Le congrès indigène
Extrait du livre du Père Michel Chanteau
En 1974, le gouverneur du Chiapas, Docteur Manuel Velasco
Suarez décide de convoquer un Congrès indigène en l’honneur de Fray Bartolomé
de Las Casas premier évêque de San Cristobal et admirable défenseur des Indiens
contre les Conquistadores. Bien sûr il n’avait pas le temps d ‘organiser
personnellement ce Congrès. Il chargea donc le Directeur des Affaires
Indigènes, le licencié Angles Roblés. Celui-ci avait été l’élève de Don Samuel
au Séminaire. Alors il se dit que l’évêque de San Cristobal était la personne
la mieux indiquée pour cet hommage à son illustre prédécesseur…C’est alors que
la conception de ce rassemblement indien changea complètement d’optique. Pour
le gouverneur, il s’agissait d’un évènement folklorique om les indiens seraient
venus en costumes traditionnels avec leurs instruments de musique pour danser
et divertir les personnes présentes.
Tout d’abord, Don Samuel dit à An gel Roblès : «
Ce n’est pas moi qui vais décider s’il y aura ou non un Congrès. Je vais
demander aux indiens ce qu’ils en pensent…Les agents de Pastorale en profitent
pour présenter aux communautés indiennes le personnage et l’œuvre de Fray
Bartolomé§ Tout de suite les catéchistes comprirent que c’était pour eux une
excellente occasion de présenter en public au gouverneur leurs problèmes
puisque pour la première fois on leur donnait la parole. Il y aurait donc un
congrès Indigène, mais selon le désir des Indiens.
Les quatre principales ethnies du Chiapas : Tzotzil,
Tzeltal, Tojolabal, Chois se mirent d’accord sur les questions à traiter au
Congrès, ils choisirent quatre thèmes la Terre, le Commerce, la Santé, et
l’éducation. Pendant plusieurs mois les Indiens recueillirent de nombreux témoignages
d’abus et d’exploitation dans leurs communautés.
En octobre le Congrès eut lieu à San Cristobal en présence
du gouverneur et de nombreuses personnalités. Au grand étonnement des
participants tous les exposés se firent dans les langues indiennes avec
traduction en Castillan. Ce furent des journées inoubliables avec des moments
de forte tension et même de stupeur devant le déballage des exactions dont sont
victimes les Indiens, encore aujourd’hui ; mais vite, les instruments de
musique traditionnels : marimba guitares, flûtes, petits violons à deux
cordes, tambours adoucissaient l’ambiance.
Probablement de ce Congrès naquît l’idée chez les indiens de
s’unir pour faire valoir leurs droits étant donné que les problèmes présents
étaient les mêmes dans tous les villages…Vingt ans plus tard, les Zapatistes
reprendront les mêmes réclamations.
Sans doute que le gouverneur et sa suite s’en retournèrent à
tuxtla très soucieux regrettant la convocation de ce Congrès Indigène, en se
rendant compte de la grande influence de Don Samuel et de la forte organisation
des communautés indiennes.
A LIRE:
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