
Solidarité incendiaire
Ce jeudi, à trois heures du matin, deuxième jour du procès de la voiture brûlée.
Avons pénétré dans la caserne de gendarmerie Vigny-Musset. Avons incendié six fourgons d’intervention et deux camions de logistique. Le garage et l’entrepôt ont été ravagés sur plus de 1500 mètres carrés.
Cet acte s’inscrit dans une vague d’attaques de solidarité avec les personnes qui passent en procès ces jours-ci.
Forte accolade à Kara et Krem.
Une pensée pour Damien, récemment tabassé par les flics.
Quelle que soit l’issue du procès, on continuera à s’en prendre à la police et à la justice.
Notre hostilité est un feu qui se propage.
Des nocturnes ».

Ce communiqué a également été repris par des médias comme Le Dauphiné Libéré ou BFM-TV, sans que ceux-ci soient apparemment inquiétés...
« Provocation à des actes de terrorisme »
Comme le souligne l’équipe d’Indymedia Grenoble dans un communiqué, « cette requête (...) fait directement écho à l’attaque qui a eu lieu en Allemagne le 25 août dernier contre Indymedia Linksunten, attaque qui s’est soldée par la perquisition de quatre domiciles et un centre social autogéré, et ce pour des prétextes similaires ». Dans les deux cas, c’est la notion de « terrorisme » qui est mobilisée par les gouvernements pour censurer des médias libres, puisque la police française s’appuie sur la loi du 13 novembre 2014 renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme, et évoque une « provocation à des actes de terrorisme ou apologie de tels actes ».
Alors que les notions de terrorisme et de provocation ne sont pas définies, la loi française permet depuis février 2015 de faire disparaître des sites ou des textes sans recours au juge, sur simple requête de l’administration policière. À notre connaissance, c’est la première fois que ces dispositions sont brandies contre des médias alternatifs appartenant à la sphère anti-autoritaire. Les deux sites visés par les menaces des autorités ont décidé de retirer le communiqué de revendication incriminé. Les collectifs de modération de chacun des deux sites s’en expliquent dans deux textes distincts :
L’usage de lois anti-terroristes pour attaquer spécifiquement des sites d’informations indépendants renvoie à la violence des peines requises contre les personnes inculpées dans l’affaire de la voiture brûlée du quai Valmy. Il s’agit tout autant de dissuader les militant·e·s que d’en dépolitiser les actes.

Comme nous le disions en mai 2015, suite à des poursuites visant le site toulousain IAATA.info : « Face à la répression, l’information est une arme ». Malgré les nouvelles formes de censure qui se déploient, nous continuerons à animer et à multiplier les espaces d’expression autonome. Soutien à Indy Nantes et Indy Grenoble. Solidarité avec les inculpé·e·s du quai de Valmy, et avec celles et ceux qui mettent des bâtons dans les roues de la machine répressive.
Premiers signataires [1] : Rebellyon, La rotative, Paris-Luttes, Expansive, Renversé, ...
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