Trad @ Carolita
Liberté pour
Santiago, prisonnier injuste de Bachajón
Aux Adhérents de la
Sexta de l'Ejido San Sebastián Bachajón
À l'Armée
zapatiste de Libération Nationale EZLN
Aux Assemblées de
Bon Gouvernement
Au Congrès National
Indigène CNI
À la Sexta
Aux médias Libres,
autonomes et alternatifs
À celles et ceux
qui luttent depuis en bas et à gauche
Depuis le Groupe de
Travail No Estamos Todxs nous élevons la voix pour notre compañero
de lutte Santiago Moreno Pérez, indigène Tzeltal de 55 ans,
prisonnier dans le CERESO Nº17 de Playas de Catazajá, originaire de
la Communauté La Pimienta, municipalité de Chilón, membre de
l'organisation de l'Ejido de San Sebastián Bachajón, Adhérent à
la Sixième Déclaration de la Forêt Lacandona de l'EZLN, qui reste
séquestré derrières les murs depuis plus de 8 ans par le système
pourri et corrompu de justice mexicain.
Arrêté en Février
2009, le compañero Santiago avait un poste dans l'organisation comme
conseiller de la surveillance autonome et il comptait plus de 10 ans
en marchant dans l'organisation et en résistant en défense de la
terre et du territoire de l'ejido contre les mégaprojets que le
mauvais gouvernement veut imposer dans la région. La nuit des faits,
ils ont été signalés et accusés, aussi bien lui que son fils
Sebastián, par un groupe de partisans appartenant au Parti
révolutionnaire institutionnel (PRI), comme responsables de la mort
d'une personne de la Pimienta. Les partisans de la communauté se
sont assemblés pour le lyncher, mais sa mort a été évitée en le
remettant à la prison en échange de lui enlever toutes ses
propriétés.
Les derniers mois
ont été spécialement durs pour le compañero Santiago, en décembre
dernier nous avons reçu avec tristesse la nouvelle du décès de son
épouse, la situation qui est déjà d'une dureté extrême pour le
compañero emprisonné de ne pas pouvoir être auprès d'elle ni
d'embrasser sa famille dans ces moments-là, additionné à la
difficulté qu'il supporte ne pas pouvoir réaliser le deuil
implicite des adieux.
De plus nous
partageons le souci pour la situation d'orphelinat obligatoire que la
société carcérale impose à ses enfants, en les éloignant d'eux de
façon totalement injuste et arbitraire, puisqu'eux aussi ont des
ordres d' appréhension en suspens à exécuter pour le même délit
qui a condamné leur papa.
Nous savons que la
prison punit non seulement derrière les barreaux, et le châtiment
s'étend également aux familles, aux amis et aux compañeros et
compañeras de l'organisation. En ce sens, Santiago a sollicité un
déplacement dans la prison d'Ocosingo pour faciliter les visites de
sa compañera sans pour autant occasionner une dépense économique.
Le déplacement a été autorisé, mais il n'a jamais été effectué
de la part de l'Institution Pénitentiaire. Dans ce contexte la
dernière conversation s'est produite entre eux.
D'un autre côté,
aussi bien l'incarcération que la situation personnelle et
familiale, et tout ce que cela supporte, provoque des séquelles sur
la santé physique et psychologique de notre comp@ Santiago. Derrière
les murs on refuse aux prisonniers l'attention et l'accès à la
santé physique et psychologique, cependant et malgré les barrières
et le contrôle résigné, nous réussissons à accompagner et à
soutenir Santiago dans ce sens.
Le processus
juridique de notre comp@ Santiago est plein d’irrégularités.
Depuis que sa sentence a été prononcée et recourue en 2009, se
sont succédés les rapports de prison formelle de la part du Juge de
première instance du Ramo Pénal du District de Catazajá. Pour
chaque rapport contre la liberté de notre compañero, la protection
correspondante a été acceptée en exigeant le remplacement d'un
jugement avec des garanties.
L'une des
irrégularités les plus graves dont Santiago a été victime au
début du processus juridique a consisté en ce qu'on lui adjugé un
traducteur qui avait des liens familiaux avec les plaignants qui
l'ont signalé comme auteur du crime. Les prisons du Chiapas sont
remplies d'indigènes et de pauvres qui, pour ne pas parler castillan
et pour ne pas avoir d'argent pour couvrir les frais d'un avocat de
confiance n'ont pas eu d'accès au processus dû et ont été obligés
à travers des tortures et des tromperies de signer des déclarations
auto-accusatrices. Le cas de Santiago est l'un d'eux, avec la
circonstance aggravante qu'il existe des motifs clairement politiques
de l'enfermer.
Ce prochain 3 Mars
2017 , à 10 heures dans le Tribunal de Playas de Catazajá, est
fixée l'application à travers laquelle on procédera à
l'interrogatoire de Melchorio Pérez Gómez qui a fait office de
traducteur dans le procès contre notre compañero Santiago Moreno
Pérez.
C'est pour ce motif
que nous faisons appel pour faire le bouche à oreille, pour soutenir
et que chacun depuis depuis son retranchement appuie notre comp@
Santiago Moreno Pérez, prisonnier injuste dans le CERESO Nº17 de
Playas de Catazajá, pour défendre une vie digne dans la rébellion,
pour l'autonomie de son peuple et pour résister et lutter pour un
avenir pour tous(toutes).
Encore une fois, la
répression, la mort, le châtiment et les murs de la prison servent
d’outil pour casser le tissu social organisant un peuple qui se
refuse à remettre ses terres, et avec ceux-ci son mode de vie, pour
un projet touristique d'élite destiné à la jouissance supposée de
certains.
Nous nous permettons
de ne pas nous tromper, nous ne les trompons pas. Le délit de notre
compañero a été, et il est, de défendre la vie face à ceux qui
l'arrachent pour construire des trains (trenecitos),
des hôtels de luxe et des terrains de golf sur une terre qui est
source de vie, d'alimentation et d'histoire du peuple. Le délit pour
lequel actuellement trois compañeros de Bajachón (Santiago Moreno
Pérez, Emilio Jimenez Gómez et Esteban Gómez Jimenez) sont
emprisonnés ainsi que deux compañeros (Juan Vázquez Guzmán et
Juan Carlos Gómez Silvano) ont été assassinés.
Avec lui, avec
ceux-ci, et avec beaucoup d'autres, nous partageons la digne rage qui
nous couvre toutes et tous, la même lutte, l'engagement qui nous
unit comme compañerxs, l'injustice à laquelle nous nous affrontons,
le rejet de l'institution pénitentiaire comme forme de contrôle, de
ségrégation raciale, de contrainte, d'atomisation, de destruction
des tissus sociaux et familiaux, de mort.
Le compañero
Santiago Moreno Pérez n'est pas seul, ici nous suivons, à côté de
lui.
Nos compañeros
prisonniers de Bachajón ne sont pas seuls, ici nous suivons à côté
d'eux.
A BAS LES MURS DE
TOUTES LES PRISONS
Le 1 er Mars 2017
San Cristobal de las Casas
Groupe de Travail No
Estamos Todxs
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