Trinidad
Ramírez Velázquez du Front des Villages en Défense de la Terre a
assisté à la célébration sur la ZAD
@Ro-
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Cet
événement a coïncidé avec une tournée de travail des Défenseures
des Droits de l'Homme en Europe
France, mars 2018.
Une délégation mexicaine de Défenseures des Droits de l'Homme a
réalisé un voyage de travail en Europe durant les premières
semaines de février. Le sujet de la tournée était « Le
Mexique, entre la spoliation et les disparitions forcées. Marcher
avec le Peuple ». La délégation était composée
de deux femmes, dont un de leurs proches est porté disparu,
appartenant au Mouvement pour Nos Disparus Au Mexique, de Doña
Trinidad Ramírez Velázquez du Front
des Villages en Défense de la Terre (FPDT) et des
membres de l'ONG Serapaz.
Des
rencontres très diverses et des journées d'information se sont
déroulées pendant le séjour de la délégation mexicaine à
Barcelone et à Paris. Des réunions avec des membres des
gouvernements (mairie de Barcelone et une députée française), des
organisations non-gouvernementales (l'Institut Catalan International
pour la Paix, Peace Brigades International, Amnistie Internationale,
France-Amérique Latine, le Comité contre la Faim et pour le
Développement) et même une soirée avec Manu Chao.
Araceli
Salcedo, mère de Fernanda Rubí -portée disparue depuis 2012- et
Grace Fernández, sœur de Dan Jermeel Fernández -séquestré par
des militaires en 2008- ont dénoncé la crise humanitaire que subit
le Mexique face à une vague de violence et qui est menée aussi bien
par l'Etat que par le crime organisé. Elles ont soulevé que la
disparition forcée – quand une personne est portée disparue par
un/des agents de l'Etat ou sous ordres de ces derniers- est un
problème présent sur tout le territoire mexicain qui n'a fait que
s'accroître depuis le début de la dénommée « guerre contre
le narco » en 2006. Concernant la possible adoption de la loi
de Sécurité intérieure, contestée par les organisations sociales
mexicaines et critiquée par des organismes des Droits de l'Homme de
l'ONU, la délégation a expliqué que celle-ci cherche à
officialiser la militarisation du pays déjà commencée en 2006,
elle cherche à justifier la répression et à bâillonner les voix
de la société en désaccord avec le gouvernement mexicain. Elles
ont dénoncé que depuis 12 ans, les cas de torture, les féminicides,
les plus de 180 000 disparitions forcées (d'après les chiffres des
ONG's), les plus de 200 000 morts, les 300 000 déplacements forcés
ont eu lieu dans l'indifférence, la corruption et même les menaces
des institutions mexicaines, et que cela s'aggrave.
Au-delà
de la dénonciation, l'un des principaux messages de la délégation
face à ces organismes européens était celui de rester critiques
face à un pays qui « à l'étranger donne l'image d'un pays
démocratique, un Etat de droit » mais qui à l'intérieur
souffre d'un
gouvernement autoritaire où il y a une guerre contre le peuple »,
où la pauvreté persiste : « Les
pays de l'Union Européenne doivent refuser d'investir dans un pays
qui ne respecte ni ses engagements démocratiques ni les Droits de
l'Homme.»
La
rencontre avec « le peuple qui lutte, qui s'organise et qui
aime »
En
plus des très satisfaisantes réunions avec tous ces organismes,
pour Doña Trinidad, la rencontre avec les personnes qui ont
participé à la défense du territoire de Notre-Dame-Des-Landes
contre un projet d'aéroport était incontournable.
Doña
Trinidad a dit porter le mandat du Front des Villages en Défense de
la Terre qui était celui de saluer la victoire de NDDL et de renouer
l'engagement de soutien entre les deux résistances. En effet, depuis
2012 les luttes d'Atenco et de la ZAD ont cheminé
ensemble et établi un lien de soutien mutuel à
l’encontre des projets d'aéroport qui les dépouillaient de
leurs terres, de leurs formes de vie et qui détruisent l'écosystème.
La
résistance française en défense des terres agricoles et de
l'environnement dans la zone a commencé dans les années 1960, menée
par les « habitants historiques » (certains depuis cinq
générations) et par des écologistes. En 2011-2012 la lutte avait
rencontré le soutien
de personnes solidaires qui sont venues habiter, travailler et
défendre les terres et la forêt de manière autonome
dans ce qu'illes ont appelé une Zone à Défendre (ZAD). La ZAD
correspond à la zone où était planifiée la construction de
l'aéroport, c'est-à-dire, plus de 1600 ha de terres agricoles et
zones humides avec une grande diversité d'habitats.
