquent à un sujet en particulier, les mouvements au contraire attaquent les effets/ Il y a des mouvements intrasystémique comme peuvent l'être les partis de gauche par exemple, les anti-capitalistes comme les piqueteros argentins, les mapuches, le peuple Cauca de Colombie, et enfin les anti-systémiques comme les zapatistes.
Pour conclure, le chercheur a essayé de visibiliser la différence entre une mobilisation et un mouvement social. Les mobilisations ne tardent pas et s'attaquent à un sujet en particulier, les mouvements au contraire attaquent les effets/ Il y a des mouvements intrasystémique comme peuvent l'être les partis de gauche par exemple, les anti-capitalistes comme les piqueteros argentins, les mapuches, le peuple Cauca de Colombie, et enfin les anti-systémiques comme les zapatistes.
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