sábado, 5 de octubre de 2019

"Soyons le son du caracol pour qu'il sonne pour appeler les femmes à s'organiser" Femmes du CNI CIG


Déclaration finale de la deuxième rencontre nationale des femmes du CNI-CIG. Communauté indigène Nahua de San Juan Volador, Pajapan, Veracruz.

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Nous nous sommes réunies, 625 femmes indigènes et métisses, de la campagne et de la ville, des peuples originaires Afromexicain, Binizza, Chinantèque, Chol, Coca, Mazahua, Mazatèque, Mepha, Mixe, Mixtèque, Nahua, Nuntaj+yi (Popoluca), Ñusavi, Otomi, Popoloca, Purepecha, Raramuri, Tarahumara, Tepehua, Tojolabal, Triqui, Tzotzil, Tzeltal et Yaqui des États de Veracruz, Campeche, la ville de Mexico, du Chiapas, de Mexico, du Guerrero, d'Hidalgo, de Guanajuato, Querétaro, Oaxaca, du Yucatan, du Nouveau León, de Coahuila, Basse-Californie du Nord, Basse-Californie du Sud, Colima, Quintana Roo, Tabasco, Tamaulipas, Sonora, Jalisco, du Michoacan, de Puebla, Morelos, Aguascalientes, Chihuahua et San Luis Potosi ; compañeras d'Argentine, d'Espagne, des États-Unis, de France, du Chili, de Grèce, du Canada, de Colombie, d'Équateur, du Brésil, d'Allemagne et d'Italie ; membres au total de 119 organisations et collectifs nationaux et internationaux.





Nous sommes heureuses de la présence de nous toutes, nous remercions les compañeras kurdes qui nous saluent et leurs disons qu'aujourd'hui plus que jamais nous avons besoin d'unir nos voix et nos luttes dans tous les recoins du monde pour défendre la vie menacée par ce système capitaliste – patriarcal ; aux mères des disparus, nous disons que nous ne restons pas sans mots face à la douleur de leurs regards et que nous faisons nôtre leur douleur, qu'elles ne sont pas seules et qu'aussi leurs filles et leurs fils nous manquent ; aux compañeras de Black Live Matters de Californie, nous reprenons le slogan et nous réaffirmons que sans justice il n'y aura pas de paix. À nos sœurs et frères du Honduras et d'Amérique centrale, nous voulons dire que nous savons que le besoin de migrer est le résultat de la spoliation et de la violence qu'ils ont vécu durant des décennies, produits par les politiques néolibérales, et c'est pour cela que leur lutte pour défendre la vie est légitime et nécessaire dans leur territoire et que migrer est aussi un besoin. C'est pour cela que nous rejetons les actions du gouvernement mexicain actuel contre les migrants dans notre pays.



Durant ces deux jours, femmes de différentes latitudes, géographies et âges, nous nous sommes réunies pour rire, pleurer, rêver et dialoguer ; nous sommes convaincues que notre résistance comme femmes que nous sommes est importante et décisive car nous cherchons la conservation de la vie face à la guerre d'extermination déclarée aux peuples du monde par le capitalisme et le pouvoir patriarcal.



En accord avec les objectifs planifiés dans la convocation, nos travaux durant cette rencontre ont tourné autour des questions suivantes : « Comment pouvons-nous répondre à la violence suivant une vision anti-patriarcale et anticapitaliste, en construisant la vie face à la mort ? » ; et, « Comment construisons-nous à partir de nos réalités et avec nos outils un tissu commun qui permette de consolider l'organisation en nous et entre nous toutes, entre nos peuples, nos collectifs, nos quartiers et nos organisations ? »



De plus nous avons échangé nos savoirs, nos pratiques et nos façons de voir lors une journée d'ateliers, durant lesquels la construction de la connaissance collective nous a donné des outils pour poursuivre nos luttes et le travail de notre tissu commun.