Après
des décennies de résistance, l'abandon de ce projet d'aéroport a
été annoncé le 17 janvier par Edouard Philippe, le Premier
ministre. Cependant, dans son discours, Gérard Collomb, Ministre de
l'Intérieur, a annoncé que le gouvernement expulserait les membres
radicaux de la Zone à Défende, ce qui a suscité des tensions au
sein du mouvement.
Malgré
cela, le 10 février, près de 30 000 personnes se sont rendues
sur la ZAD dans une ambiance festive et de solidarité. Cette
date avait été déclarée en tant que journée de lutte même avant
que l'abandon du projet soit annoncé. Au rendez-vous, les comités
de soutien nationaux et internationaux, écologistes, paysans,
collectifs autonomes, anarchistes, syndicalistes de l'entreprise
multinationale Vinci (qui avait la concession de construction) et des
mouvements anticapitalistes. Certain.e.s avaient parcouru des
centaines ou des milliers de kilomètres mais rien n'a empêché que
les sentiments chaleureux et les volontés de « Enraciner
l'avenir » se rencontrent. Même pas les tempêtes de neige sur
les autoroutes. En mots de Doña Trinidad, « Il y a plein de
monde ! Ceci rend compte de l'empathie et la compréhension de
la lutte des compañerxs ! »
Par
ailleurs, quelques jours avant la célébration, des collectifs
organisés autour de la défense de différents territoires face à
de multiples projets écocides en France ont convergé afin de
réaliser des maquettes des monstres capitalistes auxquels ils font
face. Parmi eux, l'extractivisme, comme dans le cas des extracteurs
de sable dans la Baie de Lannion ; des projets d'autoroute à
Saint-Etienne et Lyon ; la destruction de terres fertiles et
l'imposition d'un urbanisme sauvage à Dijon ; un site
d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure ; la
construction de fermes industrielles et de complexes
« écotouristiques » à Roybon et d'autres sites.
En
France, ils sont appelés « des projets inutiles », au
Mexique, «des projets de mort ». Pour Doña Trini il s'agit de
la même chose : « C'est
le même ennemi ici et là-bas. Ici, vous avez démontré au monde
entier qu'il est bien possible de faire tomber un aéroport avec
l'union et l'organisation...C'est ce que nous voulons pour le
Mexique. Qu'il n'y ait pas de destruction. Nous voulons vivre. »
Au
début de l'événement, différents collectifs ont pris la parole
afin d'exprimer leur solidarité avec la lutte de NDDL et partager la
leur. Ensuite, deux marches carnavalesques portant les maquettes des
projets inutiles et mortifères se sont rejoint au milieu d'un grand
champ où les attendaient la maquette la plus grande, celle d'un
grand avion en bois. Elles ont toutes été brûlées avec le message
« Cet avion ne décollera jamais d'ici et ces projets ne
verront jamais le jour. »
Cette
première victoire de NDDL a été possible grâce à la somme
de toutes les forces et les différentes formes de résistance qui se
sont complémentées dans le but d'arrêter le projet : la lutte
des paysans et des habitants historiques, l'expertise citoyenne et
associative, la présence organisatrice et combative des zadistes, la
bataille juridique, les manifestations des sympathisants et l'appui
des comités nationaux et internationaux.
Toutes ces énergies se sont retrouvées en même temps et dans le
même endroit malgré les contrariétés et les tensions devant les
négociations avec le gouvernement.
Ainsi,
l'organisation et la logistique du grand évènement a été assumé
par des volontaires, des habitant.e.s de la ZAD et des collectifs
solidaires. Les stands de bouffe à prix libre, les concerts, les
chapiteaux, des bars et des tables d'information sur les diverses
résistances en France et au niveau international, des dortoirs, des
toilettes et la paille pour couvrir le terrain boueux afin de pouvoir
circuler plus facilement...toute cette organisation afin d'accueillir
les milliers de personnes. Malgré le froid et la légère pluie du
soir, les gens étaient motivées : des personnes qui ne
s'étaient jamais rencontrées physiquement se rendaient compte
qu'elles n'étaient pas toutes seules, elles offraient des sourires
et distribuaient des « bonjour » comme si elles
répandaient des graines de solidarité avec chacune des luttes. Un
tel accueil rappelait l'organisation des zapatistes qui,
depuis leur soulèvement en 1994, mettent toute leur énergie pour
inviter chaque année à des rencontres internationales avec un
objectif qui semble être partagé par beaucoup : autonomie,
indépendance et lutte contre l’hydre capitaliste.
