C'est le mercredi 12
avril qu'a commencé le Séminaire de réflexion critique "les
murs du capital, les brèches de la gauche" dans les
installations de l'université de la terre Cideci, à San Cristobal
de Las Casas; Chiapas. Celui-ci avait été convoqué par les
zapatistes des mois plus tôt par les Zapatistes parmi d'autres activités pour l'année 2017.
La Commission Sexta
de l'EZLN avec les commandants de l'organisation zapatiste, a donc
ouvert ce séminaire, avec la présence de l'ex recteur de l'Unam
(université autonome de la ville du Mexique), Pablo Gonzalez
Casanova.
L'amphithéâtre du
Cideci était bondé de locaux, nationaux et internationaux, femmes
et hommes, jeunes et ancien.ne.s. Un mélange de nationalité et
d'horizon qui défiaient ainsi les murs créés pour diviser.
Dans un premier
temps, la Sous Commandant Insurgé Galeano (Ex Sous Commandant
Marcos) a pris la parole pour donner la lecture à un nouveau
communiqué.
Le Sub n'a tardé à
donné la parole aux commandantes présentes pour prendre rapidement
la parole, la commandante Mara dit quelques mots en Ch'ol, la
commandante Belilda en Tojolabal, la commandante Miriam en Tseltal,
la commandante Yesika en Tsotsil et la commandante Dalia en espagnol
pour dire simplement "va te faire foutre Trump", que le
sous commandant a voulu reprendre par d'autres mots, pour ne pas être
accusé d'être prosaïque et grossier, il l'a ainsi traduit par un
laconique "Fuck Trump". L'introduction commencée avec ce
message on ne peut plus clair, le ton de ce séminaire était donné.
Ensuite l'Insurgé a
décidé de prendre le temps de raconter "quelque chose de moins
important, nos pensées" et a présenté ce qu'est la montre
zapatiste, c'est à dire un sablier...Chaque grain de sable est le
futur devant présent, terminant en étant le passé "c'est
notre secret d'analyse et de réflexion".Il a également repris
plusieurs chapitres sur l'apocalypse le définissant comme "un
monde qui se termine ou alors qui commence".
Une fois son texte
terminé, le Sous Commandant Insurgé Moisés, dorénavant porte
parole de l'organisation zapatiste, a pris la parole pour décrire la
terrible condition dont souffraient ses ancêtres mayas, pour
rappeler leur mise en esclavage dans des "fincas", où "le
patron", le grand propriétaire terrien donnait des ordres et
obligeait tout le monde à travailler, hommes et femmes, anciens et
anciennes, garçons et filles....Tout le monde avait un travail et
peu avait un salaire. Le tzeltal a parlé sans notes, transmettant
ainsi une forte émotion dans l'université de la terre et nous
rappelant aussi la situation dont furent victimes les indigènes dans
le pays durant des siècles et jusqu'à il n'y a pas si longtemps.
Violations, privations, tortures, punitions, humiliations,
esclavagismes, répressions puis spoliation ....c'était ça le
quotidien pour des milliers d'hommes et de femmes indigènes dans le
pays.
Mais si l'insurgé
Moisés nous raconte cet héritage oral des anciennEs, ce n'est pas
pour s’apitoyer, mais c'est pour dénoncer ce qu'est le capitalisme
aujourd'hui. "Van a hacer de finca el mundo": Le monde
devient une finca, où les grands propriétaires sont devenus les
patrons des grandes entreprises qui se ballade de finca en finca, là
où il a son peuple travaillant pour lui. Pour lui, le président du
Mexique Enrique Peña Nieto n'est pas celui qui gouverne, c'est un
groupe de patron et d'entrepreneurs.
Pour être plus
clair, les membres du gouvernement fédéral sont les contremaîtres,
les gouverneurs des états les majordomes et les maires des caporaux.
Mais le patron reste le capitalisme.
"La loi et
toutes les réformes structurelles ne viennent pas des députés ou
des sénateurs" a dénoncé l'insurgé, "c'est le
capitalisme qui dicte tout, pour faire comme ils faisaient avant avec
nos ancêtres"
Alors maintenant les
patrons voyagent pour visiter leur finca guatemaltèque leur finca
mexicaine etc... »
"Le capitalisme va faire du monde sa finca,.... si nous le lui permettons!"
Mais, après ce
constat, le Sous Commandant Moisés, ne baisse pas les bras, "oui,
le monde va devenir la finca des capitalistes....mais seulement si
nous le lui permettons!" Car oui une fois cette stratégie
identifiée, il est important que la résistance et la lutte
s'adapte: "Car si eux changent de comment nous exploiter, nous
devons changer notre manière de lutter"! Rappelant que
maintenant ce ne sont plus que les indigènes qui sont opprimés et
exploités "Ce ne sont plus que nous les indigènes qui
souffrons, maintenant ce sont des villes et des champs, indigènes et
non indigènes."
Les zapatistes,
dit-il, "nous vivons dans la merde du capitalisme, mais malgré
tout nous luttons et maintenant ici au Chiapas nous avons notre
petite liberté, il faut encore libérer tout le Mexique"
Pour terminer, il
invita le public présent et celles et ceux qui ont pu suivre en
direct grâce au travail des médias libres et auto médias,
d'analyser tout ça.
Enfin le Sous
Commandant Galeano a repris la parole pour rendre un hommage à la
révolution Cubaine, décrivant comment fut l'annonce au sein de la
commandance zapatiste de la mort du leader Cubain. L'insurgé a tout
d'abord décrit une partie du livre "Écrits sur la guerre et
l'économie politique" afin de visibiliser une série de
réflexion sur la science sociale, c'est à dire, l'économie
politique pour démontrer que le scénario mondial était déjà tout
écrit, prévisible et simple. Mais de là est arrivé Fidel, et pas
seul. "Le pays le plus petit, le plus méprisé, le plus
humilié, se soulevait, et avec son action organisée, changeait la
géographie mondiale".
Il dénonce le fait
que cette révolution ait reçu "les attaques de la droite
mondiale, mais aussi de la gauche bien portante". Le Sub Galeano
rappela aussi un discours de Fidel à Kennedy, où il lui reprochait,
que de dire à un autre pays quel régime avoir, lui paraissait être
une chose absurde, ce qui démontrait qu'il n'avait aucune idée du
respect de la souveraineté des peuples. Et c'est la même chose qui
pourrait se passer avec Donal Trump a a signalé Galeano.
Enfin il déclara
que Fidel Castro était le Maradona de la politique internationale,
car ils ne lui pardonneront jamais les buts qu'il a mis aux grandes
puissances "Si ils n'ont pas pu le tuer de son vivant, ils ne le
tueront encore moins maintenant qu'il est mort".
Les commandantes dans leur langues
"Chinga tu madre trump"
Desde Francia decimos tambien "chinga tu madre, Trump!" pero hay que hacer tambien una critica de la revolucion cubana...
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