C'est ainsi que nous avons convenu ce qui suit :
- Il faut créer un réseau de femmes pour partager des savoirs ancestraux et réaliser des ateliers d'autodéfense
intégrale (juridique, physique et émotionnelle ainsi qu'un accompagnement) qui nous permettent de sauvegarder et de consolider nos identités, et de continuer à nous construire en tant que femmes ;
- que nous ayons un espace pour d'autres formes narratives telles que l'art, la spiritualité, la danse et créer des espaces de non-violence ;
- que les réseaux nous permettent de nous organiser au moyen d'activités communes au niveau régional, transversal ou national ;
- promouvoir des espaces qui intègrent le soin de soi-même, non seulement comme individu mais aussi comme collectif dans nos organisations à travers l'usage de la médecine traditionnelle, et la création et l'usage d'outils de thérapie diversifiés ;
- faire un relevé sur une carte des différentes spoliations dans nos territoires et nos quartiers, échanger à ce sujet, tout comme analyser leur impact dans la vie des femmes ;
- visibiliser et consolider la défense des droits de nos peuples ;
- générer une plateforme de savoirs, de métiers et de compétences à laquelle on puisse s'intégrer et qui permette d'échanger entre les personnes qui le veulent – nous enverrons un courrier d'invitation pour partager les savoirs entre nous ;
- promouvoir et consolider, dans la mesure de nos possibilités, la souveraineté alimentaire et l'économie solidaire ; donner la priorité à la consommation locale et consciente ; arrêter de consommer ce que le capitalisme produit ; générer des espaces de communication et d'information comme un journal digital ou un blog pour continuer de nous informer, tout comme consolider les radios et médias communautaires et y participer pour rompre le siège de la désinformation et du silence ; utiliser le hashtag (#cnimujeresqueluchan) ;
- consolider nos identités par la récupération de la mémoire historique collective, des savoirs, de la médecine et de l'habillement traditionnels ;
- débattre et construire collectivement des concepts qui nous servent d'outils pour faire croître nos luttes ;
- affirmer le respect des différences comme un principe de nos espaces d'organisation
- et « Dire-faire-maintenir », comme principe éthique dans nos espaces organisationnels ;
- répéter et reproduire les rencontres de femmes en tant qu'espaces politiques à nous.



Nous nous prononçons pour la liberté de toutes et tous les prisonniers politiques, la présentation en vie des disparu·e·s, la justice pour les assassinées et assassinés et la fin de la criminalisation des activistes et des défenseurs.



Nous nous déclarons sans parti et notre référent de lutte et de résistance est l'EZLN. Nous nous prononçons contre tous les mégaprojets extractivistes sur le territoire mexicain. Ils représentent la partie la plus agressive et la plus visible du néolibéralisme, tel le Couloir industriel transisthmique. Ce couloir signifie la création d'une ligne qui divisera les États du Sud et du Nord et impliquera en fait le don de l'Isthme aux puissants ainsi que sa transformation en un immense parc industriel. Il représente la spoliation territoriale et la destruction de notre mère nature, dont il s'accapare l'eau. C'est aussi de la main d'œuvre semi-esclavagisée et la garantie d'une plus grande violence.
Nous nous prononçons aussi contre le mal-nommé « Train maya », projet prédateur de la péninsule du Yucatan, du Tabasco et du Chiapas ; contre le Projet intégral Morelos qui signifie la spoliation de l'eau et représente un risque pour la vie des communautés nahuas proches du volcan Popocatépetl ainsi qu'un processus d'industrialisation intensif à l'ouest de Morelos ; contre la simulation de l'annulation du nouvel aéroport dans le bassin de la vallée de Mexico et contre l'usage de la recherche spéléologique pour la spoliation des ressources du peuple mazatèque.



Nous avons avancé sur le chemin de notre organisation, nous pouvons nous articuler entre nous, nous continuons de consolider ce réseau de femmes qui luttons, et nous ratifions notre décision de rester vivantes pour en finir avec le système capitaliste patriarcal qui est en train de nous assassiner.



Nous sommes les protagonistes de la transformation jusqu'en nous et au dehors, nous sommes les veines pleines de graines, nous sommes les fruits des arbres aux racines profondes. Il est temps d'ouvrir le maïs et de devenir des graines. Portons la lumière que nous ont donnée les compañeras zapatistes et aujourd'hui nos compañeras de San Juan Volador et soyons le son du caracol pour qu'il sonne dans chaque recoin où nous irons pour appeler les femmes à s'organiser.



27 et 28 juillet 2019

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