Durant
l'évènement, la présence policière ne s'est pas fait attendre,
des contrôles systématiques à l'arrivée et la sortie de la ZAD
ont eu lieu pendant le week-end. Les semaines précédentes, les
habitant.e.s ont dénoncé l'occupation militaire,
les fouilles des lieux de vie,
le
harcèlement, la surveillance au moyen de drônes, d’hélicoptères,
et des enregistrements vidéo et audio.
Lundi matin, la présence policière a augmenté avec le déploiement de centaines d'éléments sur la route des Chicanes, avant occupée, maintenant négociée et cédée par les zadistes. Ceci a fait monter la pression sur place mais les zadistes et les personnes solidaires qui restaient ont continué leurs activités de manière pacifique en appelant à protéger les espaces de vie et les habitant.e.s.
Le
Front des Peuples en Défense de la Terre : une organisation
légitime face à l'abus et la violence
Doña
Trini avait donc pour mission celle de « partager la joie des
compañerxs de la ZAD ». Pour elle, la célébration amenait
« de l'espoir, de l'amour, de la solidarité et de la force
pour la mobilisation.»
Les
félicitations étaient accompagnées par le rappel historique, des
dénonciations et un appel.
Lors
des moments de rencontre publics et avec les compañerxs de la ZAD,
les principales dates de la résistance d'Atenco et du FPDT contre la
construction du Nouvel Aéroport de la Ville de Mexico (NAICM, sigles
en espagnol). Pour les villages à proximité de la zone du projet,
celui-ci « n'a fait qu'amener la
spoliation, la corruption et la violence de la part de l'entreprise
constructrice et des institutions de l'Etat.»
Pleine
de sûreté et d'aplomb, Doña Trini a expliqué que face à ces
injustices « Notre
organisation est légitime, nos peuples sont millénaires, nous
voulons rester vivants et c'est pour cela que nous sommes en lutte
contre ces projets de mort qui amènent la misère. Nous voulons
honorer le sang guerrier de nos ancêtres. Ce morceau de terre a des
racines des miens. On ne vend pas le sang de nos aïeux, on l'aime et
on le défend.»
Le
projet d'aéroport, l'un des plus chers du monde et auquel ont été
attribués des fonds de la Banque Mondiale a été arrêté en 2002
grâce à la mobilisation d'Atenco. A cette période là « nous
avons réussi à faire tomber un décret d'expropriation qui nous
arrachait plus de 5400 hectares, qui nous arrachait la vie.»
En
2006, le gouvernement a réprimé
de manière extrêmement violente le mouvement : assassinat de
deux jeunes, détention arbitraire de 47 femmes et torture sexuelle à
27 d'entre elles de la part de la police, emprisonnement de plus de
200 personnes (certain.e.s avec des peines de jusqu'à 112 ans) et
persécution.
Telles ont été les brutales réponses d'Enrique Peña Nieto, alors
gouverneur de l'Etat de Mexico et aujourd'hui encore président du
pays. Face à cela, l'union du FPDT et l'accompagnement de la
solidarité et la pression internationales ont été décisives pour
la libération
des prisonniers politiques en 2010.
Une bataille importante et toujours d'actualité est celle des
femmes d'Atenco, qui mènent une demande contre l'Etat mexicain
devant la Cour Intéraméricaine des Droits de l'Homme.
En
2014, Peña Nieto a annoncé la réactivation du projet d'aéroport.
Depuis, des dynamiques de corruption et d'intimidation ont accompagné
la machinerie. Parmi ces tromperies : la
supplantation et des mensonges lors des assemblées des ejidatarixs1,
manque de respect à la loi face à des recours juridiques gagnés
par les paysans, manque de transparence lors des licitations, des
conflits d'intérêt dans la désignation des organismes de contrôle
et de surveillance du projet, corruption dans le Ministère de
l'agriculture, des dépenses et des contrats non-déclarés et même
la manipulation des études d'impact environnemental reconnues par la
Semarnat (Ministère de l'environnement).
L'aéroport
est planifié sur une zone lacustre, en plein milieu de ce qu'il
reste du Lac de Texcoco. Pour le FPDT, il s'agit d' « un
projet absurde, une obsession mesquine. Les ambitions du capital vont
à l’encontre de la nature et la nature est très
sage, elle va nous donner une leçon. Si l'homme n'arrête pas ce
projet, la nature le fera.»
Autre
importante dénonciation est celle de la destruction
du tissu social et des formes de vie :
« Ces
terres ont une histoire, elles ont été défendues par le sang de
nos ancêtres, ils se sont battus afin de nous donner un morceau de
terre que nous travaillons, c'est pour cela que je dis maintenant
'j'aime ma terre, j'aime ma forme de vie.' Mais il y en a d'autres
qui s'en moquent. Ils se moquent du sang des aïeux et ils ont
profité des mensonges de l'Etat pour donner leurs terres. Le
gouvernement achète des volontés à un prix très bas. »
Doña
Trini a souligné l'importance de la lutte juridique que le
Front a mené et ce malgré le détournement des recours juridiques
de la part des entreprises constructrices et des autorités.
Actuellement, ils continuent à réaliser et à fournir des analyses
topographiques et, de manière inouïe, les habitant.e.s se
soumettent à des analyses anthropologiques qui prouvent qu'il s'agit
bien des descendant.e.s des peuples originaires.
Lorsque
les maquettes disparaissaient sous les flammes, Doña Trinidad a
partagé « l'ardeur du FPDT de mettre en échec ces projets
et de préserver la vie.» Elle a annoncé que la lutte sociale
doit se réactiver : « en cendres doit rester le
projet d'aéroport qui a divisé nos peuples et nos familles, qui a
provoqué des assassinats, des tortures, des emprisonnements, qui a
aveuglé nos frères et sœurs avec l'argent, qui a détruit nos
monts sacrés.»
Vidéo: Atenco à Notre-Dame-Des-Landes
Pendant
les deux dernières années, des membres du FPDT et des villages à
côté ont opposé une résistance avec leurs propres corps, en
essayant de bloquer les travaux. Le risque qu'ils courent n'est pas
anodin « là haut, les mafias du pouvoir protègent les mafias
criminelles.»
« Nous
sommes venues pour tisser des liens » : l'appel à la
réactivation de la solidarité internationale
Après
le rappel historique de la résistance d'Atenco, Doña Trini a
exprimé le besoin de renouer l'engagement et les liens tissés entre
les deux résistances à d'autres occasions. Atenco avait visité la
ZAD pendant la chaîne humaine de défense en 2012 et NDDL avait
visité Atenco dans le cadre du Festival Mondial des Résistances et
des Rébellions contre le capitalisme en 2015.
L'appel
est le suivant :
« Aujourd'hui
plus que jamais nous sommes clairs que nous ne croyons pas à la loi
imposée par ceux d'en haut. Ce
à quoi on croit, c'est au peuple, celui qui lutte, qui s'organise et
qui aime. Et notre présence ici obéit à la demande de soutien, de
solidarité internationale. Parce
que vous, vous avez réussi, Notre-Dame-Des-Landes a réussi avec
l'union de tout le monde (…) C'est pourquoi, frères et sœurs, je
suis ici devant vous au nom d'Atenco et de mon organisation, nous
voulons partir avec l'engagement que vous avez fait au Mexique. Nous
aussi, nous nous engageons à continuer de votre côté avec votre
lutte. Comme vous,
Atenco aussi, on va réussir à faire tomber ce projet. »
Elle
a ajouté que « les résistances doivent s'allier également
avec les villages frères qui sont affectés par l'aéroport et les
projets de mort qui l'accompagnent, comme dans le cas de l'autoroute
privée à San Francisco Xochicuautla, que vous avez déjà aussi
visité. »
Les
rêves du FPDT pour le présent et pour le futur à Atenco sont ceux
d'autonomie, de travail et de respect de la terre, une boulangerie,
la production locale en agriculture et élevage et la transmission
vers les jeunes. « Ici à la ZAD il y a de bons exemples de
tout cela et là-bas les conditions semblent très adverses, car les
politiques de répression, de militarisation et de criminalisation de
la protestation sociale sont très fortes, elles ont pour but de
semer la peur, mais nous avons pleine confiance en l'organisation et
beaucoup d'espoir en votre soutien (…) car la force de l'amour et
de la dignité sont plus puissantes pour continuer dans la lutte.»
La
visibilité internationale comme proposition de soutien
Concrètement,
en réunion avec des collectifs internationaux à l'AmbaZADa, une
cabane conçue pour la convergence des luttes supranationales, la
proposition était celle de lancer une campagne pour rendre visible
la lutte d'Atenco. Doña Trini a touché le cœur des présents et
leur a demandé de multiplier la voix : « Nous
avons besoin que la communauté internationale nous regarde à
nouveau parce qu'au Mexique, le gouvernement nous regarde seulement
si des personnes de l'étranger parlent pour celles et ceux qui sont
à l'intérieur du problème. Le gouvernement mexicain n'aime pas que
les gens de l'extérieur l'observent. »
Et
elle a continué « L'idée c'est que, dans
la mesure du possible, vous réalisiez des actions symboliques de
soutien, que vous partagiez l'information dans vos réseaux. Il
s'agit d'un projet qui mobilise de l'argent étranger, il faut
trouver la manière d'exercer une pression. »
Concernant
la bataille juridique, « nous payons le travail des avocats et
des chercheurs », cette partie est essentielle pour leur lutte
mais leur solvabilité n'est pas garantie.
Rester
unis face à un ennemi qui cherche la tension et la division
Trinidad
a rappelé les mots de son mari, Ignacio del Valle, qui en 2002
cherchait à lancer un message d'attention, il disait :
« Maintenant que nous avons réussi à faire tomber le
décret d'expropriation, c'est comme si nous avions crevé un œil à
la bête, mais lorsqu'elle va se rétablir, elle va chercher à se
venger. Malheureux celui qu'elle trouvera tout seul et
désorganisé ! »
« Le
gouvernement s'est vengé en 2006, a ajouté Doña Trinidad, et il
n'a pas arrêté de nous réprimer et de se moquer de la justice.»
Ainsi,
elle a laissé un message à la ZAD : « Nous avons
appris que l'ennemi ne va pas s'arrêter. Nous devons faire l'effort
de nous serrer, de rester unis et organisés. Ne vous démobilisez
pas parce que l'ennemi est en train de réfléchir à une autre
stratégie pour vous arracher les terres que vous avez gagnées.
Restez unis, ne vous divisez pas. Rappelez-vous : l'ennemi est
présent. Merci sœurs et frères. A bientôt. A toujours. »
La
victoire de Notre-Dame-Des-Landes a marqué un jalon dans les luttes
contre les projets de mort du capitalisme aussi bien au niveau local
que global. Aujourd'hui, les processus au niveau interne devront
faire face ou détourner les pièges de ceux d'en haut afin de
continuer à construire des alternatives pour l'avenir. Il s'agit
d'une autre bataille, une à long terme, de longue haleine, où il
faudra encourager l'entente, des formes de conciliation et
d'organisation solides parmi les diverses initiatives qui cohabitent
à la ZAD (agriculteurs avec des projets légaux, collectifs
autonomes, etc.). C'est grâce à l'échange d'expériences des
différentes formes de lutte qu'on pourra imaginer le développement
et l'évolution du mouvement d'occupation et le processus de
réappropriation du territoire. Le tout afin de continuer à animer
la sortie de la normalisation mercantile de la terre et de la vie et
la construction des voies et des voix vers l'émancipation.
Au-delà
des processus internes, les résistances en France, en Europe et au
niveau global ont repris de l'élan. Les regards et la reconnaissance
de/dans l'autre ont précédé l'accolade, ces rapprochements sauront
favoriser la communication et la convergence des luttes. C'est ce qui
est arrivé le week-end du 3 et 4 mars à Bure, site du projet
d'enfouissement nucléaire. Pendant ces jours-là, différents
comités de soutien nationaux se sont donné rendez-vous pour
répondre à l'expulsion des activistes qui a eu lieu le 22 février
sous le déploiement de 500 éléments de « sécurité.»
Concernant
Atenco et le FPDT, le Feu de la Digne Résistance a répandu sa
flamme depuis le Mexique jusqu'en France. L'Autre Europe a comme
tâche de s'organiser autour d'un soutien qui perdure jusqu'à
l'abandon du projet d'aéroport dans la Vallée de Mexico.
Visite
le site du FPDT : https://atencofpdt.blogspot.com
La
page facebook du Feu de la Digne Résistance :
https://www.facebook.com/DignoFuego/
1Paysans
qui détiennent et gèrent collectivement les terres. La forme de
l'ejido est un symbole de la réforme agraire portée par la
lutte révolutionnaire d'Emiliano Zapata.
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